TEST : Nickelodeon All-Star Brawl 2, une suite bien meilleure sur Nintendo Switch
En 2021, Fair Play Labs, Ludosity et GameMill Entertenment ont collaboré pour offrir un Super Smash Bros.-like utilisant les personnages et les univers de Nickelodeon. Nickelodeon All-Star Brawl, c’était son nom, a vu le jour sur l’ensemble des supports actuels avec un accueil plus ou moins mitigé, la faute à un manque de budget évident et à l’intégration d’idées qui auraient pu rester sur le papier. Face au concurrent de Nintendo, le titre faisait clairement pâle figure. Cette année, ils remettent pourtant le couvert avec Nickelodeon All-Star Brawl 2. Ont-ils appris de leurs erreurs pour améliorer la formule ? Réponse avec cette critique basée sur la version Nintendo Switch grâce à un code fourni par l’éditeur.
On retravaille tout !
C’est un peu le mot d’ordre de cette suite. Les développeurs ont pris conscience des critiques formulées à l’encontre du premier volet et ils ont bossé en se donnant les moyens d’améliorer sensiblement la formule. Visuellement, même si la version Nintendo Switch est loin d’être belle, il faut avouer que les décors et les personnages ont été plus soignés dans leurs modélisations. Mieux, les doublages anglais ont été ajoutés, ce qui donne un peu plus de vie et permet d’introduire des cinématiques dans un mode scénarisé dont on parlera plus tard. Les animations ont également été revues, offrant un rendu bien plus agréable même si on sent encore parfois une légère raideur. Les 25 environnements issus des univers des licences sont inégaux, certains sont très réussis, d’autres manquent de lisibilité ou affichent des éléments laissant apparaître un certain aliasing.
On regrette cependant que les structures manquent réellement de folie puisqu’on a généralement le plateau de base ou ce dernier avec deux plateformes hautes, une plateforme haute qui bouge ou encore deux plateformes hautes surmontées d’une troisième. C’est assez classique dans le fond, et ce malgré quelques petites originalités, comme deux dragons qui se joignent à la fête, un ballon gonflable qui vient servir de sécurité lors des éjections… La bande-son a elle aussi eu le droit à un level up, avec 42 chansons qui sont issues des univers représentés ou du moins qui s’en approchent dans la thématique. On est loin de la bande-son plus générique du premier volet. Le seul point noir propre à cette version Nintendo Switch, ce sont les chargements qui sont extrêmement longs, d’une trentaine de secondes en moyenne quand le jeu ne plante pas.
Côté casting, ça souffle le chaud et le froid. D’un côté, nous sommes heureux de constater que quatorze personnages du casting du premier volet sont de retour. Les move sets ayant été totalement retravaillés, avec des attaques en adéquation avec les caractéristiques de chaque personnage, c’est un peu une redécouverte. On apprécie aussi qu’onze nouveaux personnages font leur entrée, dont Jimmy Neutron et les Castors Allumés… Mais on essuie également quelques pertes non négligeables à commencer par Leonardo et Michelangelo (qui laissent leurs places à Raphaël et Donatello – pourquoi diable ne pas avoir réuni les quatre tortues ?), Shredder ou encore Michat Michien. Au total, ce sont 25 personnages qui sont au casting, quand les univers de Nickelodeon permettraient d’espérer un roster au moins doublé. Pour se consoler, on peut se dire que les mouvements de chaque personnage ont été travaillés en fonction de chacun, même si dans les faits on utilise exactement le même gameplay pour chacun.
Le gameplay, justement parlons-en, il a été revu. On se rapproche plus d’un Smash Bros. cette fois, même si les développeurs ont tenu à conserver quelques particularités. Ainsi, en plus du fait d’avoir une attaque rapide, une attaque chargée et une attaque spéciale, toutes trois modifiables selon la direction associée, on a également le droit à une barre de slime en trois parties qui reprend le concept appliqué dans certains jeux de versus fighting. Concrètement, en utilisant la gâchette gauche, on utilise de la slime pour augmenter l’effet de l’attaque en question… Mais on peut également l’utiliser pour une annulation ou, lorsqu’elle est pleine, pour invoquer une attaque ultime aussi efficace qu’agréable à regarder. Avec l’activation du bouclier au bon moment, on peut également assurer une parade parfaite, on peut assurer des chopes et enchaîner une projection ou une volée de coups…
Bref, le gameplay est assez complet et efficace, bien qu’il s’avère un peu mou avec certains personnages, dont Jimmy Neutron. On va plus facilement vers une Tortue Ninja, April ou encore Bob L’Eponge pour ne citer que ces personnages. En revanche, les sauts restent toujours assez imprécis, ce qui peut s’avérer rageant parfois. D’ailleurs le bouton de saut est mal placé pour notre part, heureusement qu’on peut éditer le profil dans les options pour lui attacher une touche secondaire. Néanmoins, cela n’empêche pas d’avoir des combats plus techniques, ce qui peut vite se constater une fois en ligne. D’ailleurs, le mode en ligne est plutôt léché, avec un netcode basé sur du rollback qui est efficace. Hormis les chargements longuets, le reste est efficace et ça tourne mieux que la concurrence.
Les modes solitaires ne sont pas en reste et, outre le Dojo pour s’entraîner ou apprendre les bases du gameplay (dont la partie sur l’utilisation de la slime rushée à la fin), on peut opter pour un mode Arcade demandant d’enchaîner les combats avec quatre niveaux de difficulté différents. Hélas, nous ne pouvons pas vraiment encenser ledit mode puisque ce dernier plante à la fin du premier combat, restant bloqué sur l’écran de niveau terminé. Nous avons varié les personnages, la difficulté, rien à faire. Le mode Boss Rush quant à lui permet d’enchaîner les boss, quand lui aussi ne souffre pas du même souci. Au moins, de notre côté, il n’a pas été persistant comme avec le mode Arcade, et ce malgré la dernière mise à jour installée. On passe rapidement sur les deux mini-jeux anecdotiques demandant de taper sur des bots ou de toucher des ballons de slime. On en arrive alors à la petite nouveauté qui fait plaisir, le mode Campagne scénarisé dans lequel Bob va devoir affronter Vlad Plasmius qui veut conquérir le multivers. Comme il a pris le contrôle des amis de Bob, il va falloir les affronter pour les libérer et ainsi les débloquer pour jouer avec dans le mode scénarisé. Rassurez-vous, celui-ci reste optionnel par rapport aux autres modes dans lesquels l’intégralité du casting est débloquée de base.
Ceci étant dit, l’originalité, c’est qu’il prend la forme d’un mode inspiré par les Rogue-lite. Concrètement, il faut traverser trois mondes de douze niveaux, demandant soit d’affronter un personnage en versus, soit d’affronter une vague de sbires, soit de participer à un jeu de plateforme (avec l’imprécision des sauts c’est à éviter, merci les quelques embranchements pour cela), en plus de passer par quelques cases de quelques secondes pour acheter une amélioration ou régénérer sa santé. Le souci, c’est que les chargements sont longs et qu’ils coupent clairement le rythme de progression. Tant que vous progressez, vous continuez jusqu’à affronter les boss. Si vous échouez, vous revenez au HUB grâce à Chronos, vous pouvez acheter une capacité permanente et vous repartez, jusqu’à y arriver. Et quand vous avez tout fini, vous avez le droit d’y retourner… A vous d’augmenter alors la difficulté pour profiter des six curseurs disponibles.
On ne va pas se mentir, sans être au niveau de Super Smash Bros., Nickelodeon All-Star Brawl 2 offre une alternative intéressante à la licence de Nintendo, misant sur un casting appréciable bien travaillé (mais qui mérite d’être étoffé), sur un système de jeu plus technique qu’il n’y paraît, notamment grâce à l’utilisation de la barre de slime, et sur un mode en ligne assez solide qui peut attirer les amateurs de compétition. En tout cas, les développeurs ont réussi à fournir une nouvelle cuvée qui surclasse aisément l’ancienne. Malheureusement, il manque encore un certain niveau de finition pour vraiment convaincre et cette version Nintendo Switch est assurément celle qu’on ne peut pas recommander, la faute principalement à des temps de chargement atrocement longs qui plombent tout bonnement l’envie de progresser dans un mode Campagne plutôt agréablement pensé. Les pertes au casting sont également regrettables, tout comme les sauts qui mériteraient à gagner en précision. Enfin, difficile de ne pas vous dire d’attendre un nouveau patch car en l’état le mode Arcade est injouable. Le jeu plante à chaque fois après le premier combat (malgré l’application du dernier patch en date), souci que l’on retrouve aussi en mode Boss Rush mais qui est plus aléatoire sur ce dernier.
Les +
- Des move sets revus
- Visuellement plus agréable que le premier
- Les voix anglaises ont été ajoutées
- Des musiques appréciables
- Mode Boss Rush
- Les attaques ultimes agréables à regarder
- Pas mal d’arènes
- Quelques options agréables (paramétrage des parties, révision des commandes)
- Mode en ligne solide (rollback et cross-platforme)
- Un gameplay plus technique qu’il n’y paraît
- Un casting plutôt travaillé
- Le mode Campagne avec son aspect Rogue-lite…
Les –
- … Complètement entaché par les chargements
- Des chargements trop longs !
- Mini-jeux anecdotiques
- Quelques gros manques côté casting
- Les structures des arènes qui se répètent
- Le mode Arcade bloqué après le premier combat
- Aliasing, quelques textures en deçà
- Sauts imprécis
Test rédigé par Vincent – Lageekroom