TEST : Nioh 2 : que trépasse si je faiblis !
Dark Souls, Bloodborne, Sekiro : certains d’entre vous aiment souffrir, et Nioh 2 faisait clairement partie de vos attentes. Après un premier opus imparfait mais satisfaisant en terme de gameplay et de challenge, cette suite monte d’un cran et change de contexte. On reste au Japon, mais avec un tout nouveau personnage prêt à en découdre. Nous nous sommes lancés dans l’aventure, avec un peu d’appréhension, et on peut dire qu’on en a salement bavé. C’est parti !
Bye bye William, notre marin héros du premier épisode, et bienvenue dans la création de votre personnage. L’éditeur d’avatar vous permet de créer de toutes pièces un personnage masculin ou féminin avec un soucis du détail vraiment sympa ! Tatouages, cicatrices, position des yeux ou épaisseur du nez : certains risquent d’entrée d’y passer une bonne heure ! On passera sur le scénario du jeu, finalement assez anecdotique mais que nous préférons vous laisser découvrir. Celui-ci sera prétexte à découvrir de nouvelles zones et de sublimes cinématiques, sans oublier de participer à des combats plus chauds les uns que les autres. Vous le saviez déjà : Nioh 2 est dur, très dur, et vous allez souvent pousser des cris de colère face à des monstres qui n’hésiteront pas à vous tuer en un coup !
Les derniers jeux du genre, à savoir Code Vein, The Surge 2 ou encore Sekiro, ont connu un franc succès auprès des amateurs. Nioh 2 est quant à lui développé par Team Ninja, qui nous en fait baver depuis plus de 15 ans déjà avec notamment le tout premier Ninja Gaiden sur Xbox. Même si nous adorons les graphismes et l’ambiance de Sekiro sans oublier son système de combat, nous regrettions cette espèce de flottement dans les déplacements du personnage, parfois gênants. Nioh 2 n’a pas ce soucis, et son gameplay est très agréable et surtout très précis. On retrouve une jauge de vie qui fond comme neige au soleil, l’endurance à bien surveiller sous peine d’être « étourdi » mais également de la magie. En plus des armes de base (katana, lance ou encore épée) et des différentes postures de combat à adopter (plus la posture est haute et plus le coup est lent mais puissant), le joueur pourra faire parler les pouvoirs des Yokai (plusieurs seront disponibles proposant des attaques bien différentes). Ces pouvoirs sont les bienvenus face à certains ennemis plus puissants, permettant par exemple d’attaquer à une plus longue distance (coller une bonne grosse baffe de loin par exemple) et provoquant un peu plus de dégâts. Enfin, la transformation Yokai permet carrément à votre personnage de muter et de bénéficier d’une grosse puissance. Cette transformation en démon sera à utiliser stratégiquement… Nous avons souvent eu tendance à la conserver en fin de combat de boss pour l’achever… A condition d’arriver jusque là durant le combat !
Comme dans tous les jeux du genre, on acquiert de l’expérience pour monter en niveau. Ces points sont évidemment perdus en cas de mort, mais récupérable, à condition de ne pas mourir à nouveau en allant les chercher. Le stress est vraiment au rendez-vous, et le moindre ennemi pas forcément puissant ni flippant au premier abord devient une véritable épreuve lorsque des dizaines de milliers d’orbes sont en jeu. Attention à ne pas perdre vos moyens bêtement : de nombreuses morts arrivent de façon stupide à cause d’une simple baisse de concentration. C’est dans la tête tout ça ! Enfin oui et non, car le jeu est vraiment difficile, surtout lors de ses premières missions. Du coup, on tente monter en niveau, on chope des orbes, on court à l’autel le plus proche pour sauvegarder et up, et on bute à nouveau tous les ennemis qui sont revenus à la vie. Une technique qui montre ses limites, et le joueur à quoiqu’il en soit envie de progresser à un moment donné. Il faut y aller quoi ! La pression monte, et on avance à tâtons dans des niveaux au level design… Un peu décevant. Après la verticalité de Sekiro, Nioh 2 parait un peu « plat », avec ses quelques chemins déjà vus dans le premier jeu. La sensation de jouer à un Nioh 1.5 est présente de ce côté là, et on retrouve ces fameuses portes à ouvrir qui permettent de raccourcir les trajets. Du classique dirons-nous, le but étant de se rendre jusqu’au boss principal. On trouvera sur le chemin des zones « corrompues » dans lesquelles ils faudra tuer tous les démons pour purifier les lieux et accéder à du loot de qualité ou un autel de sauvegarde. Nioh 2 reste riche en contenu, et il y a énormément de choses à dénicher et à ramasser. On changera donc régulièrement d’arme et d’équipement, sans oublier les talismans ou autres objets d’attaque, de soin et de défense. C’est complet et parfois difficile à appréhender, mais les amateurs de loot vont s’éclater et choper un maximum de noyaux d’âmes à faire évoluer. Ajouter à cela de nombreux points de compétence à distribuer sur les armes (utiliser longuement une arme augmente votre affinité avec elle) et votre personnage, et le tout s’avère vraiment très riche. Et il faudra être bien préparé pour affronter les boss de chaque niveau.
Vous en baviez déjà sur les ennemis basiques et les semi-boss ? Vous n’avez encore rien vu. Les boss de fin de niveau sont superbes et impressionnants, et leurs attaques sont dévastatrices. Utilisant des paterns variés et parfois surprenant (il nous est arrivé qu’un boss n’utilise une des ses attaques qu’à notre dixième tentative), il vous faudra des dizaines de minutes pour commencer à maîtriser la situation… Jusqu’à un mauvais coup qui vous obligera à tout recommencer. Maîtriser le « contre Yokai » sera indispensable pour espérer gagner. Concrètement, il s’agira d’utiliser une combinaison de touches au moment ou votre ennemi affiche une aura rouge pour lancer le contre, l’étourdir et le frapper. Attention à ne pas être trop gourmand et à reculer au bon moment ! En cas d’échec par contre, vous allez en prendre plein la tronche. Avec ses esquives, ses contres, ses postures d’attaque et ses armes et pouvoirs magiques nombreux, Nioh 2 est vraiment costaud en terme de possibilités. Mais cela ne fera pas de vous un être immortel, bien loin de là. La difficulté est donc là, mais nous l’avons trouvé assez inégale. Certains boss semblent vraiment infaisables et vont mettre vos nerfs à rude épreuve, tandis que les suivants n’opposeront qu’une résistance moyenne. Au delà du fait que l’on prenne le jeu un peu mieux en main et que le stuff de votre personnage s’améliore, il y a quelques soucis d’équilibrage. C’est dommage, et souvent rageant, lorsque l’on commence à se faire plaisir et qu’un ennemi vous barre la route sèchement. Mais c’est aussi ce qui fait le charme du jeu : on peut tomber sur une énorme menace à tout moment !
Nioh 2 apporte toutefois un petit plus : la possibilité de jouer en ligne avec des amis. Forcément, à plusieurs, les combats s’équilibrent davantage. Mais que les joueurs uniquement solo se rassurent, il est également possible d’invoquer un personnage géré par l’IA. Celui-ci ne fera pas de miracle mais sera bien utile pour attirer l’attention d’un ennemi, que l’on s’empressera d’aller poignarder dans le dos (oui, c’est petit). Techniquement, Nioh 2 propose un mode en 60 images par seconde, vraiment top pour un jeu du genre qui demande un timing ultra précis. Nous avons beaucoup aimé la direction artistique, le jeu étant souvent très beau. Cette suite ressemble beaucoup au premier avec quelques textures old-gen et de l’aliasing, mais s’avère néanmoins plus jolie et détaillée, notamment au niveau des effets de lumière ou encore des visages. Nous avons parfois lu que certains trouvaient le jeu « vilain », ce qui n’est pas du tout le cas. Nioh 2 est souvent agréable à l’œil et ses boss sont vraiment impressionnants ! Côté durée de vie, on en a pour son argent, surtout lorsque l’on passe 2 bonnes heures sur le même boss ! Mais avec ses missions principales et secondaires et ses nombreux objets cachés et défis, Nioh 2 vous occupera, suivant votre niveau, au moins 40h !
Nioh 2 frôle parfois la version 1.5, reprenant les bases solides de son prédécesseur, mais parvient à faire monter la sauce d’un cran en terme de possibilités et de tension. Le jeu est plus joli, toujours aussi agréable à prendre en main, et propose un loot complet, de nombreuses améliorations ou armes, de la magie, différentes postures de combat, ou encore un tout nouveau contre parfois salvateur. Tout y est pour faire suer le joueur et le faire rager, à commencer par des boss ultra puissants et souvent frustrants. On regrettera que le level design soit un poil paresseux et que la courbe de difficulté soit inégale, provoquant parfois quelques crises de nerfs. Mais sans ces dernières, Nioh 2 ne serait pas ce qu’il est : un jeu difficile et exigeant, paresseux parfois, mais qui procure une belle sensation d’accomplissement en cas de victoire. Si vous aimez le genre, vous ne serez pas déçus !
Les +
- excellente durée de vie
- du loot à gogo (armes, équipements, améliorations)
- excellente prise en main
- les différents postures de combat
- l’apport de la magie
- des boss impressionnants
- ça tourne en 60 images par seconde
- cinématiques sublimes
- la direction artistique
- un sacré challenge !!
Les –
- mais une difficulté trop inégale et parfois frustrante
- level design un peu paresseux
- des soucis de caméra
- l’interface, un peu bordélique
- quelques textures vieillottes
Lageekroom