TEST : Poison Control, la nouvelle originalité made in NIS America
L’éditeur NIS America, c’est un peu notre bouffée d’air frais ! Le développeur et éditeur japonais, bien connu pour sa licence Disgaea (un nouvel opus est en approche pour la Nintendo Switch), propose également des titres clairement originaux et souvent rafraîchissants, comme Giraffe and Annika ou encore l’imprononçable Void tRrLM(); //Void Terrarium, qui fera son retour sur PlayStation 5 en mai prochain. Notre jeu du jour s’appelle Poison Control, Shôjo Jigoku No Doku Musume en japonais. Vous avez remarqué le terme « Shôjo » dans le titre original ? C’est normal, le jeu reprenant certains codes de ce genre de manga, mais pas que… Voyons ce que le jeu, développé par l’équipe en charge de Penny-Punching Princess et de The Princess Guide, a dans le ventre.
Dans Poison Control, direction les Enfers ! Ne vous fiez pas aux couleurs pétantes des lieux, car il s’agira de les nettoyer du « poison » les envahissant, sans oublier de botter les fesses de quelques démons et ainsi libérer l’esprit des pauvres filles à l’origine de tout ça. Votre avatar, accompagné de la bavarde Poisonette, devront faire équipe pour purifier ces « Belles de l’Enfer », le tout dans un esprit qui rappelle à de nombreux moments l’excellent Persona 5. Bien que l’ensemble soit souvent léger et que l’humour soit bien intégré, le jeu sait aborder des thèmes forts (en rapport à la mort ou le harcèlement notamment) liés aux souffrances de ces jeunes filles. Chaque mission propose une histoire différente, et atteindre son but pour comprendre les traumatismes ou obsessions de chacune est vraiment intéressant. Le joueur devra dans un premier temps créer son avatar et faire la connaissance de son binôme, qui aura elle aussi son but précis… que nous vous laissons découvrir. C’est donc parti pour la purification des lieux, et les premières mécaniques de gameplay commencent à se dévoiler.
Poison Control mélange les genres. Du visual novel pour les dialogues, un soupçon de RPG avec des compétences à booster via les dialogues ou des armes à débloquer en dénichant différents jetons dans les niveaux, ou encore de l’action avec des Kleshas à dégommer avec vos flingues. Les munitions sont illimitées mais demandent un temps relativement long pour être rechargées, ce qui vous poussera à être toujours vigilant (en cas de mort, on recommence le niveau) et à manier les roulades avec précision. La partie action est plutôt plaisante à prendre en main, et les niveaux se rapprochent des labyrinthes des dungeon-RPG classiques, mais en moins complexes. Le level design reste assez basique, malgré les coffres ou zones à découvrir en nettoyant les lieux. Votre personnage gagne des niveaux, et découvrir les jetons cachés permettra de débloquer de l’équipement qu’il sera possible d’upgrader. Même si le bestiaire est assez limité, une puissance de feu accrue ne sera pas de trop lorsque les démons sont nombreux à l’écran, sachant qu’il faudra éviter le poison au sol. Votre attaque spéciale, la Radio Wave, permettra de faire un bon gros ménage. Concernant le poison à purifier, c’est Poisonette qui devra s’en charger. En pressant la gâchette gauche de la manette, Poisonette se sépare de vous durant un temps limité pour nettoyer le sol, comme l’aurait fait Mario avec son J.E.T, ce qui permet également d’infliger des dégâts aux ennemis en les encerclant ou de récupérer un peu de vie. Il faudra donc jongler entre les 2 personnages, pour nettoyer les zones dans la joie et la bonne humeur, ces dernières étant au nombre de 5. Le jeu est assez court, et c’est via une mini map qu’il sera possible d’accéder aux différentes missions. On notera que le jeu propose un système de lock pour cibler les ennemis, mais qu’il est loin d’être pratique. Nous ne l’avons quasiment jamais utilisé, préférant activer l’aide à la visée.
Comme précisé précédemment, vos réponses à certains dialogues boostent donc les jauges de Synergy, Empathy, Insight, Toxicity et Trust, ce qui permet de débloquer certaines aptitudes liées par exemple à l’attaque, la puissance ou la défense. Vous l’avez compris, le jeu est intégralement en anglais, et celui-ci s’avère parfois un poil complexe. Dommage, car les dialogues sont nombreux, et il serait dommage de passer à côté de ces histoires parfois clichées mais le plus souvent bien écrites. On désire en apprendre davantage sur son personnage et les circonstances de sa présence ici, sans oublier les histoires des « Belles de l’Enfer » et leurs thèmes accrocheurs (certains éléments étant même un poil coquins). Du coup, même si l’ensemble est une nouvelle fois vite répétitif et assez classique en termes de level design, on enchaîne les niveaux avec un certain intérêt. Pour revenir rapidement sur l’aspect technique, vous vous doutez que le jeu de NIS America n’a pas bénéficié d’un budget incroyable. La 3D est parfois sommaire, tout comme les animations, mais la direction artistique et le chara design font vraiment le taf. Nous avons eu la chance de recevoir une version PS4 du jeu, et l’ensemble est stable et toujours fluide (à quelques ralentissements près), ce qui n’est apparemment pas forcément le cas sur Nintendo Switch. Côté sonore, c’est du bon boulot ! Malgré, encore une fois, la répétitivité de certains morceaux de l’OST, l’ensemble est agréable et donne souvent la pêche, proposant même quelques pistes plus mélancoliques. Le doublage japonais est très réussi également, et l’immersion est excellente !
La direction artistique et l’ambiance sonore de Poison Control attirent clairement lors des premières heures. Les thèmes abordés sont également assez accrocheurs, tout comme le côté visual novel et le doublage japonais. Dommage que le tout devienne très vite répétitif, que l’on parle de certaines musiques, des mécaniques de gameplay et de la progression en général. Compte tenu de sa durée de vie un peu juste, de sa répétitivité et de ses dialogues parfois longuets, le jeu aurait gagné à être vendu à un prix plus doux. En l’état, et avec ses sous-titres anglais, il aura sans doute du mal à trouver son public. Dommage, car la fraîcheur de cette nouvelle création de l’éditeur NIS America fait du bien… A petit prix, on vous conseille d’y jeter un œil… mais pas à plein tarif.
Les +
- direction artistique
- l’ambiance sonore (musiques, voix japonaises)
- le personnage de Poisonette
- le mélange des genres qui fonctionne bien
- la partie RPG, sympathique
- les séquences en visual novel, au chouette chara design
- thèmes abordés intéressants
Les –
- parfois trop bavard
- l’action, répétitive et trop classique
- visée par toujours précise
- le bestiaire, trop peu varié (malgré les quelques boss)
- sous-titres anglais uniquement
- durée de vie trop légère
- vendu trop cher
Lageekroom