TEST : Ratchet and Clank: Rift Apart, le feu d’artifice d’Insomniac Games ?
Récemment boosté en passant de la PS4 à la PS5, le Ratchet and Clank de 2016 gagnait en fluidité et en finesse, rendant le jeu encore plus beau qu’il ne l’était déjà. Ce remake du premier jeu, sorti sur PS2 en 2002, proposait une aventure certes moins épique que l’excellent « A Crack in Time », mais donnait déjà une idée de ce que serait le prochain opus en termes de visuels. Et ce denier, nommé Rift Apart, est enfin disponible sur notre PS5 qui n’attendait que ce genre d’exclusivité pour bomber le torse. Le résultat est-il à la hauteur des attentes ? C’est ce que nous allons voir.
Chronologiquement, ce nouvel opus est la suite de l’épisode Nexus sorti sur PS3 en 2013. Ratchet et Clank ont déjà vécu de nombreuses aventures, et une véritable célébration leur est dédiée. Mais Ratchet n’en oublie pas son objectif principal : retrouver sa famille. Il compte donc repartir en quête des siens avec le dimensionateur remis par Clank, mais Nefarious va forcément ramener sa fraise et tout va partir en vrille. Ratchet et Clank se retrouvent séparés, et le petit robot fait la connaissance de Rivet, une Lombax, avec laquelle il va tenter de construire un nouveau dimensionateur pour fermer toutes les failles qui mettent le bazar dans l’espace-temps ! Le jeu se veut donc encore plus généreux que d’habitude, et vous fera incarner Ratchet, Clank, mais également l’attachante Rivet. Une variété sympathique, qui nous emmènera aux 4 coins de la galaxie à la visite de planètes variées et vraiment sublimes.
Les fans de la saga ne seront pas dépaysés et retrouveront les mécaniques de jeu habituelles. On se rend en vaisseau sur chaque planète pour y accomplir des objectifs principaux et secondaires, visiter les lieux, avant d’enchaîner sur notre prochaine destination. Les planètes sont plus ou moins ouvertes, mais la sensation de liberté est globalement présente. La narration, bien que souvent classique, fait clairement le boulot, et les développeurs savent nous accrocher avec quelques rebondissements et des personnages vraiment bien écrits. Et des personnages, il y en a dans cet opus, les différents lieux étant extrêmement riches. Mais nous reviendrons sur l’aspect technique un peu plus tard. Il est donc difficile de poser la manette une fois la partie lancée, tant l’envie de découvrir un nouvel environnement est là. On retrouve quelques énigmes, les boulons dorés cachés, et pas mal d’objets à collecter. Les boulons seront une nouvelle fois votre monnaie pour acheter de nouvelles armes, et il faudra penser à les améliorer pour gagner en puissance de feu ou encore augmenter le nombre de munitions transportables. Cette montée en puissance est vraiment top, et chaque arme utilisée gagnera des niveaux. A vous de voir quel flingue vous allez optimiser en premier.
L’armement est important, les séquences d’action étant nombreuses. On retrouve le gameplay de la série, même si les armes sont un peu moins loufoques que d’habitude. L’armement reste globalement bien cool, et certains flingues envoient vraiment la purée, dans un déluge d’effets visuels. Le bestiaire est lui aussi plutôt varié, et de nombreux boss sont de la partie. Il faudra être vigilant, et bien penser à sauter ou à utiliser un dash bien pratique, dans les phases de plateforme également. Rassurez-vous, de nombreux modes de difficulté sont disponibles, et le jeu s’adresse à toute la famille. En plus de l’exploration, des combats et des phases de plateforme, il faudra faire avec les failles temporelles. Certaines permettent d’accéder à des zones secrètes renfermant de l’équipement pour vos personnages (casques, bottes, armures) tandis que les plus petites servent à se déplacer rapidement vers elle. Concrètement, il faudra utiliser votre grappin dans ces failles pour les atteindre et parcourir de plus grandes distances. C’est souvent utile pour atteindre un endroit en hauteur, et réellement impressionnant, donnant parfois une sensation de vertige. Et c’est là que le fameux SSD de la console fait le job ! Exclusivité PS5, Rift Apart exploite parfaitement la console pour proposer un level design accrocheur. On passe parfois d’une dimension à une autre en un claquement de doigt, avec un changements instantané des décors vraiment bluffant. Cela permet, en plus de nous faire voyager, de proposer quelques mécaniques de gameplay assez intéressante.
Le gameplay efficace de la série est donc bien présent, et se permet quelques originalités lors de certaines séquences. Le jeu est globalement varié, aussi bien visuellement que manette en main donc, et il faut dire que la DualSense y est pour beaucoup. Les vibrations sont précises, immersives, et s’adaptent parfaitement à la course de votre personnage ou à ses différentes actions. Et que dire des gâchettes adaptatives, qui résistent plus ou moins suivant votre arme ou vibrent lorsque les balles fusent. C’est classe, très classe même, et la DualSense apporte un réel plus dans une aventure déjà très immersive. On notera que plusieurs modes graphiques sont à la disposition des joueurs :4K/30fps avec ray-tracing, 60fps sans ray-tracing, et 60fps avec ray-tracing mais une résolution moindre. C’est ce dernier mode que nous avons choisi. Difficile en effet de ne pas jouer en 60 images par seconde, tant cette fluidité fait plaisir et rend la visée plus précise. Quant au ray-tracing, il est parfaitement bien géré et propose des reflets souvent bluffants. Visuellement, le jeu est une véritable œuvre d’art. Un jeu vidéo plus beau qu’un film d’animation ? C’est vrai, ou en tout cas on s’en approche. Mais au delà de la finesse de l’ensemble, des couleurs éclatantes (parfois peut-être un peu trop ?) et des animations incroyables, c’est la richesse des différents lieux qui fait plaisir. Ca bouge partout, tout le temps… il se passe toujours quelque chose sur terre, dans l’eau ou dans le ciel, et les personnages font leur vie.
Le jeu fourmille de détails, d’effets de lumière, de reflets, et les transitions entres jeu et cinématiques sont invisibles. Ajoutez à cela les nombreux effets liés aux armes (fumée, flammes, étincelles), les détails sur les personnages (grain de peau, poils) et la distance d’affiche, et vous obtenez un des plus beaux jeux vidéo jamais créé. Malgré tout, on pourra râler face à un certain manque de finition. La végétation ne réagit quasi pas lorsqu’on la touche, certaines textures sont moins réussies, et le jeu souffre de quelques bugs gênants. Nos héros sont parfois coincés dans le décor, et il nous est arrivé d’avoir des bugs liés au scripts, qui ne se déclenchent pas. Certains joueurs ont eu des soucis lors du passage d’une dimension à une autre (décor qui ne s’affiche pas), mais ça n’a pas été notre cas. Côté durée de vie, nous avons mis une bonne douzaine d’heures pour le terminer, en prenant notre temps et en admirant les décors. On terminera avec un petit mot sur le doublage français, très réussi. Les répliques sont bien jouées et l’humour fonctionne vraiment très bien !
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Certes, Ratchet and Clank: Rift Apart est parfois classique dans son approche et n’est pas forcément le meilleur opus de la série. Mais ce qu’il fait, il le fait bien, en proposant une narration accrocheuse, des personnages attachants, une VF au top, un gameplay au poil, une fluidité exemplaire mais surtout des visuels à couper le souffle. Le SSD fait le taf, le jeu se lançant en à peine 2 secondes, avec aucun chargement en cours de partie. Les failles temporelles sont bien exploitées et donnent lieu à des idées de mise en scène excellentes et à des décors souvent impressionnants. Le jeu est superbe, coloré, bourré de détails, et donne une vraie idée de ce que la console de Sony a dans le ventre. Ca promet pour la suite !
Les +
- narration maîtrisée, personnages intéressants
- visuellement à couper le souffle
- des effets graphiques dans tous les sens
- la richesse des environnements
- l’animation des personnages et des PNJ, au top
- on est quand même très proche du film d’animation
- le personnage de Rivet, qui apporte une certaine fraîcheur
- une aventure rythmée à la durée de vie très correcte
- la VF, nickel
- dialogues bien écrits
- les failles temporelles, une bonne idée bien exploitée
- le SSD qui fait son taf !
- le système d’évolution des personnages et des armes
- la variété des planètes à visiter
- les différents modes graphiques
Les –
- armement moins fun que d’habitude
- quelques bugs de collision ou de scripts un peu gênants
- certains combats un peu longuets
- la caméra, qui a parfois du mal à suivre la cadence
- scénario malgré tout un peu classique
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