TEST : Resident Evil 4, un remake à la hauteur des attentes ? (PS5)
Entre nouveaux épisodes et remakes, Capcom tient la cadence avec sa saga culte Resident Evil ! Il sera question d’un remake aujourd’hui, avec un retour très attendu par les fans : celui de Resident Evil 4. Considéré comme un tournant dans la série, avec un gameplay totalement revu et une caméra placée derrière le personnage, le jeu a su trouver son public et proposer son lot de moments mémorables, que Resident Evil 5 et 6 ont peiné à renouveler. Chaque joueur a en tête une séquence culte de Resident Evil 4, et toutes et tous espèrent revivre la même aventure sublimée à travers ce remake. Si Capcom a su nous convaincre avec l’excellent remake de Resident Evil 2, ce fut plus compliqué avec le 3, qui zappait pas mal de passages importants. Qu’en sera-t-il de Resident Evil 4 ? C’est ce que nous allons voir !
Il y a quelques jours, Capcom proposait aux joueurs une démo de Resident Evil 4, permettant de découvrir le début du jeu, la première rencontre avec un autochtone et la séquence de survie dans le village avec le lascar à la tronçonneuse aux fesses. Une démo vraiment intéressante, qui donnait le ton en termes de visuels mais également de gameplay. Resident Evil 4 reprend son système de caméra à l’épaule (déjà mis en place dans les remakes du 2 et du 3), avec un gameplay toujours un poil lourd et flottant (notamment dans la visée), mais nettement plus agréable qu’à l’époque. Souvenez-vous : il était impossible, dans le jeu de base, de viser et de bouger en même temps. Heureusement, ce « détail » n’est plus d’actualité ! Néanmoins, les développeurs ont gardé quelques éléments du jeu de base, à l’image de l’inventaire qu’il faudra augmenter via différentes mallettes. Il faut moderniser l’ensemble certes, mais conserver des éléments du jeu d’origine fait toujours plaisir aux fans.
Pour démarrer, parlons un peu technique. Resident Evil 4 est la claque qu’on attendait. On retrouve tous les personnages, boss et environnements du jeu de base, avec des séquences plus développées et d’autres raccourcies voire mise de côté. Mais globalement, tout est là, et on ne restera pas sur notre faim comme avec le remake du 3. Les premières minutes donnent le ton d’emblée : le jeu est superbe, bourré de détails, d’effets de lumière magnifiques et de textures travaillées. Nous avions hâte de redécouvrir certains environnements en mode remake, et nous n’avons pas été déçus. Même en mode « fidélité » avec le ray-tracing, l’ensemble reste parfaitement fluide (à quelques petits accros près). Et en mode « performance », l’ensemble tourne en 60 images par seconde, une option que certains privilégieront sans aucun doute. Que l’on parle des visages, des textures de peau, des vêtements, des armes, des différents effets visuels, du sang, de la lumière, des reflets sur le sol ou encore de la distance d’affichage : c’est du grand art, et le RE Engine fait une nouvelle fois des merveilles. Plusieurs options permettent d’affiner son expérience, et on pourra notamment reculer la caméra ou encore désactiver le flou cinétique (on vous le recommande pour davantage de netteté). A vous de voir ce que vous préférez. Seul petit bémol, le trop plein de végétation, en forêt notamment, gâche un peu la lisibilité. Certains décors sont donc un peu plus « fouillis » que d’autres. On notera également que la pluie n’est pas forcément agréable à voir, mais que les développeurs travaillent sur un patch pour l’améliorer.
Côté gameplay, c’est forcément plus souple qu’à l’époque, et on retrouve la caméra à l’épaule utilisée dans tous les remakes récents. La gestion du couteau est vraiment intéressante, car celui-ci va s’user et se casser. Nous vous conseillons de l’améliorer rapidement pour pouvoir planter un max d’ennemis, en vous approchant discrètement derrière eux ou lorsqu’ils sont au sol. La panoplie de coups de Léon est variée, et on retrouve quelques prises de catchs bien jouissives et ce bon vieux coup de tatane/balayette qui permet de dégager un ennemi déséquilibré. De nombreuses armes sont au rendez-vous, du fusil à pompe au lance-roquettes, et tout est améliorable via le marchand, ce PNJ culte que l’on croise tout au long du jeu. Il est possible d’améliorer ses chargeurs, la puissance de ses armes, la cadence de tir, ou encore de débloquer quelques bonus (armes, viseur laser, cartes au trésor) via des gemmes spécifiques, les spinelles. Ces dernières peuvent être obtenues en terminant des défis, comme tirer sur des cibles cachées, tuer un ennemi spécifique (souvent plus puissant) ou encore trouver un œuf de poule doré. Il faudra bien gérer votre business et vendre du matos (ou les trésors cachés) pour débloquer les améliorations les plus chères, qui vont clairement vous sortir des mauvais pas (il y a quelques gros pics de difficulté, même en mode normal). Le couteau permet également de contrer les attaques voire même la fameuse tronçonneuse, et Léon peut effectuer des esquives (via QTE) ou se dégager d’un ennemi trop collant en le balançant sur un autre. Le gameplay est donc plus varié, un poil plus souple, mais conserve une certaine rigidité. Un côté old-school, que l’on retrouve dans pas mal de secteurs du jeu, du level design à certaines énigmes.
Comme nous le disions précédemment, Léon souffre d’une certaine lourdeur, qui demandera de bien anticiper les mouvements des ennemis et surtout des boss. Mais lorsque l’action déboule, et ce sera souvent le cas, c’est vachement tendu ! Prévoyez des munitions et des soins, car vous allez faire couler le sang, et pas qu’un peu ! L’éternel débat « survival horror ou jeu d’action ? » a d’ailleurs fait son retour sur les réseaux sociaux, avec des échanges peu constructifs comme bien souvent. De notre côté, nous apprécions l’orientation action de la saga, mais point trop n’en faut. Resident Evil 6 reste un mini traumatisme, avec ses séquences dignes d’un Call of Duty. Dans RE4, ça bastonne, ça bouge et ça explose, avec des séquences tirées du jeu original. Certaines feront sourire ceux découvrant le jeu pour la première fois, tandis qu’elles raviront les fans du premier jour (la séquences dans la mine est géniale, tout comme le combat de boss à la Alien Isolation). Quoi qu’il en soit, si vous voulez de la baston, vous en aurez pour votre argent, et l’ensemble divisera sans doute les joueurs, comme à l’époque finalement. Dommage que la visée soit un peu « flottante » et pas toujours bien précise. Dans son déroulé, le jeu reste vraiment généreux, avec des environnements variés, des boss ultra imposants (la séquence sur le lac en a marqué plus d’un à l’époque), de nombreux clins d’œil, et une immersion totalement au rendez-vous. Ce remake est remis au goût du jour, toujours aussi rythmé, parfois mieux conçu même, mais reste bien évidemment fidèle à la vision d’origine. La deuxième partie en revanche sublime totalement le titre original et montre que le travail a été colossal.
Malgré des transitions un peu abruptes quand on change de chapitre, la narration a gagné en dynamisme et en fluidité, avec des cinématiques méga classes. La VF n’est pas en reste, avec des acteurs investis et des personnages secondaires mieux développés. Mais il faudra passer en anglais pour kiffer une nouvelle fois le mythique « welcoooome » du marchand ! Resident Evil 4 conserve bien évidemment sa petite touche nanardesque, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le château de Salazar a néanmoins été délesté de pas mal de séquences WTF, pour un ressenti final un poil plus sérieux et moins grandiloquent. On terminera avec un petit mot sur Ashley. La fille du président est bien entendu de retour, et profite d’une meilleure écriture (même si elle énerve à de nombreuses reprises, à vous coller de trop près ou à se mettre devant vous quand vous tirez). Son duo avec Léon reste bien plus accrocheur, et leur relation gagne en épaisseur (avec quelques dialogues supplémentaires). Le chapitre durant lequel on l’incarne est d’ailleurs à l’image du jeu : repensé, remis au goût du jour, et nettement plus intéressant. Comme le jeu dans sa globalité, qui caresse les fans dans le sens du poil mais n’hésite pas à proposer de nouvelles choses, à modifier l’agencement de ses niveaux pour proposer davantage de rythme, tout en n’oubliant pas ce qui nous avait plu en 2005 !
Resident Evil 4 n’a pas perdu ce qui faisait son charme, et s’avère toujours aussi explosif, généreux et varié, une sorte de parc d’attraction bourré d’intensité. Mais avec ce remake, l’œuvre de Capcom a revu sa copie, amélioré son rythme, la conception de ses niveaux, tout en étoffant son gameplay. Visuellement superbe, toujours aussi immersif et proposant une durée de vie solide (15h en ligne droite), le titre de Capcom a bénéficié d’un travail qui dépasse presque nos espérances. Néanmoins, nous avons parfois soupiré face à l’abondance d’ennemis, au comportement d’Ashley, ou à cause du gameplay de Léon, lent et plutôt lourd. Comme à l’époque pourrait-on dire, mais on aurait apprécié qu’il soit un peu moins pataud ! Resident Evil 4 est quoi qu’il en soit le remake qu’on attendait, fidèle au matériau d’origine, remodelé juste comme il faut (avec quelques surprises), et toujours aussi explosif (là où le remake du 3 avait raté le coche). Quel sera le prochain remake de Capcom en lien avec la saga ? Les paris sont ouverts !
Les +
- une technique de haute volée
- des visuels riches, bourrés de détails et d’effets visuels
- des cinématiques qui tuent
- bonne durée de vie
- nombreux défis
- un gameplay qui gagne en possibilités
- le couteau et son utilisation
- les améliorations à débloquer
- des décors variés et immersifs
- un bestiaire qui claque
- des personnages mieux écrits aux relations davantage développées
- certains niveaux remodelés, pour le meilleur
- un rythme mieux maitrisé
- la DualSense, bien exploitée (vibrations, micro)
- du plaisir pour les fans et les nouveaux venus…
Les –
- … même si quelques séquences sont encore un peu WTF
- Léon est lent et un peu lourd
- quelques pics de difficulté pénibles
- la visée, pas toujours précise
- lisibilité parfois moins bonne (trop plein de végétation, pluie)
- un level design qui sent parfois le début des années 2000
- des musiques trop en retrait
Lageekroom
Niveau scénario, graphismes, maniabilité, personnages, contenu (armes, tenues, accessoires, trésors, matériaux pour fabriquer des soins/munitions/grenades), c’est très bien.
Mais (parce que, oui, malheureusement, il y a un » mais » ), le niveau de difficulté pour débloquer certains objets, défis et trophées est beaucoup trop élevée, si on compare le nombre de joueurs qui peuvent y arriver (et seuls) et ceux qui ne pourront y arriver qu’avec de l’aide ou qui n’y arriveront pas, leur nombre est minime, très minime.
Les joueurs qui n’y parviendront qu’avec de l’aide ou qui n’y arriveront pas, sont beaucoup plus nombreux que ceux qui vont y arriver seuls.
Je sais bien que c’est normal que ça ne soit pas trop facile non plus, mais là, Capcom, vous avez placé la barre beaucoup trop haut.
Ce jeu est clairement réservé aux meilleurs joueurs, et ils sont moins nombreux que les autres qui ne sont pas au même niveau qu’eux.
Bref, difficulté abusive.
Et c’est pourquoi je retire 3 points sur la note sur 10.
Dommage, parce que Resident Evil 4 est l’un de mes jeux favoris, d’une de mes licences préférées, et ça m’attriste de me voir obligé de lui retirer autant de points.
Si il n’y avait pas eu ce niveau de difficulté abusive, je lui aurais sûrement mis un 20 sur 20