TEST : Rise of the Ronin, la technique ne fait pas tout, et nous avons adoré l’aventure

Rise of the Ronin a fait l’objet de nombreux articles sur internet, et nous avions hâte de nous lancer dans l’aventure proposée par la Team Ninja ! Nous avons reçu le jeu le jour de sa sortie de la part de l’éditeur, et après plus de 40 heures passées à arpenter Yokohama, Edo et Kyoto et des centaines de têtes coupées, il est temps de vous donner notre avis. Oui, il est tout à fait logique de comparer Rise of the Ronin à Ghost of Tsushima, mais nous allons voir que le titre de la Team Ninja mérite vraiment d’être découvert. Direction le Japon des années 1800, durant la période Bakumatsu, avec notre test !


« La période Bakumatsu préside à la fin du shogunat tandis qu’une nouvelle ère commence dans le choc de l’Orient et de l’Occident. Vivez cette révolution culturelle dans un monde ouvert et rencontrez des personnages clés qui ont marqué l’Histoire ainsi que des citoyens ordinaires cherchant une lumière dans les ténèbres. » Historiquement parlant, et même si la narration est parfois maladroite, Rise of the Ronin est vraiment très intéressant. On y découvre une période forte de l’histoire du pays, avec l’arrivée des occidentaux, de leur technologie et de leurs armes, et des japonais qui vont vivre une révolution culturelle, avec les pros et les antis shogunat. On retrouve des personnages clés liés à ces événements, et notre héros (personnalisable) ainsi que sa lame jumelle vont prendre part à tout ça.



Quêtes principales, secondaires, chats ou temples à trouver, fugitifs à tuer, coffres à dénicher, libérations de zones ennemies : il y a de quoi faire dans Rise of the Ronin, pour le meilleur et pour le pire. Au-delà de sa technique (nous y reviendrons), le plus gros reproche fait au jeu concerne son monde ouvert, souvent qualifié de daté. Ce n’est pas faux, et on retombe dans les travers d’un Assassin’s Creed ou d’un Far Cry (désolé Ubisoft), avec des camps à libérer, des collectibles à trouver et plein de petits points d’intérêt qui apparaissent sur la map. Attention, on est heureusement à des années lumières d’un Assassin’s Creed Valhalla, mais loin également de l’intelligence du monde ouvert de Ghost of Tsushima, qui savait proposer juste ce qu’il fallait de contenu et d’exploration. Dans Rise of the Ronin, il y a beaucoup de choses à faire dans les 3 zones du jeu, mais toutes ne sont pas intéressantes. Heureusement, rien n’est obligatoire, et on pourra se contenter de la trame principale, qui occupe déjà facilement une trentaine d’heures. Néanmoins, il serait dommage de passer à côté de quelques récompenses qui pourraient faciliter votre progression.



Plusieurs modes de déplacement sont disponibles, à pied bien sûr, mais également à cheval ou via le planeur, qui permet de prendre de la hauteur ! C’est vraiment chouette, et nous avons trouvé l’exploration plutôt bonne, avec des environnements vastes et variés. Dommage que le grappin soit sous exploité, comme souvent dans les jeux du genre. Il y a également un cycle jour/nuit, et vous disposez d’une montre à gousset, qui permet de faire s’écouler le temps, certains ennemis étant à débusquer de nuit par exemple. On pourra aussi se la jouer contemplatif et prendre des photos, ou partir à la recherche de livres spéciaux pour débloquer des améliorations. Nous avons passé de longues heures à nous promener dans le jeu, à découvrir voire même redécouvrir certains lieux que nous avons eu la chance de visiter « en vrai », et de ce côté là, Rise of the Ronin propose une belle fidélité et s’avère très agréable. Mais n’oublions pas que nous sommes dans un jeu de la Team Ninja et que ça va forcément saigner à un moment où à un autre, et on s’en rend quoi qu’il en soit compte dès le tutoriel. Sorte de Nioh en monde ouvert, reprenant des éléments de Wo Long: Fallen Dynasty, Rise of the Ronin est le projet le plus ambitieux du studio, et malgré des erreurs de jeunesse, on se laisse embarquer dans l’univers proposé, vraiment très riche.



L’équipement de votre personnage est très varié, et un peu comme dans Wo Long, ça loote dans tous les sens. On récupère en effet des armes principales (odachis, sabres, lances, épées doubles naginatas), des secondaires (fusils à baïonnette, armes de poing, arcs, tuyaux de feu, shurikens), des armures pour la tête, le corps, les bras et les jambes, divers accessoires donnant des bonus, et tout un tas de consommables (qui peuvent booster l’attaque, la défense…) et objets de soin. On a tout le temps les poches pleines, et il sera indispensable de revendre ou de démanteler ses armes inutiles pour récupérer des ressources et améliorer ses préférées. Plus on utilise une arme, plus on améliore sa maîtrise, avec la possibilité de débloquer des styles de combat. Ces derniers pourront être permutés pendant les affrontements, les ennemis ayant des faiblesses indiquées à l’écran. Inutile de s’acharner sur un boss avec la mauvaise posture, car sa vie ne descendra que très lentement. L’idée est excellente, permettant de varier les plaisirs, mais on se perd parfois un peu dans les commandes, assez nombreuses et demandant souvent d’appuyer sur plusieurs boutons en même temps. Niveau ergonomie, c’est un peu inégal.



Venons-en du coup aux combats ! Les armes sont nombreuses, et styles de combat également ! Les amateurs du genre vont clairement kiffer, tandis que les autres trouveront rapidement le style qui les accroche le plus. On retrouve les attaques classiques, chargées, depuis une hauteur ou en lâchant son planeur, par en dessous en sortant de l’eau, de nombreuses attaques spéciales liées au style de combat, des roulades et esquives, des parades ou encore des contres. Le contre éclair sera capital à maîtriser, mais loin d’être une partie de plaisir. Il s’agit de parer une attaque ennemie pile au bon moment, ce qui peut engendrer de la panique et une ouverture pour une attaque aux dégâts importants. Quand on y parvient, c’est super jouissif, mais comme chaque type d’ennemi a ses propres patterns et que certains vous harcèlent de coups, c’est vraiment chaud, surtout quand votre ki (endurance) tombe à zéro. Avec de l’entraînement, on s’y fait, mais si on n’est pas dans le bon tempo, on se fait enchaîner bien violemment. Une fois les combats bien en main et le style parfait équipé, c’est une vraie partie de plaisir, et le sang gicle abondamment, avec des démembrements bien gores et des mises à mort ultra spectaculaires.



On débloque également des points de compétence, et plusieurs arbres sont proposés (force, dextérité, charisme, intelligence puis raffinement une fois le jeu terminé). Les améliorations sont nombreuses et concernent les dégâts, la vie, les mouvements à effectuer grâce au grappin, le nombre d’objets de soins ou de munitions qu’on peut emporter, des coups critiques, des assassinats instantanés multiples ou encore des talents oratoires. Nous avons terminé le jeu en atteignant le niveau 52, et il nous en restait encore pas mal à débloquer. La montée en puissance est intéressante et permet de tenir le cap face à des ennemis de plus en plus forts. Rassurez-vous, le jeu propose 3 modes de difficulté, dont un mode axé sur l’histoire bien plus accessible (on peut changer avant chaque mission). Il y a également votre Nagaya, qui offre encore plus de contenu : locations de chats, chien pèlerins, fabrication, réaménagement des lieux, personnalisation de l’apparence du personnage ou réinitialisation de ses compétences, lancement de la coopération, dialogues avec vos compagnons ou encore voyage entre les différentes zones sont au programme. On notera d’ailleurs que ce testament spirituel permet de se rendre dans une map visitée précédemment mais également, et surtout, de rejouer les missions déjà terminées, avec la possibilité de changer vos choix. C’est vraiment intéressant, et on peut décider si cela impacte ou non notre partie en cours.



Les liens avec vos compagnons sont également importants (on pourra discuter avec eux, leur faire des cadeaux), qu’ils soient pro ou anti shogunat, et même si le récit sait où il va, il y a quelques variantes en fonction de vos actions. Il est difficile de tout lister tant il y a de choses à faire, et cela donne même un peu le tournis, surtout quand des tutos s’affichent après 30 heures de jeu. Mais, on le répète, il n’est pas indispensable de tout faire ! Mais tout ceci reste factuel, et le plus important reste notre ressenti final. Rise of the Ronin est un jeu généreux mais clairement imparfait. Il y a du remplissage, la narration n’est pas toujours maîtrisée, et l’IA n’est vraiment pas terrible. En face à face lors d’un combat, c’est vraiment cool, voire même contre 2 ennemis. Mais l’action peut vite devenir chaotique, entre les ennemis qui vous oublient instantanément et font demi-tour et la caméra qui fait des siennes. Nous avons vraiment galéré durant un combat de boss opposant notre personnage accompagné de 2 alliés (il y en a très souvent avec vous durant les missions) et 2 ennemis. Cinq personnages se la donnaient dans une cour assez petite, et c’était infecte à jouer, à cause de problèmes de caméra. On peste souvent contre cette dernière. Et puis il y a l’IA qui, comme dit précédemment, est souvent à l’ouest : certains ennemis n’entendent même pas un coup de feu, d’autres ne vous voient pas alors que vous êtes à 2 mètres… sans parler de ceux qui stoppent le combat parce qu’ils sont sortis de leur zone… Aïe aïe aïe…



Très honnêtement, ces soucis peuvent casser l’immersion mais ne nous ont pas gâché le plaisir, fort heureusement. Et puis il y a la technique, qui fait tant parler. Normal, car une exclue vendue à prix fort se doit, pour les « Jean-Michel graphismes », de nous péter la rétine. Ils n’ont pas tort, mais il serait dommage d’enterrer le jeu pour ça ! Il faut être honnête encore une fois, Rise of the Ronin est très loin des ténors du genre, et certaines textures font vraiment tâche. Quelques panoramas sont bien vides également, on note des animations un peu raides, des visages inégaux, de l’aliasing, mais surtout un frame rate qui galère un peu. Le mode performance est flou, et le mode graphismes est instable : à vous de choisir. Des défauts certains, mais Rise of the Ronin a un énorme atout dans sa manche : son immersion. Grâce à de très belles musiques, un chouette sound design (le vent qui souffle dans les arbres, les PNJ qui parlent entre eux) et une très belle direction artistique (un peu « froide » parfois mais au réalisme accrocheur), le jeu est parvenu à nous embarquer et nous n’avions pas envie de poser la manette. On oublie les failles techniques et on se prend au jeu de la découverte, et certains lieux font vraiment plaisir à voir. Vous le verrez avec les screens de ce test (ils proviennent tous de notre partie), Rise of the Ronin sait proposer de belles choses, et réduire ses graphismes à ceux d’un jeu PS3 est très sévère, pour ne pas dire stupide (mais ça génère du clic). Notez que le titre propose une VF intégrale, franchement réussie.




Rise of the Ronin a des défauts, impossible de le nier. Le monde ouvert est daté sur certains aspects, avec des objectifs secondaires pas toujours passionnants, la narration aurait pu être davantage maîtrisée, l’IA est souvent mauvaise et le frame rate a besoin d’un bon patch pour gagner en stabilité. Mais ses qualités ont largement réussi à prendre le dessus de notre côté. Les combats sont excellents et jouissifs (avec plein de styles différents, sans parler des armes et des équipements), l’aspect historique est vraiment intéressant, le jeu est très immersif et dispose d’une bonne VF. Nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir les différentes zones. Une fois les soucis mis de côté, on se laisse embarquer dans l’aventure, on en oublie les défauts, et on profite d’une belle direction artistique et de lieux vraiment très chouettes où le sang va malheureusement couler. S’il ne remplit pas tous les critères attendus pour une exclusivité (et qu’il semble arriver quelques années trop tard), le jeu mérite vraiment d’être découvert. Au pire, attendez une petite baisse de prix !


Les +

  • 3 zones à explorer, riches en contenu
  • des environnements variés
  • l’aspect historique du récit, très intéressant
  • les combats, techniques et jouissifs une fois maîtrisés
  • 3 modes de difficulté
  • durée de vie solide
  • certaines missions vraiment très classes
  • ennemis et boss variés, aux patterns uniques
  • armes et équipements nombreux
  • plein d’améliorations pour une belle montée en puissance
  • le sound design et la VF
  • très belle direction artistique
  • les possibilités de déplacement…

Les –

  • … même si l’usage du grappin est limité
  • l’IA, trop souvent à la rue
  • pas mal de textures pas terribles
  • le frame rate qui galère (et un mode performance trop flou)
  • un monde ouvert un peu daté, avec des objectifs pas forcément engageants
  • la caméra qui fait parfois des siennes
  • trop de loot tue le loot ?
  • des missions trop calquées les unes sur les autres

Lageekroom

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This function has been disabled for Lageekroom.

error: Content is protected !!