TEST : Selfloss (PlayStation 5)
Développé par Goodwin Games et édité chez nous en version physique par Maximum Entertainment, Selfloss est désormais disponible sur consoles et PC et nous promet un voyage riche en émotions abordant des thèmes forts tels que « le deuil, la perte, l’écologie et la conservation ». Le jeu nous faisait de l’œil depuis son annonce, grâce notamment à sa direction artistique, et nous avons eu la chance de recevoir une version PS5 de la part de l’éditeur afin de vous en parler. C’est parti pour notre test !
Selfloss est clairement un jeu à ambiance. Qu’on parle de ses musiques, de son sound design, ou des thèmes qu’il aborde, le jeu est très immersif et nous embarque dans une aventure qui mélange poésie et tristesse. Il est préférable d’être dans un bon mood avant de se lancer dans Selfloss, qui a su nous toucher à de nombreuses reprises. On y découvre la quête de Kazimir, un guérisseur, « qui entreprend un voyage pour guérir une maladie mystérieuse qui a envahi le monde », appelée le miasme. Armé de son courage mais surtout de son bâton magique, notre héros va tenter de guérir les blessures de son âme et de se débarrasser du miasme avec ses pouvoirs. Le jeu mélange exploration à pied et en bateau, quelques combats et énigmes, le temps de 5 chapitres et une durée de vie totale d’environ 6 heures.
Le monde de Selfloss s’inspire des mythes slaves et islandais et nous parle de nature, d’écologie, mais surtout d’acceptation du deuil. Nous ne vous dirons rien sur l’histoire, mais les indices se dévoilent petit à petit, chapitre après chapitre, via notamment les cauchemars de notre héros. L’ambiance du jeu est aussi poétique que pesante, parfois sombre même quand il s’agit d’affronter les créatures. Les combats restent secondaires, mais Kazimir dispose d’un bâton magique pour se défendre et détruire ses ennemis, voire les pétrifier avec sa lumière avant de les frapper au corps-à-corps. On peut effectuer des roulades face aux ennemis les plus dangereux, et certains vous attaqueront à plusieurs. Même si le gameplay est un peu lourd (nous y reviendrons), on se dépatouille de ces affrontements, et on poursuit l’exploration à la recherche d’informations sur l’univers et les personnages, et bien entendu sur les prochaines énigmes.
Les énigmes de Selfloss sont bien fichues et demandent de fouiner un peu. Ni trop faciles ni trop complexes, elles demandent néanmoins parfois de réfléchir un minimum. On doit par exemple planter son bâton dans le sol pour avancer et l’utiliser à distance pour déclencher un mécanisme, débloquer des plateformes pour progresser, allumer des runes dans un ordre bien précis… Rien de bien original, mais ça fonctionne vraiment bien, avec pas mal de déplacements, souvent contemplatifs, en bateau (on peut même « attaquer » avec ce dernier). On accoste dans différents lieux, on récupère des objets importants pour notre quête, et le tout se déroule de manière fluide et accrocheuse dans le but de mettre en œuvre le rituel de Selfloss. Les décors sont variés, la direction artistique est vraiment très belle, et certains passages s’avèrent assez poignants, que cela concerne notre personnage ou les différents animaux à « libérer ».
Selfloss est donc une bonne pioche, le jeu est très chouette visuellement et propose une ambiance réussie et des énigmes bien dosées. Néanmoins, tout n’est pas parfait, et il est temps de revenir sur le gameplay. Est-ce parce que notre personnage est âgé que ses contrôles sont lourds ? On ne sait pas, mais on a parfois pesté contre le gameplay et la lourdeur de Kazimir. Contrôler son bâton avec le stick droit ne pose aucun problème, mais dès que le jeu demande d’être réactif, c’est compliqué. La roulade met une plombe, le sprint semble se déclencher quand il en a envie, et les sauts sont assez calamiteux. Il n’y a pas de bouton pour sauter, et il faut presser une touche quand on est au bord d’une plateforme pour sauter sur la suivante. Cela paraît simple, mais c’est tout le contraire, et on tombe souvent, parfois pas aidé par la caméra qui peine à se replacer correctement (on ne peut pas la bouger manuellement). Certains passages agacent : cela n’entache pas l’expérience au final, fort heureusement, mais cette frustration aurait bien pu gâcher la fête.
Malgré les couacs de gameplay cités précédemment (roulade lente, sauts calamiteux, personnage lourd) et une caméra qui peine parfois à se remettre d’aplomb, Selfloss est une bonne pioche si on aime les jeux à ambiance. Très beau, le titre propose de belles musiques, tantôt poétiques, tantôt tristes, et aborde des thèmes intéressants. La balance exploration/énigmes/combats est bonne, et on se laisse embarquer tout au long des 5 chapitres à la découverte d’une histoire intéressante basée sur des mythes qui le sont tout autant.
Les +
- l’ambiance
- les musiques et le sound design
- très belle direction artistique
- décors variés
- des thèmes touchants
- l’exploration et les énigmes
Les –
- la caméra, pas toujours bien placée
- les sauts, pénibles
- personnage lourd à contrôler
Lageekroom