TEST : Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster sur Nintendo Switch
Annoncé lors du Nintendo Direct de juillet 2020, Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster n’est autre que Shin Megami Tensei : Lucifer’s Call, sorti en 2005 sur PlayStation 2. La saga reste moins connue chez nous qu’au japon, et pour cause : elle a été quelque peu éclipsée par son spin-off Persona, qui jouit aujourd’hui d’une excellente réputation (Persona 5 Royal fait d’ailleurs partie de nos coups de cœur 2020). En attendant de découvrir le prochain épisode de la série, l’éditeur Atlus et Koch Media nous proposent de nous lancer à nouveau dans ce remaster plutôt attendu de notre côté. Que vaut la version Switch ? C’est ce que nous allons voir !
La saga Megami Tensei, débutée en 1987, deviendra Shin Megami Tensei en 1992 avec son arrivée sur Super Nintendo ! La série Persona a quant à elle vu le jour en 1996, et possède pas mal de points communs avec la saga qui lui a permis de voir le jour ! Mais même si on retrouve une histoire de lycéens, des combats, des démons et un jeu qui propose aussi bien un aspect RPG que des phases de dialogue (bien moins nombreuses que dans Persona), il faut avouer que Shin Megami Tensei III propose un univers particulièrement sombre. Le héros principal de notre histoire se rend à Tokyo, et plus précisément à l’hôpital de Shinjuku, pour rendre visite à sa professeure principale. Mais l’ambiance est pesante, et l’hôpital est complètement désert. Vous allez rapidement apprendre que le monde vit ses derniers instants, et que la destructions totale de ses habitants est nécessaire pour une renaissance. Un reboot de la matrice en quelque sorte. C’est sur le toit de l’hôpital que vous allez assister à la « Conception », et donc la destruction de la ville. Après vous être évanoui, vous vous réveillez près d’un petit garçon, qui vous fait avaler un insecte nommé Magatama, vous transformant en une créature mi-humaine, mi-démon… Et c’est là que tout va commencer !
On affronte des démons, on les capture, on les recrute, on les fusionne… le système de la saga est là, et plus d’une centaine de démons sont disponibles. Les combats s’effectuent au tour par tour et manquent parfois d’un peu de dynamisme, mais le système d’attaque reste intéressant. Le farm sera donc important (et un peu long) pour se former sa meilleure équipe, le jeu étant parfois difficile. On notera que cette version propose, dans un soucis d’accessibilité, de basculer sur un mode de difficulté plus bas pour profiter de l’histoire sans trop de prendre la tête, et d’un système de sauvegarde permettant d’enregistrer sa partie où l’on veut. La narration reste elle aussi d’époque : on rencontre des survivants de l’apocalypse et les combats s’enchaînent, avec cette envie de découvrir le fin mot de l’histoire. Même si certains objectifs sont obscurs et qu’on tourne parfois en rond, l’envie d’avancer est bien présente ! Mais du coup, que donne ce portage sur Nintendo Switch ? Et bien, malgré les nombreuses qualités du jeu de base, ce n’est pas forcément glorieux… Décors vides, textures souvent basiques, cinématiques en 4/3 avec résolution d’époque, gameplay rigide (malgré un stick droit permettant de bouger la caméra), animations raides : la génération PS2 saute aux yeux malgré un léger lissage. Il est dommage de n’avoir devant les yeux que le minimum syndical, car cette plastique résolument old school va en refroidir plus d’un. On vous conseille clairement d’attendre un peu que le jeu baisse de prix avant de vous lancer. On terminera néanmoins avec un point positif et les compositions musicales de Shoji Meguro (compositeur entre autres du génial Catherine), qui parviennent à immerger à fond et à donner des frissons.
Retrouver ce jeu si particulier est un réel plaisir, et il faut avouer qu’y jouer en mode nomade sur la Nintendo Switch est plutôt accrocheur. Malgré tout, il faut bien garder en tête que nous avons entre les mains un remaster et non un remake, et il ne faudra pas vous attendre à un miracle. Même si le cel-shading est un style graphique qui vieillit bien (Jet Set Radio, dans un registre très différent, en est la preuve), le jeu accuse le poids des années. Ce portage, bien que très paresseux, reste malgré tout un bon moyen de préparer l’arrivée du futur opus de la saga, et l’ambiance est vraiment au rendez-vous pour le retour d’un des meilleurs J-PRG de la PS2.
Les +
- ambiance excellente
- doublages anglais et japonais
- sous-titres en français
- direction artistique qui fait toujours son effet
- capturer et faire fusionner les démons
- des options qui rendent le jeu plus accessible
- le scénario, vraiment accrocheur
- les musiques de Shoji Meguro
Les –
- le minimum syndical visuel, et encore
- cinématiques en 4/3 avec résolution d’époque
- gameplay et animations rigides
- le rythme parfois cassé par des labyrinthes trop longs
- on est parfois un peu perdu face au manque d’information
- le DLC payant pour jouer avec Dante…
Lageekroom