TEST : The Callisto Protocol, que vaut le jeu du papa de Dead Space ? (PS5)
En janvier prochain, la saga Dead Space va faire son retour avec un remake très attendu et qui semble très prometteur. Mais avant cela, une autre aventure de science-fiction compte bien faire frissonner les joueurs ! The Callisto Protocol, développé par Striking Distance Studios, fondé par Glen Schofield, co-créateur de la série Dead Space (tiens tiens) vient tout juste de débarquer sur consoles et PC, avec de jolies promesses : nous coller une petit baffe graphique, mais surtout nous faire flipper et transpirer. Et on peut dire qu’on a eu les mains moites tout au long de notre aventure, pour de bonnes mais également pour de mauvaises raisons. C’est parti pour notre avis !
C’est sur PS5 que nous avons eu la chance de recevoir The Callisto Protocol. Un titre que nous attendions avec impatience, les trailers nous ayant beaucoup plu. Pour faire simple, The Callisto Protocol est un jeu d’action/horreur à la troisième personne, dans lequel on incarne Jacob Lee (interprété par Josh Duhamel), qui va devoir survivre aux horreurs de la prison de Black Iron et découvrir les secrets de la United Jupiter Company, suite à une mystérieuse épidémie qui a plongé la lune dans le chaos. Un chouette programme pour un titre qui va beaucoup miser sur son ambiance, mais également sur ses visuels. Oui, The Callisto Protocol rappelle forcément Dead Space (rien que dans la façon de piétiner les ennemis), mais cela ne l’empêche pas de proposer quelques mécaniques intéressantes, notamment en termes de combat.
Autant vous prévenir tout de suite, le jeu est difficile. Certes, les développeurs proposent des aides au combat, permettant par exemple d’esquiver automatiquement l’ennemi le plus proche, de verrouiller la visée, voire même de compléter les QTE, ainsi que 3 modes de difficulté, mais on en a salement bavé. Les ennemis frappent fort, la vie se faire rare, tout comme les munitions, et certains checkpoints ne sont pas très bien placés, obligeant à recommencer des sessions parfois un peu longues. Pire, déjà difficile durant ses premières heures, le jeu va monter d’un cran avec l’apparition de saletés de tentacules sur vos ennemis, qui les font muter. Ces derniers gagnent en puissance et peuvent même vous tuer en seulement 1 ou 2 coups… Et comme se soigner en combat est quasi impossible tant cela prend du temps, vous comprendrez que le jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Nous ne crachons pas sur un certain challenge, mais la lourdeur du gameplay et des esquives n’aident pas, et on a souvent du mal à comprendre si on s’y prend bien lorsque l’on tente d’éviter les coups ou de se protéger. Un gameplay un peu bancal donc, gérable face à un ennemi, mais face à plusieurs c’est vraiment la galère. Le système d’esquive en utilisant le stick gauche (vers la gauche ou la droite) manque vraiment de précision, et votre personnage met 3 plombes pour recharger voire simplement changer d’arme. Heureusement, la possibilité d’attirer vers soi un ennemi pour le balancer et profiter du décor pour le déchiqueter reste sympathique et peut parfois aider à se sortir d’un mauvais pas. Une feature une nouvelle fois tirée de Dead Space, que nous avons assez peu utilisée que notre côté. Le jeu propose également quelques séquences d’infiltration, avec la possibilité de choper certains ennemis par surprise pour les planter avec un couteau. C’est très classique, mais une nouvelle fois, le stress est au rendez-vous.
Néanmoins, de nombreux affrontements sont particulièrement jouissifs, grâce notamment à des coups impactants. Défoncer des mutants à coups de matraque, ça fait toujours son effet, surtout lorsque les démembrements sont présents. On frappe fort, on esquive comme on peut, et on enchaîne son ennemi avec une balle dans la tronche pour la lui arracher. Ce mélange de corps à corps et de tirs fonctionne bien, et plusieurs armes sont à découvrir et à fabriquer via des imprimantes 3D du futur. On peut également se confectionner des soins, des munitions, et améliorer son armement (capacité de munitions, puissance de feu, stabilité). Impossible toutefois d’augmenter sa vie ou son endurance, il faudra faire avec nos caractéristiques de départ. Et comme les ennemis deviennent de vraies éponges à balles et demande de nombreux coups pour trépasser, on en bave une nouvelle fois. Cette difficulté souvent frustrante créé quoi qu’il en soit une forte tension. On flippe quasi à chaque conduit d’aération et chaque couloir de tomber sur une réplique d’un claqueur, qui pourra vous cracher de l’acide ou vous croquer la tête en moins de 2 secondes. Pire, le jeu veut tellement votre peau qu’il planque même des bestioles dans les coffres ou les placards… Les mises à mort sont nombreux et franchement dégueu. Oui, le jeu est gore, violent, crasseux, poisseux, et n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Après quelques affrontements, on s’habitue au timing imparfait et au patern des ennemis, et on prend malgré tout du plaisir. L’angoisse est présente, les jumpscares aussi (même si certains sont un peu tirés par les cheveux), et l’ambiance est clairement le point fort du jeu. Nous avons mis 8h15 pour le terminer en mode normal (dont 30 bonnes minutes à galérer à un endroit précis), ce qui est dirons-nous convenable. Cela dit, le jeu est très linéaire, malgré quelques salles davantage ouvertes. On enchaîne globalement les couloirs et les conduits, jusqu’à une nouvelle zone et rebelote. On trouve quelques pièces secrètes pour trouver de la santé, des munitions ou encore quelques dollars et pousser un peu à l’exploration, en intérieur principalement mais également en pleine tempête de neige. On se coltine des dizaines de passages entre 2 parois (pour masquer les temps de chargement ?), décidemment très à la mode depuis God of War Ragnarök… Mais malgré cette linéarité, on se laisse prendre par le récit, ses personnages, et quelques rebondissements sont au programme. On a tout de même parfois l’impression de jouer à un jeu des années 2000 (on en parle de l’inventaire ultra limité ?), aussi bien dans sa narration que dans ses mécaniques (sans parler des « énigmes »), et un gameplay un peu plus moderne n’aurait pas été de refus.
Côté graphismes, The Callisto Protocol est de très haut niveau. Le jeu propose un mode performance en 60fps mais c’est en 4K que nous avons préféré découvrir l’aventure, avec un ray tracing efficace, des effets de lumière sublimes, des visages réalistes et des reflets de toute beauté. Le jeu fait partie à nos yeux des plus beaux titres new-gen à l’heure actuelle. Par contre, les épileptiques, passez votre chemin, tant certaines séquences jouent sur le clignotement de la lumière. On en prend en tout cas plein les yeux, et on en redemande. On aurait aimé découvrir davantage d’environnements et un peu moins de couloirs dans la pénombre. Mais ne crachons pas dans la soupe : le jeu est vraiment superbe. Le sound design n’est pas en reste, et s’avère très riche, avec des sons rappelant parfois le génial The Thing de John Carpenter. Il y a toujours un bruit flippant, un grincement, un râle, qui nous empêchent de souffler. Le jeu souffre malgré tout de soucis de finitions, à commencer par des dialogues qui passent en anglais, voire même en allemand ! Niveau immersion, on a vu mieux, et cela semble également être à la mode, en témoigne notre test de The Devil in me. Il y a également des bugs de collision, des soucis de synchro labiale, quelques chutes de frame rate… Vivement un patch pour régler tout ça…
The Callisto Protocol propose une ambiance immersive et des graphismes superbes, sans parler de sa violence sans concession. Certains combats sont ultra jouissifs, et le jeu propose quelques séquences vraiment dynamiques. Néanmoins, l’ensemble est très linéaire et souvent cloisonné, enchaînant couloirs, parois étroites et conduits d’aération histoire de camoufler les temps de chargement. Si on peut passer outre les quelques soucis de finition (synchro labiale, dialogues qui passent en anglais, bugs de collision), le système de combat fera davantage débat. Le jeu est difficile, à cause de la résistance des ennemis mais également parce que les combats deviennent rapidement chaotiques dès que plusieurs ennemis débarquent. Les esquives sont mal gérées, on ne sait jamais vraiment si on se protège correctement ou non, et on meurt souvent de manière injuste ! Le jeu est bourré d’ennemis planqués qui vous chopent sans qu’on ne puisse réagir, et les boss font ultra mal, vous tuant en un coup. La lourdeur du gameplay n’aide malheureusement pas. Malgré ses grandes qualités (nous avons au final beaucoup apprécié l’expérience), le titre risque donc de frustrer de nombreux joueurs, de par sa linéarité et sa difficulté injuste. Quelques réajustements sont clairement nécessaires pour proposer une aventure digne de ce nom !
Les +
- ambiance réussie et très immersive
- visuellement sublime
- un sound design de haute volée
- visages superbement modélisés
- la tension est permanente
- quelques séquences qui claquent
- le bestiaire
- la violence et les mises à mort
- des combats au corps à corps jouissifs…
Les –
- … mais gâchés par les esquives imprécises
- des pics de difficulté bien relou
- face à plusieurs ennemis, c’est vraiment la misère
- gameplay pataud pour se déplacer, recharger, changer d’arme
- l’inventaire, bien trop limité
- presque un walking simulator au final
Lageekroom