TEST : The Suicide of Rachel Foster, que vaut la version Nintendo Switch ?

Edité par Daedalic Entertainment et développé par One O One Games (studio à qui l’on doit VR Ping Pong Pro, rien à voir avec notre jeu du jour), The Suicide of Rachel Foster a décidé de venir faire un petit coucou aux joueurs Nintendo Switch pour Halloween ! C’est en effet le 31 octobre que ce jeu narratif sera disponible sur la console de Nintendo, et nous avons eu la chance d’en recevoir un exemplaire pour vous en parler sur le blog. C’est parti pour notre test !


TEST : The Suicide of Rachel Foster, que vaut la version Nintendo Switch ? lageekroomLes jeux narratifs, on aime vraiment ça ! Nous avons par exemple beaucoup apprécié Layers of Fear ou encore What Remains of Edith Finch, et même si The Suicide of Rachel Foster n’atteint pas la qualité de ces excellents titres, le jeu a quelques atouts dans sa manche. Amateurs d’ambiance à la Shining, vous allez être servis ! En effet, le jeu se déroule dans un immense hôtel, dans lequel notre héroïne Nicole Wilson revient après plusieurs années. Suivant les dernières volontés de sa mère (que l’on découvre via une lettre durant l’introduction du jeu), Nicole revient sur les lieux pour y faire les dernières vérifications avant de mettre l’hôtel en vente. Elle ne compte pas s’éterniser, l’endroit lui rappelant de mauvais souvenirs liés à un passé familial douloureux. On découvre rapidement que cela concerne la relation entre son père et une jeune femme de 16 ans, et le suicide de cette dernière. Rien de très gaie, on vous l’accorde (le jeu vous prévient d’emblée que si vous n’êtes pas à l’aise avec certains sujets sensibles, ce n’est pas la peine de continuer), mais le récit va se révéler rapidement accrocheur (jusqu’à une certaine limite, mais nous y reviendrons). Coincé dans l’hôtel à cause d’une tempête de neige, Nicole va commencer à fouiner et à enquêter ce qui s’est réellement passé il y a 10 ans.


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Vous ne serez pas seule durant vos pérégrinations dans les très nombreuses pièces du bâtiment. Enfin, façon de parler, puisque votre seul lien avec l’extérieur sera Irving, un jeune agent de la FEMA, chargé de gérer les secours dans ce genre de situation. C’est par téléphone que vous communiquerez avec lui, et il vous sera bien utile pour vous expliquer comment remettre l’électricité ou trouver de la nourriture. Cette « relation » permet de conserver un certain contact vers l’extérieur, même si nous avons trouvé ses appels un peu trop fréquents (avec même quelques choix dans les dialogues). Cela casse un peu l’ambiance, qui se veut à la base oppressante. A ceux qui s’attendent à de l’action ou des courses-poursuites, passez votre chemin, le jeu se veut narratif et c’est l’ambiance qui prime. Et de ce côté là, c’est une réussite.

On découvre les lieux, les nombreux salles, et chaque endroit semble raconter sa propre histoire, l’hôtel ayant été abandonné à la hâte (il reste encore de nombreuses affaires). Certains couloirs font vraiment flipper, tout comme les salles au sous-sol. L’hôtel est grand, très grand même (avec plusieurs étages), et on s’y perd facilement, malgré la carte des lieux à consulter. Sur cette carte sont marqués les objectifs, mais on ne saura parfois pas forcément quoi faire. C’est le propre des jeux du genre, qui vous laissent parfois errer avec inquiétude, en quête du prochain script qui déclenchera l’objectif suivant (le spécialiste du genre étant Visage).


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L’hôtel semble vivre, respirer, avec ses portes qui claquent et son plancher qui grince. Ajoutez à cela la tempête qui fait rage à l’extérieur, et vous comprendrez que l’ambiance est au rendez-vous et fait parfois froid dans le dos. Durant ces 10 dernières années, les lieux ont un peu changé, les murs se sont abimés, mais notre héroïne retrouve sa chambre telle qu’elle l’a laissée. On ressent une certaine nostalgie en arrivant dans cette pièce qui sent bon les années 80, une sorte de « save room » dans laquelle on se sent en sécurité. Visuellement, The Suicide of Rachel Foster est vraiment très joli et tend vers le photoréalisme. Malgré un chouïa de flou et des textures un peu en deçà des autres versions, ce portage Switch fait bien le job et tourne en 30 images par seconde en mode nomade. On bénéficie de jolis reflets et de nombreux détails, sans oublier le sound design vraiment immersif (malgré une spatialisation pas toujours précise).

Du côté de la durée de vie, nous avons mis environ 4h pour en voir le bout, en prenant notre temps pour tout explorer. C’est un peu juste, mais le récit réserve néanmoins quelques surprises. Au final, ce qui divisera clairement les joueurs, c’est le genre même de ce jeu, orienté « walking simulator ». Le gameplay est ultra limité (on se déplace, on zoome sur les décors, on ouvre des portes ou interagit avec quelques objets) et l’ensemble reste très linéaire. On pourra néanmoins récupérer certains objets mais uniquement quand le jeu vous le permettra. Par exemple, nous avons rapidement remarqué la présence d’une lampe-torche (qui nous aurait été bien utile), mais impossible de la ramasser si vous n’atteignez un certain point précis du récit.

Certains bailleront rapidement d’ennui, tandis que d’autres, comme nous, se prendront au jeu et retrouveront sans mal l’ambiance de Shining. C’est un éternel débat, que nous avons eu récemment concernant les jeux de la Bloober Team, jugés par beaucoup comme archi linéaires et sans profondeur de gameplay. Ces joueurs là sont factuellement dans le vrai, mais de notre côté, c’est l’ambiance qui prime, et celle de The Suicide of Rachel Foster est parvenue à nous embarquer du début à la fin. Malgré tout, il faut préciser que le propos du jeu est franchement dérangeant, voire condamnable. Nous ne voulons rien vous spoiler, mais on nous parle d’une relation entre un adulte et une adolescente, et on tente de nous faire passer la pilule sous couvert « d’amour »… C’est un peu limite…


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The Suicide of Rachel Foster débarque donc sur Nintendo Switch ce 31 octobre 2021, et saura toucher les joueurs appréciant les expériences narratives. Le jeu est beau, l’ambiance et le sound design sont excellents, mais il se confronte aux limitations du genre : son gameplay est archi basique et c’est linéaire de bout en bout, malgré quelques errances liées au manque d’indications… Le titre sera clairement à réserver à ceux qui aiment les jeux narratifs (on pourrait également citer Gone Home), qui y trouveront sans aucun doute leur compte, même si le propos global est, à nos yeux, assez dérangeant.


Les +

  • ambiance excellente
  • très jolis graphismes
  • l’immersion dans l’hôtel, qui rappelle totalement Shining
  • pièces nombreuses et variées, qui semblent raconter une histoire
  • le sound design
  • la tempête à l’extérieur qui fait froid dans le dos
  • les voix anglaises
  • portage Switch de qualité

Les –

  • ultra linéaire
  • quelques grosses ficelles
  • durée de vie courte en ligne droite
  • cette sensation d’être davantage spectateur qu’acteur du récit
  • des items à ramasser uniquement quand le récit l’impose

Lageekroom

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