TEST : Tormented Souls, un survival horror comme on les aime ?
Si vous nous suivez depuis quelques temps, vous savez déjà à quel point nous aimons les survival horror, en témoigne notre dossier qui revient sur les plus belles pépites du genre sorties sur PlayStation 2. De Resident Evil à Project Zero, en passant par Rule of Rose ou encore Silent Hill 2, notre cœur balance, et ces sensations désormais lointaines nous manquent. Certains s’essayent au genre, mais on se retrouve la plupart du temps face à des jeux qui manquent de finition et qui n’arrivent pas à la cheville de leurs ancêtres. Mais parfois, un projet tire son épingle du jeu, et c’est le cas aujourd’hui ! Tormented Souls a su nous convaincre, nous faire frissonner et nous faire ressentir des sensations oubliées. Nous allons voir dans notre test comment il s’y est pris ! C’est parti !
« Enquêtant sur la disparition de sœurs jumelles, Caroline Walker s’aventure dans un manoir abandonné converti en hôpital, dont les murs renferment des forces malsaines et torturées, résultats d’atrocités médicales passées. ». En voilà un pitch accrocheur, pour un jeu dont on nous dit qu’il est un hommage aux classiques du survival horror. On ne demandait qu’à croire PQube et les développeurs d’Abstract Digital Works, et c’est plein d’espoir que nous avons lancé la cinématique d’introduction. Cette dernière a le mérite d’aller à l’essentiel, sans être particulièrement incroyable, puis notre héroïne se réveille nue dans une baignoire crasseuse, un long tuyau enfoncé dans la bouche. Beurk, mais vous n’avez encore rien vu, car la pauvre Caroline se réveille avec un œil en moins. L’ambiance est posée, et on peut dire qu’elle va s’avérer réussie jusqu’à la toute fin du jeu ! Le titre va en effet nous embarquer dans une aventure bien glauque, mêlant exploration, énigmes et combats contre des monstres bien flippants.
Oui, Tormented Souls s’inspire de certains titre cultes, avec ses miroirs qui nous emmènent dans d’autres réalités, son système de sauvegarde « à la Resident Evil », son bestiaire tiré de Silent Hill ou encore ses angles de caméra bien fichus. Mais malgré ces nombreuses références, on n’a à aucun moment la sensation de jouer à un clone des jeux cités précédemment, et le titre parvient à proposer sa propre ambiance. La mise en scène est vraiment excellente, avec des caméras bien placées et des mouvements très cinématographiques, rappelant certains plans cultes du premier Silent Hill pour ne citer que lui. Cette mise en scène permet de créer l’angoisse, de rendre invisible certaines menaces que l’on entend au bout d’un couloir, et met également en valeur les environnements très chouettes du manoir et des différents lieux. Le jeu n’a pas le budget d’un AAA, et les animations faciales de notre héroïne (et des PNJ, dont les lèvres ne bougent pas quand ils parlent) le prouvent dès les premières minutes, mais du côté des décors, c’est absolument magnifique. La direction artistique est excellente, les effets de lumière (notamment lorsque l’on s’éclaire avec le briquet) sont très beaux, et l’ensemble est parfaitement fluide et propre. L’exploration n’en est que plus agréable, et on retrouve ces sensations de l’époque, lorsque l’on ouvre une porte pour découvrir une nouvelle salle, de nouveaux objets à récupérer et de nouvelles énigmes à déchiffrer. On précisera également que le gameplay propose 2 systèmes : un moderne avec le stick, pour se déplacer dans la direction indiquée (le mode course étant activé d’office), et un à l’ancienne avec la croix directionnelle, avec lequel il faut presser vers le haut pour avancer et à gauche ou à droite pour pivoter (le mode course s’active en pressant une touche).
Du côté des énigmes, il faut avouer qu’elles sont largement plus poussées que d’habitude, et les menus en mode vieux point’n click (et le bon gros doigt à pointer sur les objets) pourront faire flipper. Mais détrompez-vous, car la prise en main est bonne, même si on pourra passer à côté de certains objets dans le décor. Il faudra donc bien fouiner partout, tout ramasser (soins, munitions pour vos armes, bobines de sauvegarde et objets divers), faire des association, inspecter le tout, et trouver de quoi déverrouiller les portes et progresser. On n’échappe pas à la bonne vieille batterie à recharger, mais dans l’ensemble, c’est assez original et comme nous le disions, pas toujours évident. Il ne faudra pas hésiter, comme à l’époque, à prendre quelques notes pour ne pas se retrouver paumé à errer d’étage en étage. Surtout que vous ne serez pas seul, et que quelques monstruosités vont s’inviter à la fête. Ces créatures cauchemardesques s’avèrent même être rapidement mortelles, et vont vous coller quelques sueurs, surtout lorsque l’on se retrouve acculé au fin fond d’un couloir ou d’une pièce. Vous serez dans un premier temps équipé d’un pistolet à clou, avant de trouver mieux, histoire de dégommer ces saligauds qui rampent ou se déplacent en fauteuil roulant. Les combats ne sont pas fous, rappellent parfois la rigidité et l’imprécision d’un Rule of Rose, mais on s’y fait. Attention toutefois aux bugs de collision, qui peuvent faire très mal, surtout si votre dernière sauvegarde date un peu.
Les combats ne sont clairement pas le point fort du jeu, mais qu’importe, le frisson est là et le bestiaire très réussi (qui réserve quelques surprises) fait carrément le taf ! La bande-son est également de qualité, et en particulier les musiques (le mieux étant de jouer au jeu avec un casque). Elles parviennent à procurer un sentiment d’angoisse, mais on retrouve quelques petites mélodies plus calmes et rassurantes, notamment dans les salles de sauvegarde. En revanche, les voix anglaises sont franchement moyennes, et font très téléfilm. Les dialogues étant peu nombreux, ce n’est pas très grave, mais certaines répliques bien clichées et la mise en scène qui tend par moments vers la série B (voire Z) pourraient bien casser votre délire. Du côté des couacs, on citera également le contrôle de votre personnage, qui change parfois brusquement de direction lors d’une transition d’écran. Le manque de budget se fait parfois sentir, mais comme les décors ont vraiment de la gueule, on oublie vite ces petits désagréments.
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Tormented Souls est une excellente surprise, un très bon survival horror « à l’ancienne » qui parvient à proposer sa propre identité. Même si un certain manque de budget se fait parfois sentir, notamment au niveau des animations faciales, l’ensemble est très convaincant. Les décors et effets de lumière sont très chouettes, les énigmes sont plus « évoluées » que d’habitude, et l’envie d’explorer les lieux est bien présente. Si on retrouve quelques contraintes d’époque (sauvegardes limitées, gameplay un poil rigide, combats peu engageants), le plaisir est bien là et le jeu parvient à procurer de chouettes sensations et à coller quelques frissons. Si vous aimez le genre, vous ne devez surtout pas passer à côté, surtout que la durée de vie de 10h est plus que correcte pour un jeu vendu à 35 euros environ en version physique. Encore une fois, le jeu est à nos yeux une belle surprise !
Les +
- un vrai survival horror comme on les aime
- énigmes parfois corsées, en mode point’n click
- ambiance réussie, souvent angoissante
- des décors vraiment chouettes
- des cadrages qui déchirent
- très beaux effets de lumière
- les musiques
- des inspirations parfois voyantes mais une vraie identité au final
- la découverte des différents lieux
- bonne durée de vie
Les –
- l’ensemble manque parfois d’originalité
- la mise en scène pas toujours incroyable
- gameplay un peu rigide
- les combats, « à l’ancienne »
- voix anglaises et bruitages en deçà
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