TEST : Under the Waves, une expérience qui coupe le souffle (PS5)

C’est durant la Gamescom 2022 que nous avons découvert pour la première fois le mystérieux Under the Waves. Développé par le studio indépendant parisien Parallel Studio et édité par Quantic Dream, le titre a su nous intriguer dès sa première bande-annonce et son synopsis. Titre narratif nous embarquant dans les fonds marins en compagnie de Stan, un plongeur professionnel au service d’une société de forages pétroliers, Under the Waves fait partie de ces jeux qui laissent une forte impression une fois arrivé au générique final. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu dans sa version PS5, et il est temps de vous en parler. 

Under the Waves nous parle de deuil et de solitude. Le deuil d’un être cher, ici un enfant. Notre héros Stan accepte sa mission de maintenance d’une exploitation pétrolière sous-marine pour tenter de noyer son chagrin (sans mauvais jeu de mot), et pense trouver en cette solitude une sorte d’échappatoire. Néanmoins, les choses ne vont pas se passer comme il l’aurait voulu, et Stan va commencer à avoir des visions. Pourtant, la petite routine du début du jeu semble lui faire du bien. Après un bon café, il se lance dans ses premières missions (colmater une fuite, récupérer du matériel dans une épave, prendre des photos des requins et des tortues), et on découvre avec lui l’immensité des fonds marins. De quoi donner le vertige, tant notre personnage semble minuscule dans ce décor clairement impressionnant. La découverte est assez passionnante, et on utilise le véhicule subaquatique pour aller explorer un peu plus loin. Mais jour après jour, la solitude commence à peser, et les missions de Stan vont devenir de plus en plus difficiles.

Les premiers jours pourront paraître un peu longuets, le temps que le récit se mette en place. Nous ne nous sommes néanmoins pas ennuyés, occupés à nettoyer les fonds marins (en ramassant les bouteilles en plastique, les morceaux de métal, des algues) et à dénicher des plans pour améliorer notre véhicule et ses possibilités. On peut se crafter quelques bricoles également, comme des tubes d’oxygène ou de quoi réparer son véhicule. Le jeu prend son temps, pour nous immerger totalement et nous faire ressentir petit à petit la solitude qui va envahir Stan. On se sent parfois étouffé, oppressé, coincé sous l’eau avec cette sensation qu’on ne pourra jamais remonter à la surface. C’est assez perturbant, et cette sensation pourra clairement en déstabiliser certains. A l’image d’un Subnautica, on se sent parfois bien seul, malgré quelques contacts radio avec l’extérieur… Le côté écologique du jeu est bien amené, et c’est de notre propre chef que l’on commence à nettoyer les fonds marins, se rendant bien compte que quelque chose cloche, l’émotion étant palpable. Puis, après quelques heures à explorer, s’émerveiller mais également s’inquiéter pour notre héros dont la santé mentale décline tout doucement, le récit monte d’un cran et nous embarque avec lui dans un tourbillon d’émotions.

Under the Waves est donc un jeu qui prend son temps, qui pose les choses, le contexte et son ambiance, avant de pleinement décoller. Nous avons mis environ 7 heures pour le terminer (6h55 très précisément), en prenant notre temps et en explorant. Certaines missions principales sont vraiment accrocheuses, et vous feront visiter des environnements parfois flippants et plongés dans l’obscurité. Le gameplay est assez simple à prendre en main, que l’on parle des déplacements à la nage, en véhicule, ou encore des différentes mécaniques (portes à ouvrir, feu de détresse qui servent à éloigner une menace, mine pour débloquer un passage). Quelques améliorations se débloquent au fur et à mesure du récit, pour par exemple se débarrasser des amas de pétrole bloqués dans les profondeurs. C’est suffisamment varié pour qu’on ne s’ennuie jamais, et nous avons même passé de longues minutes à simplement nager pour découvrir les environnements. Une carcasse d’hélicoptère, des containers abandonnés, une baleine qui nous observe au loin : côté immersion, c’est assez saisissant.

Après chaque journée, Stan rentre à sa base pour se reposer. Mais les nuits sont agitées, ponctuées de cauchemars, donnant presque envie au joueur de ne jamais aller se coucher. Notre héros ne peut quasiment jamais reposer son esprit, trop occupé la journée à gérer ses tâches de plus en plus importantes, et la nuit à ressasser le passé… C’est parfois éprouvant, et cela a clairement fonctionné sur nous. Dommage néanmoins que la partie technique soit un peu en retrait. Le jeu reste souvent sublime (à commencer par sa direction artistique), surtout en exploration sous-marine, avec de très beaux effets de lumière et de déformation liés à l’eau, mais on pointera notamment du doigt le tearing quasi omniprésent (image qui se déchire horizontalement), très voyant quand on est en intérieur. Une fois plongé dans les eaux ou à bord de notre véhicule, c’est moins visible, mais néanmoins toujours présent. Ce manque de fluidité sera, on l’espère, corrigé avec un patch. Le grain d’image donne quant à lui un certain cachet aux visuels, et certains environnements plongés dans le noir font presque froid dans le dos. Le personnage est quant à lui correctement modélisé, mais son animation est assez raide, avec quelques bugs de collision. Côté sonore, nous avons trouvé la VF parfaitement dans le ton et touchante (malgré la synchro labiale), et les musiques sont vraiment incroyables, faisant souvent monter la pression.

« La vie est une longue suite d’adieux… Mais les gens ne partent jamais vraiment »

Under the Waves est une expérience captivante, une descente dans les profondeurs de l’océan mais également de l’âme. Abordant des thèmes forts et touchants, le jeu de Parallel Studio prend son temps dans ses premières heures pour ensuite monter en puissance et nous embarquer dans son histoire et dans l’évolution de son personnage principal. Dommage que le tearing gâche un peu la partie technique, car l’ensemble est très beau et immersif, que l’on parle des visuels ou de la partie sonore. Si le jeu se veut narratif, il propose une certaine liberté, et nous avons passé de longs moments à explorer et à observer des fonds marins aussi impressionnants que flippants, l’aspect écologique étant abordé avec justesse tout en restant un peu en retrait. Nous ressortons de l’aventure totalement essoufflés et émotionnellement touchés. 

Les +

• très beau travail sur l’ambiance, visuelle comme sonore
• des fonds marins mystérieux, passionnants, angoissants
• l’envie d’explorer, avec pas mal de petites activités annexes
• un récit qui monte en puissance
• les thèmes abordés (deuil, solitude)
• durée de vie très convenable
• bonne VF
• les musiques
• de très beaux effets visuels…

Les –

• … mais le tearing vient un peu gâcher la fête
• animations du personnage un peu raides
• quelques soucis de collision
• la synchro labiale
• l’aspect écologique aurait pu être encore plus marquant
• le grain d’image, un peu trop prononcé parfois

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