TEST : Unicorn Overlord, encore une pépite en provenance de Vanillaware ?
Lorsqu’un jeu Vanillaware est annoncé, on ne peut que se réjouir, tant le studio a enchaîné les pépites. Entre Muramasa: The Demon Blade, Dragon’s Crown, Odin Sphere ou plus récemment 13 Sentinels: Aegis Rim (notre test de la version Switch est à découvrir à cette adresse), les développeurs japonais nous ont régalés, même s’il faut avouer que leurs productions restent de niche. Et autant dire que ce sera peut-être encore le cas avec notre jeu du jour, même si on espère le contraire ! Unicorn Overlord, disponible depuis le 8 mars dernier, est en effet un tactical-RPG, genre que nous affectionnons beaucoup, mais qui a parfois du mal à trouver son public. Mais ne partez pas, car les développeurs ont une nouvelle fois rendu une copie impeccable : Unicorn Overlord est aussi beau que complet, et il est temps de revenir sur la version PS5 du jeu, que nous avons eu la chance de recevoir de la part de l’éditeur. C’est parti pour notre avis !
Même si les titres développés par Vanillaware sont dits de niche et ne touchent pas autant de joueurs que les gros AAA des familles (à notre plus grand regret), le studio bénéficie d’une solide réputation, grâce notamment à des visuels de toute beauté. C’est une nouvelle fois le cas avec Unicorn Overlord, qui est donc un tactical-RPG. Le jeu se divise en 2 phases de gameplay : des batailles tactiques « sur le terrain » avec votre groupe de soldats en temps réel, et l’exploration des différents royaumes avec notre héros, avec découverte de points d’intérêts, des différents lieux ou encore recrutement de nouveaux alliés. Côté scénario, l’ensemble est assez classique malgré un bon travail sur les personnages. Notre héros, jeune prince forcé de fuir ses terres quand il était enfant, revient 10 ans plus tard à la tête de l’Armée de la Libération pour reprendre l’intégralité du continent, libérer son royaume et botter les miches du vilain Galerius. Chaque région propose différents récits mettant en avant certains personnages, mais c’est la bataille qui prend rapidement le dessus.
Avec 4 modes de difficulté, Unicorn Overlord s’ouvre à un plus large public, et notamment celles et ceux peu habitués au genre. On peut automatiser de nombreux paramètres pour se concentrer sur l’histoire, mais ce serait passer à côté de l’aspect tactique du jeu, ce qui serait clairement regrettable. Les batailles sont en effet vraiment prenantes, avec des combats qui se déroulent automatiquement quand 2 groupes se font face. On peut se lancer dans l’affrontement avec une équipe de plusieurs personnages (jusqu’à 6), et il faudra avant tout bien choisir ses unités, ses équipements, et paramétrer les différentes compétences de chacun. Chaque personnage appartient en effet à une classe (il y a en quasi 80), avec des forces, des faiblesses, et des aptitudes spécifiques (attaques spéciales, soins, réanimation des alliés, attaques à distance), qui peuvent totalement faire basculer une bataille. Monter un groupe polyvalent permet de faire face à tout type de situation, mais un groupe spécialisé peut s’avérer plus puissant face à certains ennemis. Le tout est conditionné par les points de bravoure, qu’on accumule en battant des unités ennemies, en capturant des zones ou en réalisant certaines actions spécifiques. Une fois la bataille lancée, on entre directement dans l’action et on observe ses personnages de plus près.
Et puis il y a l’exploration, indispensable pour bien se préparer à repartir à l’attaque. Il s’agit de se déplacer sur la map et de découvrir différents points d’intérêt, avec une certaine liberté, ou encore des affrontements optionnels qui permettent de débloquer des personnages, des boutiques ou des lieux. Explorer, ce n’est pas que terminer des activités secondaires, et récupérer des ressources (et des médailles, sorte de monnaie du jeu, qui permet par exemple de promouvoir ses unités) sera capital pour reconstruire les villages et ainsi débloquer certaines armes. Terminer des activités annexes, des batailles, et gérer son équipe devient rapidement addictif tant la montée en puissance est maîtrisée (même si certains personnages doivent être mis de côté tant ils sont nombreux). Le gameplay est donc solide et plus profond qu’il n’en a l’air, et demande parfois de prendre des décisions importantes. On comprend rapidement comment tout ça fonctionne, mais maîtriser parfaitement toutes les subtilités proposées est un travail de longue haleine. Côté durée de vie, c’est une bonne grosse quarantaine d’heures à prévoir pour en voir le bout. Encore un jeu qui propose une expérience plus longue que la moyenne, chose fréquente depuis le début de l’année. Les journées ne sont pas assez longues.
Visuellement, le titre est, comme on s’en doutait, un vrai régal. En mode exploration et lors des déplacements pour se lancer dans les batailles, c’est plutôt joli, parfois minimaliste mais parfaitement lisible, en mode pixel art. Par contre, dès qu’on passe en mode 2D lors des combats (ou des séquences davantage scénarisées), c’est vraiment très beau et détaillé, avec des personnages variés, des décors immersifs aux très belles couleurs, et des effets visuels qui font plaisir. Seuls certains personnages diviseront en termes de chara-design (on notera par exemple que les personnages féminins ont très souvent des tenues « légères »…), mais dans l’ensemble, on retrouve le talent des développeurs. On s’y attendait, et nous ne sommes pas déçus de ce côté là : Unicorn Overlord se démarque clairement de la concurrence, visuellement mais également en termes de bande-son, avec des pistes sonores très réussies. Notez enfin que les voix sont disponibles en anglais et en japonais, et que le jeu propose, ô joie, des sous-titres français.
Unicorn Overlord est un titre qui peut faire peur, ce qui souvent le cas avec le genre tactical-RPG. Mais si le titre de Vanillaware propose une très grosse richesse, les différents modes de difficulté et les nombreuses indications devraient rassurer les plus hésitants. Par contre, dès lors qu’on souhaite approfondir l’ensemble et gérer au poil près ses unités, leurs compositions et leurs actions, on en a clairement pour son argent. Le jeu est long, riche, superbe visuellement, et propose un gameplay divisé en 2 parties et parfaitement équilibré, donnant envie de pousser l’exploration. Les batailles ne sont pas en reste, avec des dizaines et des dizaines de possibilités et des tactiques très nombreuses à mettre en place. L’interface parfois chargée (voire complexe) et le scénario en deçà sont les points faibles du jeu, mais il n’entachent en rien une expérience qui mérite qu’on s’y attarde, un peu comme tous les jeux du studio finalement.
Les +
- un jeu long et généreux
- visuellement, ça claque
- les différents modes de difficulté (avec un mode normal bien équilibré)
- des combats riches et aux possibilités très nombreuses
- l’exploration, réussie et qui sait récompenser le joueur
- les musiques
- quelques boss bien stylés
- sous-titres en français
- grosse durée de vie
Les –
- le scénario, assez anecdotique au final malgré quelques personnages intéressants
- l’interface un peu (beaucoup) chargée
- le chara-design de certains personnages, qui divisera
- quelques longueurs
Lageekroom