Avis BD : Coq-Sur-Mer 1933 (éditions Anspach)
Cela fait 90 ans cette année qu’Albert Einstein a séjourné à Coq-Sur-Mer. Pourquoi cette information nous demanderez-vous ? Et bien elle concerne notre ouvrage du jour, disponible depuis novembre dernier aux éditions Anspach, récemment au cœur de l’actualité BD avec le retour de « Plagiat ! », dont la chronique est disponible sur le blog à cette adresse. « Coq-Sur-Mer 1933 » est un ouvrage bien différent, et revient sur une période méconnue des années 30, durant laquelle Einstein s’est réfugié, le temps de quelques mois, à Coq-Sur-Mer 1933, une petite station balnéaire belge. Nous avons eu la chance de recevoir l’ouvrage, et il est temps de vous en parler !
Synopsis : Lorsque Hitler accède au pouvoir en Allemagne, le 30 janvier 1933, Albert Einstein s’inquiète que ses travaux ne tombent pas entre les mains des nazis. Il se réfugie, avec son épouse et leur entourage, à Coq-sur-Mer, une petite station balnéaire belge. Mais le Reich traque le physicien. Des agents projettent d’enlever Einstein pour le contraindre à reprendre ses recherches à Berlin. Pourquoi l’Allemagne nazie porte un tel intérêt à ses travaux ? Et que cache la soudaine curiosité d’Einstein pour l’univers pictural du peintre expressionniste, James Ensor, qui vit à Ostende ?
« Vous travaillez pour le bien de l’humanité. Mais certains esprits malfaisants n’auront aucun scrupule à détourner vos inventions de leur but premier »
« Coq-Sur-Mer 1933 » est un récit historique, parfaitement documenté et qui nous en apprend beaucoup sur la période et les personnages mis en scène. Cerise sur le gâteau, un carnet complet riche en informations, qui revient sur Einstein, son travail ou encore son exil pour fuir les nazis, est disponible en fin d’ouvrage ! Nous sommes donc en 1933, Hitler accède au pouvoir en Allemagne et se lance dans des projets plus ou moins farfelus. Il s’agit dans le cas présent de travailler sur la fission des atomes pour rendre son aviation invincible. C’est pourquoi ce dernier a besoin d’Albert Einstein et de ses « dons divinatoires », et de son associé et élève Léo Szilard (on en apprend davantage sur lui dans le carnet en fin de tome). Ce dernier va être enlevé et questionner par les nazis, ce qui va pousser Einstein à se réfugier en Belgique. Il ne faut surtout pas que ses travaux tombent entre les mains des nazis. Le récit inclut également le peintre James Ensor, dont l’art intéresse beaucoup Einstein. Il y a forcément une raison à cela, que nous allons découvrir lors de la lecture. Nous devons vous avouer avoir été surpris par les rebondissements que nous réserve l’ouvrage. Le scénario de Rudi Miel est très efficace et particulièrement riche !
Au dessin, on retrouve Baudouin Deville, dont le style fait penser à la ligne claire (« dessin caractérisé, après la réalisation des crayonnés, par un trait d’encre noire d’épaisseur constante. Chaque élément forme une cellule isolée par son contour, et reçoit une couleur donnée. Chaque couleur se trouve donc ainsi séparée de sa voisine par un trait » – source Wikipedia), et cela fonctionne vraiment bien. C’est Bérengère Marquebreucq qui met en lumière ce très beau graphisme (la qualité globale de l’ouvrage, du papier à sa couverture, est à saluer), rendant la lecture plus qu’agréable. Mais ce sont principalement les nombreux éléments historiques qui immergent dans l’histoire. On en apprend beaucoup sur cette période, et sur les différents événements qui se sont succédés pour Albert Einstein. Une certaine tension nous accompagne lors de la lecture, avec même un poil d’action. On ne s’ennuie pas une seconde, pris par le récit et embarqué dans une courte période de l’histoire dont nous ignorions l’existence. Les éditions Anspach nous régalent une nouvelle fois, et on ne peut que les remercier pour cette belle découverte !
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