Avis BD Glénat : Le Grand Large (récit complet)

Roman graphique signé Jean Cremers, « Le Grand Large » est disponible depuis le 3 janvier 2024 aux éditions Glénat, et nous avons eu la chance de le recevoir afin de vous en parler. Ce voyage initiatique nous embarque aux côtés de Léonie et Balthazar, qui se retrouvent sur une petite embarcation au milieu de l’océan en direction de la terre ferme. Une aventure pleine de rebondissements et de rencontres de quasi 250 pages, qui nous parle de passage à l’âge adulte, de famille, de handicap, d’amitié… et de la vie, tout simplement. C’est parti pour notre avis !


Synopsis : Sac sur le dos, Léonie se retrouve au milieu de nulle part, ou plus exactement en plein milieu de l’océan ! En lui apprêtant une embarcation, ses parents l’ont tout simplement forcée à prendre le large ! Mais pour aller où ? Comment diable va-t-elle s’y prendre pour trouver la terre ferme à l’aide de ses simples rames en bois ? Apeurée, elle va découvrir un univers sans foi ni loi où la nature, le hasard et la détermination vont guider sa barque. Bonne nouvelle: elle n’est pas si seule puisqu’elle rencontre Balthazar, un adolescent dont le canoë prend l’eau de toutes parts. Dans cette immensité, tout le monde n’est donc pas logé à la même enseigne. Les yachts et les bateaux à moteur circulent à toute allure et ne se gênent pas pour détrousser le voisin. Il y a aussi ceux qui semblent avoir abandonné tout espoir d’accoster un jour, comme Agathe, qui s’est laissé porter par le courant… Quand ces trois naufragés se croisent, l’aventure prend un autre tournant. Léonie, décidée à trouver un rivage, va embarquer Agathe et Balthazar pour une traversée éprouvante, à la limite des forces qui lui restent, à moins que ce ne soit le contraire…



« Le grand large n’a pas de limite. C’est ici que tout se fait et se défait »

Voyage initiatique, passage à l’âge adulte : si cela vous rappelle quelque chose, c’est parce que nous avons déjà abordé ces sujets dans « Le Beau Parleur », autre récit de l’éditeur Glénat disponible depuis le début de l’année que nous vous invitons fortement à découvrir (notre avis est disponible à cette adresse). Dans « Le Grand Large », on fait la connaissance de Léonie, dans une séquence pour le moins poignante. Cette dernière est envoyée par ses parents sur l’océan à bord d’une petite barque, avec un peu de nourriture, son harmonica, et pour objectif de rejoindre la terre ferme. Alors qu’elle veut revenir sur la plage, elle est emportée par la tempête et se retrouve rapidement au milieu de l’océan. Après avoir croisé d’autres jeunes dans le même cas de figure qu’elle, certains étant particulièrement hostiles, Léonie fait la connaissance de Balthazar, un jeune garçon muet. Léonie lui donne son harmonica pour qu’ils puissent plus facilement communiquer (une note aigue pour oui, une note grave pour non). Léonie est quant à elle équipée d’une prothèse, car il lui manque un bras. Notre duo, malgré ces handicaps, va faire preuve d’un courage à toute épreuve, luttant contre la tempête (l’océan peut être considéré comme un personnage à part entière), les requins, mais surtout les rafleurs, qui viennent pour les dépouiller et pire, les enlever.

Léonie et Bal vont rapidement rencontrer Agathe, une vieille femme qui se laisse porter par le courant, ayant abandonné tout espoir de trouver la terre ferme. Elle souffre de pertes de mémoire, ce qui donne lieu à des séquences parfois drôles mais surtout touchantes. Nos héros vont devoir apprendre à vivre ensemble pour traverser de nombreuses épreuves, et le caractère de Léonie sera parfois difficile à gérer. Elle reste une adolescente, avec ses craintes, ses interrogations et ses humeurs, et si elle agace parfois, on comprend qu’elle est à un tournant de sa vie. « Le Grand Large » est une succession d’épreuves pour nos héros, et certaines rencontres seront bien moins amicales qu’il n’y paraît. À travers ce voyage, métaphore du passage à l’âge adulte, les tourments de la vie sont bien présents, et certains vices de l’être humain sont pointés du doigt. C’est également une belle leçon de courage, qui nous montre que rien n’est facile, qu’on prend des coups (dans tous les sens du terme), mais qu’il faut toujours se relever, avancer, et se construire. Léonie et Balthazar ne sont pas épargnés, mentalement comme physiquement, et on a bien souvent peur pour eux. Ils font encore preuve d’une certaine innocence, ce qui n’est plus le cas de certains adultes. Visuellement, c’est vraiment très beau et immersif, avec des personnages aux traits fins mais néanmoins expressifs. Les décors sont sublimes, parfois contemplatifs, parfois épurés, mais toujours très réussis en termes de colorimétrie. Une fois lancé, il est bien difficile de s’arrêter !


Lageekroom

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