Avis BD Grand Angle : Ceux qui n’existaient plus (récit complet)
Le 1er mars dernier, les éditions Grand Angle ont régalé les amateurs de bande-dessinée avec 3 sorties aussi variées que réussies ! Après le récit historique « La Chambre des officiers » et le thriller d’enquête « Ange Leca« , il est temps de découvrir « Ceux qui n’existaient plus », dans un genre une nouvelle fois bien différent. Il sera ici question de neurobiologie, avec des cobayes aux mains de scientifiques dont les expériences médicales vont rapidement devenir suspectes. Nous avons eu la chance de recevoir l’ouvrage, et il est temps de vous en parler.
Synopsis (attention légers spoilers) : Hantée par le souvenir de ses enfants assassinés, Natacha accepte d’être le cobaye d’une expérience neurobiologique menée par le gouvernement russe, le projet Anastasis. Elle devient vite le centre d’intérêt des scientifiques qui s’étonnent des réactions de la jeune femme et doutent de l’efficacité du traitement qu’ils lui infligent. Ils redoutent le choc mortel que pourrait subir la jeune femme si elle apprenait, à l’instar des autres participants… qu’elle n’existe pas.
Comme nous le disions dans notre introduction, les éditions Grand Angle nous régalent en ce mois de mars 2023. Et notre ouvrage du jour s’est avéré tout aussi qualitatif, que l’on parle de sa narration ou des thèmes qu’il aborde. Signée Philippe Pelaez (au scénario, et à qui l’on doit notamment l’excellent « Pinard de guerre« ) et Olivier Mangin (au dessin), « Ceux qui n’existaient plus » met en scène Natacha, une jeune femme victime de cauchemars. Il semblerait que ses enfants et son mari aient été assassinés, et ce traumatisme la hante jour après jour. Tous les « participants » au projet scientifique ont été victimes de traumatismes (attentat, fusillade), et sont accueillis au centre Matriochka par le professeur Vetrov. Et si tout semble être mis en œuvre pour le bien être du groupe (les conditions sont confortables, il y a une salle de sport, une salle de cinéma), l’ambiance est un peu lourde. Cela vient-il du professeur, dont la tête ne revient pas à certains personnages ? Ou au fait que les participants soient totalement coupés du monde, sans aucun moyen de communication ? Tout ceci est un peu louche, et Natacha va avoir un rôle important à jouer dans tout ça, au même titre que la plupart de ses nouveaux camarades. Il est difficile de vous en dire davantage, et nous trouvons que le synopsis en dévoile déjà trop. L’ensemble est accrocheur, bien écrit, et surtout très cinématographique, avec des questions intéressantes liées à la science et la médecine.
Que l’on parle des personnages, des dialogues, de la mise en scène (à commencer par les cadrages) ou encore des nombreuses références au septième art, on peut dire que l’immersion est réussie. Les chapitres reprennent d’ailleurs des titres de films cultes, comme Vol au-dessus d’un nid de coucou, Fenêtre sur cour ou encore Orange Mécanique. Et les références à ces films sont nombreuses, de simples clins d’œil aux thèmes communs. « Ceux qui n’existaient plus » est bien ficelé, propose quelques rebondissements, et s’avère même réaliste sur de nombreux aspects, pointant du doigt les dérives de ce genre d’expérience scientifique à l’éthique clairement douteuse… Surtout quand des politiciens tirent les ficelles. Visuellement, c’est très réussi avec des décors souvent épurés qui dégagent une certaine inquiétude et des couleurs parfaitement bien choisies. On précisera que si l’ouvrage propose une histoire complète, un prochain tome est d’ores et déjà prévu. Une excellente nouvelle !
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