Avis Manga Akata Editions : Boys of the Dead (one-shot)
On vous avait prévenu : « Les Affamés » n’est pas la seule œuvre traitant de morts-vivants à sortir en ce mois de février aux éditions Akata. Nous avons en effet eu la chance de recevoir « Boys of the Dead », manga prépublié à l’origine dans les pages du magazine « Canna » et signé Douji Tomita. Et si l’ouvrage nous parle également d’épidémie, de survie et de zombies, ce sont clairement les personnages et leurs relations qui sont mis en avant dans ce one-shot, qui opte pour une narration différente. Le pari est-il réussi ? C’est ce que nous allons voir.
Synopsis : Dans une Amérique dévastée, et tandis qu’une épidémie transforme les humains en morts-vivants, l’Humanité essaie, tant bien que mal, de survivre… Dans un monde en perdition, suivez le quotidien torturé, entre survie, amour, désespoir et séquestration, d’individus livrés à eux-mêmes, qu’ils soient fils, frère ou amants… L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Si l’ambiance de « Les Affamés » était souvent sombre et poisseuse, celle de « Boys of the Dead » l’est tout autant. Le récit nous présente plusieurs personnages et leurs relations, de jeunes hommes qui tentent de survivre dans un monde rempli de zombies. Des histoires indépendantes en apparence, mais qui, à l’image du cinéma de Tarantino, possèdent des liens. Tous ces « destins croisés » ne laissent pas indifférent, et une certaine noirceur se dégage des différents récits. L’espoir et le bonheur semblent être des notions bien lointaines pour nos différents personnages, qui vivent et souvent subissent leurs relations. On nous parle d’homosexualité, d’emprise, de dépendance, de recherche du bonheur. Comment survivre à tous ces événements, et trouver un équilibre dans une société qui n’existe quasiment plus ? L’aspect humain est donc au cœur du récit, et l’attachement et souvent plus fort que la mort. On s’accroche aux personnes qui ont de l’importance à nos yeux, et à celles qui nous en accordent. Mais certaines limites doivent bien souvent être franchies.
On sort un peu chamboulé par l’œuvre de Douji Tomita, qui prend aux trippes et nous propose des visuels très immersifs. L’ambiance est sombre mais sait être parfaitement lisible, avec des illustrations détaillées. Très différent de celui de « Les Affamés », le style est parfois plus dense mais insiste également beaucoup sur les expressions faciales. Une certaine violence est au rendez-vous, avec la présence des morts-vivants principalement, mais pas que. Les comportements des humains sont également pointés du doigt, et sont loin d’être irréprochables. Mais l’amour est-il encore permis dans ce monde quasi sans espoir ? On en doute, tout comme on doute du récit de certains personnages. Le mensonge serait-il la clé de la survie ? Certains personnages arrivent à se convaincre que le virus n’est pas une malédiction, mais un miracle qui ramène les morts à la vie… Quoi qu’il en soit, on ne ressort pas indemne de cette lecture, à ne pas mettre entre toutes les mains.
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« Boys of the Dead » est un one-shot sombre, qui nous présente différentes histoires toutes plus glauques les unes que les autres. Comment survivre et garder espoir dans un monde envahi par les zombies ? Une nouvelle fois, on se questionne sur le comportement de l’être humain lui-même, toujours avide de pouvoir et de contrôle sur autrui, même au sein d’une même famille. Le manga de Douji Tomita, visuellement très réussi, n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains.
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