Avis Manga Doki-Doki : Nyankees – Tome 1
Avec Nyankees, l’éditeur Doki-Doki nous livre un manga coup de poing ! Et c’est peu de le dire, notre histoire mettant en scène des chats des rues n’hésitant pas à se balancer des coups de patte ! Sauf que dans notre histoire, les félins sont également représentés sous forme humaine, et que les matous et les loubards ont beaucoup plus de points communs que prévu. Sorti le 5 février 2020, le premier tome de Nyankees est arrivé chez nous (la série se termine en 6 tomes) : la sauce prend-elle ? C’est parti !
Synopsis : Et si en plein combat, les chats étaient représentés comme des furyô, ces loubards japonais ? Un manga décalé et stylé pour les amateurs d’action ! Ils vivent en bande et en marge de la société. Comme tous les délinquants qui se respectent, ils sont prêts à tout pour défendre leur territoire face aux intrus, et ne refusent jamais une bonne baston. Mais ces durs à cuire ne sont pas tout à fait comme vous l’imaginez… Ce sont des chats de gouttière bien teigneux ! Tout juste débarqué à Nekonaki, Ryûsei, un chat balafré, part en quête d’un boss tricolore… Et c’est tout un quartier qui va s’embraser !
Savez-vous ce que désigne le terme furyô ? Pour faire simple, il s’agit de jeunes voyous japonais, des loubards en quelque sorte. Le furyô manga est un genre qui cartonne au Japon et qui est ancré dans la culture, mais le succès est un peu moins au rendez-vous chez nous. Récemment, nous avons adoré Tokyo Revengers qui penche vers la science-fiction avec ses voyages dans le temps, ou encore La Voie du Tablier dans un registre plus léger. Nyankees met donc en scène des loubards qui ne demandent qu’à en découdre pour faire la loi et faire respecter les règles dans leur quartier, mais qui sont en fait… Des chats ! Une idée surprenante et originale qui fonctionne, il faut l’avouer, plutôt bien. Il faut dire que les chats s’avèrent parfaitement retranscrits en humains, et on retrouve de nombreuses caractéristiques permettant de les distinguer. Par exemple, notre héros Ryûsei a une grosse balafre sur la joue et une oreille bien abîmée, chose que l’on retrouve dans sa version féline. Idem pour les Goblin Cat Tails, une bande constituée de chats angoras retranscrits en balèzes typés affro. Du coup, on arrive sans mal à s’immerger dans ce petit délire et à suivre les aventures des uns et des autres sans être décrochés. Cela donne également lieu à des scènes surréalistes, notamment lorsque Ryûsei drague la jolie minette Mii comme un chat (en lui demandant de se faire leur toilette mutuelle) alors qu’on peut encore les voir dans leurs version humaines. Les points communs entre les différents lascars et les chats sont finalement bien plus nombreux que prévu !
Autre excellent point de ce premier tome : les bastons. Celles-ci s’avèrent ultra lisibles et vraiment pêchues. Les patates fusent et font mal, et le tout est souvent présenté dans de grandes cases bourrées de détails. Ça tape fort, les deux pieds en même temps dans la colonne vertébrale par exemple, et les affrontements sont assez jouissifs. Une fois encore, le mangaka Atsushi Okada alterne entre les chats et leurs représentations humaines, et d’un côté comme de l’autre, le dynamisme est au rendez-vous. Le coup de crayon est en tout cas très réussi, et les visages ne manquent pas de détails. Une attention toute particulière est bien entendu accordée aux chats, vraiment réussis. Le tout est aéré et lisible, et la lecture se fait sans aucun soucis particulier. Si nous devions trouver un bémol à ce premier tome, ce serait son scénario. Bien qu’un premier tome soit là pour poser les bases, l’histoire manque de consistance et se contente pour le moment d’enchaîner les bastons et les engueulades. L’humour est au rendez-vous et la fin du tome reste prometteuse, mais le tout est un peu trop léger. Même si l’on a bien conscience que le but du récit n’est pas d’enchaîner les rebondissements, on espère que la suite sera un peu plus consistante. On notera pour terminer que la qualité globale de l’ouvrage est excellente, avec un papier épais et une couverture qui en jette !
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Ce premier tome de Nyankees, à découvrir sur le site des éditions Doki-Doki, juste ici, est surprenant et parvient sans aucun mal à aller au bout de ses idées. La parallèle voyou/félin est parfaitement exploité et on s’immerge rapidement dans l’histoire, bien que celle-ci manque encore clairement d’enjeux et d’épaisseur. Les dessins sont précis et de qualité et l’humour est au rendez-vous, et il ne manque que quelques rebondissements pour que le tout soit parfait, l’histoire étant finalement un peu trop classique. Nous verrons cela dans le tome 2 !
Lageekroom