Avis Manga Glénat : Le Livre des sorcières – Tomes 1 à 3 (série terminée)
Série courte en 3 volumes, dont le premier est disponible depuis le 2 mars dernier, « Le Livre des sorcières » vient tout juste de conclure son récit, le 20 avril très exactement. Le manga d’Ebishi Maki revient sur l’histoire de Jean Wier, personnage célèbre connu pour sa défense des sorcières, et dont nous allons découvrir le parcours, le passé ou encore les traumatismes. Un récit historique qui va mêler médecine, magie et sorcellerie, et qui a su nous happer du début à la fin. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Jean Wier est un personnage historique, médecin et opposant à la chasse aux sorcières. C’est son histoire que nous suivrons dans ce très beau seinen en 3 tomes, pour explorer le Moyen Âge avec ses sorcières, ses loups-garous, la peste et le combat sans fin contre l’obscurantisme. Ebishi Maki retranscrit avec élégance cette période historique à travers des épisodes qui ont marqué la vie de son personnage principal. Entre récit historique, conte horrifique et enquête policière, vous serez vite happés par la vie passionnante de Jean Wier !
Jean Wier a beau affirmer n’être qu’un médecin, c’est lui qui va être envoyé pour résoudre le mystère de l’attaque d’un loup-garou. Un point de départ accrocheur pour notre récit, qui va d’emblée nous faire comprendre à qui nous avons affaire, les qualités du jeune médecin étant indéniables. Mais c’est un voyage dans le passé qui attend ensuite le lecteur, à la découverte de l’enfance de Jean et de sa rencontre avec la jeune Elma, dont le destin va profondément le marquer. Elma et sa mère étaient-elle réellement des sorcières ? On se pose nous aussi cette question, le monde dans lequel Jean évolue n’étant fait que de superstitions. Les femmes en sont les premières victimes, étant traitées de sorcières dès que leur comportement semble suspect. Un aspect fantastique bien traité, et qui prouve à quel point l’être humain peut se laisser influencer par certains discours religieux ou tout simplement par des personnes mal intentionnées qui refusent le progrès. On suit l’évolution de Jean, auprès de son maître Agrippa, un immense savant, considéré comme un hérétique parce qu’il a décidé de prendre la défense (et de sauver) une sorcière. Un acte que Jean va vouloir réaliser lui aussi, souhaitant davantage sauver ces individus plutôt que les condamner. Le récit est dense est véritablement accrocheur, et on voit Jean grandir, évoluer, et faire face à ses propres démons. Il va par exemple tout faire pour sauver Nora, une vieille femme accusée de sorcellerie et dont il compte bien prouver l’innocence face à un juge aussi borné que la population. L’aspect fantastique est bien mis en avant, Jean a lu tous les ouvrages nécessaires à la compréhension des démons, à leurs modes de fonctionnement (et la façon dont ils possèdent les femmes qui souffrent de mélancolie), mais tout ça existe-t-il réellement ? La magie et la sorcellerie ne semblent être que des prétextes pour justifier la peur de l’inconnu et de la différence. A de nombreuses reprises, ce sont la médecine et la science qui prennent le dessus, mais le doute est bien présent. Beaucoup de questions seront posées durant les 2 premiers tomes, et le troisième se chargera de conclure l’enquête et de lever le voile sur les nombreux mystères. Un dernier tome excellent, bourré de suspense, et qui développe avec brio ses personnages.
Une science parfaitement représentée par Agrippa, qui se bat pour ses convictions et va les transmettre à Jean, quitte à se mettre à dos l’église, l’université ou encore la famille impériale, malgré son combat contre la peste noire qui a sauvé bon nombre de personnes. On enchaîne les 3 trois tomes sans jamais s’ennuyer, porté par l’enquête mais surtout par un coup de crayon très immersif. Parfois saisissantes, les illustrations sont détaillées et mettent en valeur les différents personnages, aux visages expressifs. Les décors ne sont pas en reste, et on ressent clairement l’ambiance parfois poisseuse de certains villages. Ce sont de véritables tableaux historiques qui s’animent devant nos yeux, à la fois doux et percutants. L’aspect réaliste de l’ensemble se marie parfaitement bien avec le fantastique, qui apporte une touche intéressante à des visuels déjà variés. Cerise sur le gâteau, l’édition proposée par Glénat est de toute beauté, que l’on parle de son grand format, de sa couverture ou de la qualité du papier.
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« Le Livre des sorcières » parvient à nous embarquer dans un récit prenant et bourré de suspense, qui mélange faits historiques et fantastique avec brio. Les personnages sont réussis, tout comme la narration, qui propose de découvrir le passé du personnage central de notre histoire, Jean Wier. Les sorcières ou les loups-garous existent-ils vraiment, ou ne sont-ils qu’un moyen pour l’être humain de justifier des comportements, voire même des idées, dont il a peur et qu’il ne comprend pas ? Ebishi Maki nous propose donc un savoureux mélange des genres, aussi beau visuellement qu’accrocheur scénaristiquement. On en redemande.
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