Avis manga Glénat : Luca, Vétérinaire Draconique – Tomes 1 à 3
Après « Terrarium« , la mangaka Yûna Hirasawa fait son retour aux éditions Glénat en ce mois d’avril avec un one-shot autobiographique intitulé « Devenir enfin moi-même » et « Luca, Vétérinaire Draconique », série qui nous intéresse aujourd’hui. Science-fiction, récit autobiographique, fantasy : l’autrice a plus d’une corde à son arc, et nous allons embarquer aux côté de Luca, qui rejoint l’institut supérieur des sciences draconiques de Kogniel pour y devenir vétérinaire. C’est parti pour notre avis sur ce premier tome, disponible depuis le 17 avril 2024 !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 18 septembre 2024 –
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 5 février 2025 –
Synopsis : Les vétérinaires draconiques soignent des créatures de formes extrêmement diverses appelées “dragons”. Luca rêve de pratiquer ce métier afin de suivre les traces de son père, qui était vétérinaire draconique des armées. Avec l’aide de Chloé et de Gilla, ses camarades de promotion à l’institut supérieur des sciences draconiques de Kogniel, où elles sont formées pour devenir vétérinaires, Luca soigne les dragons qui souffrent avec tant de passion qu’elle se dispute parfois avec son entourage ! Après Terrarium et ses vaisseaux à l’abandon, Yuna Hirasawa plonge dans un univers tout aussi onirique, la fantasy en plus. Une école, des dragons, des rivalités sans oublier le destin d’un parent disparu… La jeune Luca, vétérinaire draconique vous invite à un voyage d’écailles et de brise !
« Sais-tu ce qui marque la frontière entre la vie et la mort ? Le moment où le médecin décide que c’est terminé »
Série en cours au Japon avec 3 tomes et proposée dans le magazine Morning Two des éditions Kôdansha, « Luca, Vétérinaire Draconique » débarque donc chez nous en ce mois d’avril. Ayant beaucoup aimé « Terrarium », malgré une fin qui aurait mérité d’être davantage développée, nous avions hâte de découvrir cette nouvelle série de Yûna Hirasawa. Luciana, alias Luca, se rend à l’institut supérieur des sciences draconiques de Kogniel après 6 années à apprendre les bases du métier de vétérinaire. Mais Luca ne sera pas une « simple » vétérinaire, mais une vétérinaire draconique : elle va donc soigner les dragons ! Ces derniers sont bien utiles aux humains, pour les transporter dans les airs notamment, même si les nouvelles technologies commencent à prendre le pas. D’emblée, les choses vont se corser pour notre héroïne et ses nouvelles camarades Chloé, Gilla ou encore Jessica, et elles vont devoir mettre à l’œuvre leurs connaissances sur le terrain ! Une première intervention chirurgicale sur un dragon qui les fait arriver en retard à leur examen, mais leur nouveau professeur Siegfried, qui était présent sur les lieux, va les couvrir auprès de la directrice. On découvre les lieux, une école de médecine fantastique qui n’est pas sans rappeler celle de Harry Potter, avec ses épreuves, sa directrice et les différents professeurs. Ce premier tome est vraiment riche en informations, avec un lore déjà complet, des personnages intéressants (il y a la timide, l’intello…), et des événements qui s’enchaînent avec un certain rythme.
L’immersion est excellente, et nos héroïnes découvrent le dur métier de vétérinaire, dans des conditions parfois touchantes (un dragon aveugle à la patte cassée qui attend son maître depuis des années) ou plus cocasses, avec un dragon dont il faut purger les glandes anales (bonjour l’odeur). Luca et ses amies vont en voir de toutes les couleurs. Mais ce premier tome n’en reste pas là en termes de développement, et on commence à découvrir des éléments en lien avec le père de Luca et la guerre qui s’est déroulée quelques années auparavant (un traité de paix a été signé il y a 3 ans). Gilla, nouvelle camarade de Luca, la prend en grippe, accusant son père d’avoir entraîné la mort du sien et de sa famille. On ne vous en dira pas plus pour ne rien vous gâcher, car ce premier tome réserve déjà quelques révélations, malgré un déroulement qui peut sembler parfois classique et quelques clichés. Les différents événements liés aux créatures malades ou blessées sont quoi qu’il en soit là pour permettre à nos héroïnes de se dévoiler, de travailler ensemble et d’évoluer, tout simplement. Le professeur Siegfried semble lui aussi avoir un lien avec le père de Luca. Vous l’avez compris, il y a déjà de quoi faire dans ce premier tome, qui est également généreux en termes de visuels. Le tout manque un peu de décors, mais les personnages, et surtout les dragons, sont très réussis. Nos héroïnes sont attachantes et savent faire passer les émotions. Ce premier tome de « Luca, Vétérinaire Draconique » démarre donc de belle manière, et nous avons hâte que de vrais enjeux se mettent en place !
A lire également :
Luca, Vétérinaire Draconique – Tome 2 : Les vétérinaires draconiques soignent des créatures aux morphologies très diverses appelées “dragons”. Luca, Gilla et Chloé, nouvelles recrues de l’Institut supérieur des sciences draconiques Kogniel, sont envoyées sur les lieux d’un terrible accident : un train a déraillé et les nombreux dragons de feu qu’il transportait risquent d’exploser à tout moment ! Au milieu des décombres, Luca découvre un dragon blessé qui protège une enfant. La jeune assistante vétérinaire se retrouve alors face à un terrible dilemme, la règle étant de toujours “donner la priorité à la vie humaine”…
« Doutes et regrets accompagneront tous nos choix dans les situations de vie ou de mort. L’important est d’accepter ce fardeau et de continuer à aller de l’avant avec lui… »
Si « Luca, Vétérinaire Draconique » fait souvent preuve de fraîcheur, en particulier grâce à ses héroïnes, le manga de Yûna Hirasawa est loin de n’être, comme le dit l’autrice, « qu’une histoire de fantasy légère comme dans un petit jeu vidéo ». En effet, de nombreux thèmes sont abordés, en lien avec le passé et la guerre qui s’est déroulée quelques années auparavant (certains mystères en lien avec le père de Luca y sont liés), ou encore avec la valeur de la vie humaine, l’entraide ou la technologie qui remplace peu à peu certains métiers. Avec son lore déjà complet et qui s’enrichit encore avec ce tome 2, le manga développe ces idées, les relations entre les différents personnages (Jessica occupe une place importante dans ce tome), et n’en oublie pas de mettre nos héroïnes dans des situations délicates ! Un train a en effet déraillé, et les dragons de feu qu’il transportait risquent d’exploser, surtout ceux ayant déjà le ventre gonflé. Le problème est que ce train transportait également des humains et notamment des enfants, et que les blessés sont nombreux.
Luca et ses camarades arrivent sur les lieux, et l’accident est vraiment impressionnant. Il faut bien évidemment sauver un maximum de personnes, mais également les dragons. La tension est présente, et Yûna Hirasawa nous pousse à réfléchir, à l’image de Luca : faut-il privilégier la vie humaine, même si un dragon a davantage de chances de survie ? Un dragon blessé aura-t-il une quelconque utilité dans cette société d’après-guerre en reconstruction ? Les notions de choix et de sacrifice sont au cœur du récit et de cet événement en particulier, ce qui va mettre Luca dans une situation qui ne plaira pas à ses supérieurs. Faisant preuve d’un mental à tout épreuve, Luca va tenter de sauver un dragon qui avait protégé un enfant, aidée de Jessica et des pompiers sur place. Elle va puiser dans ses ressources, repensant aux conseils de son père. On retrouve également tout ce qui touche à la médecine lors des interventions, ces dernières étant très détaillées. Tout nous est expliqué, notamment par les personnages, et il est bon de préciser que l’ensemble est supervisé par Houkou Tsuda, qui a le rôle de consultant scientifique. L’immersion est totale, si on est un tant soit peu intéressé par cet aspect médical (dans le cas contraire, vous passerez rapidement sur les cases en question). Visuellement, c’est de bonne facture, même si on aurait aimé profiter davantage des dragons (l’accident de train est quant à lui très réussi), l’accent étant mis sur les personnages. La fin du tome remet sur le devant de la scène le passé, avec une interview qui réserve de biens mauvaises surprises. On vous en reparle dans notre avis sur le tome 3 !
Luca, Vétérinaire Draconique – Tome 3 : Les vétérinaires draconiques soignent des créatures aux morphologies très diverses appelées “dragons”. À l’institut supérieur des sciences draconiques Kogniel, Luca fait face aux dures réalités de la vie tout en progressant peu à peu en tant qu’assistante vétérinaire, en dépit de ses blessures personnelles. Les soupçons de trahison qui pèsent sur son défunt père ayant ressurgi dans les journaux, elle est désormais considérée comme “la fille de l’infâme Guidéor” par tout l’institut. L’apprentie vétérinaire voudrait sauver la vie d’un dragon volant qui s’est brisé une aile, mais tant que tous se méfieront d’elle, personne n’acceptera de lui confier ce patient. Comment Luca franchira-t-elle la muraille qui se dresse sur son chemin ?
« Comment guérir des blessures causées par la guerre ? »
La récente interview dans le journal fait bien du mal à Luca. Désormais considérée comme « la fille de l’infâme Guidéor », notre héroïne est sans cesse mise à mal par d’autres élèves, et c’est une nouvelle fois le cas lors d’une course de dragons. Dans un duel entre Luca et Sölvi, qui n’est autre que le champion du département cavalerie, le dragon de ce dernier est blessé. Rien à faire pour la bête, qui devra malheureusement être euthanasiée. Mais c’est sans compter sur l’envie de Luca de venir en aide à chaque dragon, et notre héroïne expose son plan à Sölvi, malheureusement très agressif envers elle. Un nouvel arc narratif démarre alors, et Luca va tout faire pour avoir la possibilité de venir en aide au dragon, malgré les réticences de son propriétaire. Le professeur Siegfried est également au cœur du récit, avec des enjeux politiques qui montent d’un cran. Cela apporte un peu de densité à une histoire encore une fois agréable, mais un peu légère.
L’autrice le dit elle-même : « Luca et ses amies manquent encore beaucoup de maturité ». Et cela se ressent durant la lecture, qui peine encore à nous embarquer dans ce tome 3. C’est toujours intéressant en termes de narration, avec des séquences basées sur la médecine lors des interventions (et notamment celle sur le dragon de Sölvi), mais ce manque de maturité se ressent, laissant cette sensation que l’ouvrage s’adresse sans doute à un public plus jeune. En l’état, c’est sympathique, avec des personnages attachants et des visuels réussis (on pense notamment à la représentation des dragons, mais également de nos héroïnes), mais on peine à se passionner totalement pour les aventures de Luca. Certes, le lore est accrocheur (grâce à des pages pleines d’infos) et on a envie d’en découvrir davantage sur le passé et l’histoire de son père (était-il réellement aussi cruel qu’on le dit ?), mais il manque quelque chose pour avoir réellement l’envie de poursuivre. Clairement, on espère que le tome 4 montera d’un cran en termes d’intensité…
Lageekroom