Avis Manga Glénat : Terrarium – Tomes 1 à 4 (série terminée)

Nouveauté de ce mois de juin aux éditions Glénat, le premier tome de « Terrarium » était très attendu de notre côté. Série terminée en 4 tomes au Japon, ce seinen de science-fiction est signé Yûna Hirasawa et dégage une certaine poésie à travers la couverture du premier volume que nous avons entre les mains. Cette première bonne impression s’est-elle confirmée à la fin de la lecture ? C’est ce que nous allons voir.

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 8 septembre 2021 –

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 3, disponible le 10 novembre 2021 –

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 4, disponible le 2 février 2022 – 


Avis Manga Glénat : Terrarium - Tome 1Synopsis : Chico, la technologue d’investigation et son petit frère Pino arpentent des colonies délabrées où des robots poursuivent leurs tâches comme si de rien n’était. Les deux explorateurs tentent de les accompagner dans leurs derniers souhaits, mais à quoi bon quand la fin approche d’heure en heure ? “Combien de centaines d’années faudra-t-il encore aux humains pour devenir meilleurs ?” C’est la question soulevée par ce récit d’aventure SF crépusculaire.


Avis Manga Glénat : Terrarium - Tome 1


« Terrarium » est annoncé par son éditeur comme étant un manga de science-fiction contemplatif. C’est bel et bien le cas, et le monde post-apocalyptique que nous découvrons est aussi poétique qu’accrocheur. Les premières sublimes pages en couleurs donnent le ton, et on fait rapidement la connaissance de la jeune Chico, qui est une technologue d’investigation. En d’autres termes, elle et son frère Pino (un robot) voyagent de colonie en colonie afin de récupérer des noyaux de robots pour « terminer la clé de maman » et ainsi éviter l’extinction de l’humanité. Une mission à haut risque donc, dont on ignore encore beaucoup, ce premier tome étant très mystérieux. Cela n’empêche pas Yûna Hirasawa de développer son univers, avec par exemple des informations sur l’arcologie, une « structure d’habitation gigantesque » autonome dont on ignore l’apparence externe. Mais l’arcologie se dégrade, la faute à un être humain toujours plus préoccupé par ses propres problèmes qu’à ce qui l’entoure, et tout sera perdu si Chico ne va pas au bout de son objectif.

Les fameux noyaux sont donc recherchés par notre duo, et ils les récupèrent sur des robots encore en activité. Ces derniers poursuivent en effet leur tâche de manière touchante, alors que le monde autour d’eux n’est plus. Le « robot médecin » continue à promulguer des soins sur ses patients qui ne sont plus que des squelettes, tandis que le petit « robot facteur », très touchant et au langage franchement marrant, tient absolument à livrer son courrier pour rendre les gens heureux, lui qui a longtemps été considéré comme porteur de mauvaises nouvelles durant la guerre. Des robots plus humains que les humains eux-mêmes, qui ne ressentent certes pas la tristesse, mais qui parviennent néanmoins à nous la faire ressentir. Chico ne peut pas se contenter de leur ôter leur noyaux, et donc de terminer leur existence, et tient à ce qu’ils accomplissent leur tâche avant de les « libérer ». L’émotion est clairement au rendez-vous, sans oublier une certaine dose d’espoir qui pousse nos personnages à avancer.

On ne sait pas réellement ce qui s’est passé pour que le monde en arrive là. On nous parle de « Grande Guerre », mais on ignore où se trouve exactement l’arcologie. Sur Terre, « entre le ciel et la Terre », ou sur une autre planète ? Tout ça nous dépasse pour le moment, et ce sont les relations entre les personnages qui sont mises en avant. La jeune Chico vit dans ce monde délabré mais profite de chaque instant, comme lorsqu’elle découvre les manèges d’une fête foraine ou encore l’existence du ciel et des étoiles. « Terrarium » rappelle à certains moments l’excellent « Heart Gear » de chez Ki-oon, ou encore la série en 6 tomes « Girls’ Last Tour » de chez Omaké Books. C’est beau, très beau même, immersif et touchant, mais une certaine menace plane néanmoins, avec la présence des chasseurs de reliques, des pilleurs qui volent les pièces des robots. Ces derniers sont clairement attachants, et parviennent à nous toucher, coincés dans des fonctions qu’ils cherchent à tout prix à accomplir, même si elles n’ont plus aucun sens. « Terrarium » démarre donc sur des bases excellentes, avec des personnages réussis, de l’émotion et un soupçon d’humour. Très beau visuellement et dégageant une belle identité, le manga de Yûna Hirasawa accroche dès ses premières pages et nous embarque dans une aventure qui devrait réserver quelques surprises. Le contexte reste encore très mystérieux, et nous sommes très curieux de découvrir la suite.


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avis critique manga Terrarium - Tome 2 blog gaming lageekroomTerrarium – Tome 2 : « Chico l’humaine et son petit frère Pino le robot sont parvenus a une colonie encore habitée, mais celle-ci, baptisée “Rainforest”, est sujette a des pluies constantes qui menacent d’engloutir toute habitation humaine. Si face a cette fin annoncée, les adultes se laissent aller a la résignation, une jeune fille malade tente de vivre de toutes ses forces. » On le comprend rapidement en découvrant les premières pages de ce tome : le récit va s’axer davantage sur les humains que sur les robots. La mangaka Yûna Hirasawa va d’ailleurs nous poser une question capitale : et si les humains de « Terrarium » étaient plus robotiques que les robots eux-mêmes ? Ces derniers parvenaient, dans le premier tome, à nous faire passer de nombreuses émotions, là où certains humains de la colonie dans laquelle arrivent nos héros sont clairement résignés et attendent la mort. Face aux pluies incessantes qui s’abattent sur eux, les habitants, accompagnés de leur chef, estiment qu’il leur reste une vingtaine d’années à vivre, et se réjouissent même de connaître la date de leur mort. « Il nous paraît plus sage de mourir paisiblement au terme d’une vie tranquille, que de finir ensevelis sous des décombres au cours d’un périple pour sauver notre peau ». Un comportement qui déplait fortement à Ken et sa sœur Lena. Cette dernière est atteinte d’une maladie et souffre énormément, et Chico va décider de prendre les choses en main.

Mais Lena va devoir faire face à un dilemme. Préfère-t-elle vivre ses 20 dernières années dans la souffrance, ou voir son espérance de vie chuter à 5 ans, mais sans douleurs ? Une thématique forte et bien traitée, qui parvient à nous toucher sans tomber dans le tire-larmes. « L’important n’est pas le temps qu’il nous reste à vivre, mais la manière dont on l’emploie ». Les personnages sont une nouvelle fois bien écrits, à commencer par notre duo Chico et Pino, dont on va découvrir quelques indices sur la passé. Un passé qui sera développé dans les prochains chapitres, sachant que ce deuxième tome représente déjà la moitié de la série. La suite, à la vue des événements en fin de tome, est quoiqu’il en soit très prometteuse. On notera que la mangaka nous propose une postface intéressante, et nous explique à quel point sa vie personnelle (et familiale) a eu un impact dans ce tome. « Une période intense, où chaque choix était une question de vie ou de mort » : une phrase qui résume parfaitement ce que l’on ressent lors de la lecture !


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Terrarium - Tome 3 avis manga critique lageekroomTerrarium – Tome 3 : “On continue de protéger ce qui nous est cher à la place de ce qui l’a été. Pino est gravement endommagé suite au combat contre le mystérieux robot tank ! Mais lui et sa sœur sont secourus par un père et son fils qui vivent dans la colonie Sparka, une immense décharge. Chico se réveille seule et se remémore alors le jour où son frère a obtenu un corps robotique. » Nouveau tome, nouvelle colonie, et surtout, nouveaux personnages ! La série « Terrarium », qui en est à son avant-dernier tome, continue donc sur sa lancée, avec des enjeux intéressants. Chico et Pino se sont fait attaquer par un robot tank, et Pino a subi de gros dégâts. C’est bien simple : si sa sœur ne trouve pas rapidement de quoi le recharger, il deviendra un simple robot de combat. Et maintenant que l’on en a appris davantage sur le passé de nos héros, et sur la façon dont le jeune garçon a été robotisé, on s’inquiète forcément pour lui. A bout de forces, Chico et Pino vont être secourus par Youri et son père Alexeï, un technologue d’excavation. On découvre la colonie Sparka, une immense décharge qui donne lieu à d’intéressantes illustrations, même si on aurait aimé la découvrir encore davantage.

La relation entre Chico et Pino est très forte, et ce tome nous donne des informations sur leur passé et la façon dont a été organisée leur mission. Parviendront-ils à retrouver leur mère ? Ils manquent encore d’indices, mais Youri semble savoir quelque chose. On découvre également dans ce tome un nouveau robot, Sophia. Une machine qui fait partie de la famille selon Youri, mais qui a été enfermée et enchaînée suite à des disfonctionnements, et principalement ses multiples fugues. Mais quelle en est la raison ? La notion de famille est donc au cœur de ce tome, avec toujours ces thèmes liés à la différence, parfois pas si évidente, entre les humains et les robots. Peut-on laisser un robot enfermé de la sorte, même s’il est en fin de vie ou dysfonctionnel ? La notion d’âme est également abordée, comme dans de nombreuses œuvres traitant de ce sujet. C’est parfois assez classique dans l’approche, mais cela fait toujours son effet, surtout quand nous, lecteurs, nous attachons à ces machines. On comprend donc le comportement de Youri, très proche de Sophia, qui rejette la décision de son père (allant jusqu’à le détester) d’avoir enfermé le robot. Une nouvelle fois, les personnages sont accrocheurs, et le coup de crayon de la mangaka Yûna Hirasawa est très agréable, mettant ses héros en valeur. Il manque à nos yeux quelques illustrations des environnements, et il faut avouer que l’ensemble est parfois un peu sombre (certaines scènes manquent un peu de lisibilité). La fin du tome laisse place à l’action, avec le retour du robot tank. Qui est-il, et pourquoi empêche-t-il Pino et Chico d’avancer dans leur quête ? Nous le saurons dans le tome 4, prévu pour février, et qui viendra clore la série.


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Terrarium - Tome 4 avis critique manga Glénat LageekroomTerrarium – Tome 4 : Aussi contemplatif que profond dans les thèmes qu’il aborde, le manga « Terrarium » de Yûna Hirasawa a touché à sa fin avec son tome 4, disponible depuis le 2 février dernier aux éditions Glénat. Nous avions hâte d’en apprendre davantage sur Chico et Pino, sur ce qui a conduit l’humanité à sa perte et sur le rôle de la fameuse « clé de Maman ». Nous avons suivi notre duo à la découverte de nombreux personnages attachants, de colonies mais également de robots, dont certains semblaient avoir autant d’émotions que les humains. La frontière entre l’homme et la machine n’a jamais été aussi mince.

Chico et Pino se lancent donc vers la dernière destination connue de leur mère, en quête de vérité et de révélations. Et des révélations, vous en aurez dans ce tome 4, et certaines pourraient bien vous surprendre. Les événements s’enchaînent avec rythme, tout en proposant des visuels toujours aussi léchés et détaillés. On retrouve même certaines vieilles connaissances ! L’univers de « Terrarium » est toujours aussi accrocheur, et se développe encore davantage dans ce tome 4, qui répond à nos questions. Mais malgré l’attache que nous avons envers cette série, adorant tout particulièrement le genre et la science-fiction en général, ce dernier volume s’avère peut-être un peu trop dense. La multitude d’informations est en effet difficile à digérer, et certains pourraient décrocher durant les derniers chapitres. On perd la « simplicité » des tomes précédents, et on sent que ce tome 4 doit conclure le récit. Un tome supplémentaire n’aurait pas été du luxe, histoire d’aérer celui-ci et de terminer le développement de certains personnages. Au final, quelques enjeux manquent de clarté, et on a paradoxalement l’impression de rester un peu sur notre faim. Cela n’entache en rien les nombreuses qualités de la série, ses visuels réussis et ses personnages attachants (certains moments, notamment concernant Pino et sa « transformation », sont très touchants). « Terrarium » possède son univers bien à lui, qui ne demande qu’à être développé dans un futur arc narratif.


Lageekroom

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