Avis Manga Ki-oon : Les Racailles de l’autre monde – Tomes 1 et 2
On enchaîne les isekai ces derniers mois ! Avec des titres comme « Je suis un assassin (et je surpasse le héros) » ou encore « Cube Arts« , le genre est largement représenté et il faut avouer que l’on attend du coup un peu de fraîcheur dans un genre aux codes bien établis. Notre ouvrage du jour est disponible aux éditions Ki-oon depuis le 1er avril dernier, et a pour objectif de cogner fort, au sens propre comme au figuré. Voyons ce que ce premier tome de « Les Racailles de l’autre monde » a dans le bide !
– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible depuis le 26 août 2021 –
Synopsis : Dans un lycée technologique de la banlieue de Tokyo, Shinichi et ses comparses Ryuji, Masamune et Shiro règnent en maîtres après avoir terrassé les unes après les autres toutes les bandes de la région ! Mais pour l’imbattable Shinichi, cette victoire est trop facile. Que faire à présent qu’il a atteint son objectif ? Se battre, c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour apaiser sa frustration à l’idée de devoir reprendre les rênes de la petite usine familiale… Alors qu’il désespère de trouver un voyou à sa hauteur, il est brusquement propulsé avec ses amis dans un monde de fantasy ! Ses poings ne suffisent plus face à la créature maléfique qui apparaît devant lui… Qu’à cela ne tienne, il dégaine la tronçonneuse ! Pour la villageoise qu’il a sauvée, pas de doute, lui et ses amis sont les princes de la prophétie, destinés à vaincre le Dieu du Mal ! Shinichi est aux anges : il tient enfin un adversaire digne de lui !
Un isekai est un récit qui envoie un ou plusieurs personnages dans un autre monde aux règles bien différentes. Si la plupart du temps, ce sont de jeunes lycéens qui se retrouvent dans un monde fantasy, certains récits proposent davantage d’originalité et envoient des personnages d’un autre monde dans le notre. Dans « Les Racailles de l’autre monde », ce sont bels et bien des lycéens qui se retrouvent embarqués dans un univers rempli de slimes ou encore de dragons, histoire de botter les miches du Dieu du Mal. Et mettre des calottes, Shinichi et ses potes savent le faire, eux qui terrassent toutes les bandes rivales de la région. Mais tout cela ne suffisait plus, et le destin a donc décidé de leur confier une mission nettement plus périlleuse. Les clichés habituels sont là, mais ce premier tome écrit et dessiné par Hiromasa Okujima, à qui l’on doit l’excellent « Assistant Assassin » chez Omaké Books, sait y faire quand il s’agit de frapper fort. Pas de marteau cette fois-ci, mais une tronçonneuse, rien que ça ! Nos élèves sont en effet issus d’un lycée technique, et se rendent rapidement compte que l’outil sera bien utile pour découper leur premier ennemi, un arbre mangeur d’hommes. L’auteur s’amuse donc à prendre les clichés et à les détourner, et tout ceci fonctionne plutôt bien. La baston est en tout cas au rendez-vous, en mode furyo et rappelant presque quelques bastons de « Tokyo Revengers » ! C’est dynamique, fluide à lire et les cases ne manquent pas d’énergie, rendant le tout assez accrocheur malgré notre réticence à découvrir un énième isekai.
Shinichi et ses potes découvrent donc ce nouveau monde, ses habitants et bien entendu les différents enjeux liés à leur nouvelle quête. L’humour est au rendez-vous, notamment lorsque se dévoilent les fiches de nos héros, en mode RPG avec force, vitesse ou encore magie. On ne peut s’empêcher de rire lorsque l’on découvre que Shinichi a zéro point d’intelligence ou que Ryuji est de la classe des voleurs, alors qu’il n’a jamais rien volé de sa vie, pas même des bonbons. Et lorsque nos héros doivent extraire une épée sacrée de la pierre, ils ne s’embêtent pas 107 ans à tirer dessus et dégainent leur perceuse pour défoncer le caillou. C’est décalé, et ça fonctionne plutôt bien. Mais malgré ce rythme intense et des dessins détaillés et réussis, il manque un petit quelque chose pour pleinement nous convaincre. Peut-être est-ce du à la lecture un peu courte de ce premier tome, qui du coup peine à nous immerger totalement ? Ou à des dialogues pas toujours très inspirés ? Malgré le fait de détourner les clichés avec malice, une certaine impression de déjà-vu reste présente. Ce premier tome de « Les Racailles de l’autre monde » reste néanmoins très sympathique, riche en action et souvent drôle lorsqu’il prend les clichés habituels du genre pour les détourner. Hiromasa Okujima nous livre des débuts prometteurs, mais un cran en dessous de son autre série en cours, « Assistant Assassin ». Il manque peut-être un peu plus de consistance à ce tome, et un développement plus poussé de ses personnages. En l’état, ça bastonne bien, c’est joli, mais nous espérons que le prochain tome saura monter d’un cran.
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Les Racailles de l’autre monde – Tome 2 : baston, humour un peu beauf, baston, codes du RPG, baston : voici le cocktail qui nous a été servi dans le premier tome de « Les Racailles de l’autre monde », qui manquait un peu de consistance mais qui s’avérait souvent bien fun. Avec le tome 2, sorti le 26 août aux éditions Ki-oon, Hiromasa Okujima (« Assistant Assassin ») continue sur sa lancée avec un nouveau volume dopé aux patates de forain et 100% pop-corn. On retrouve donc notre bande de lycéens venant de débarquer dans un monde de fantasy, et qui comptant bien botter le cul du Roi du Mal. Pour y arriver, tous les coups sont permis, et nos héros vont carrément récupérer la mythique Epée de l’élu en dégommant le rocher qui la retenait. La fin justifie les moyens comme on dit, et bien que tous les codes du RPG soient présents (points de magie, niveaux et classes des différents personnages, sans oublier le bestiaire), les règles sont bien souvent contournées. Cela donne lieu à des séquences décalées qui fonctionnent bien, et de nouveaux personnages s’invitent à la fête dès le début de ce tome (on les avait aperçus à la fin du tome précédent).
Ils sont en costard, viennent d’un autre lycée, et ont un passif avec Shinichi et sa bande. De quoi déclencher de nouvelles bastons ? Forcément, mais un calamar géant va obliger nos lascars à faire équipe. On découvre donc les sorts de chacun, et le combat est vraiment dynamique. Forcément, les caractères s’opposent et ça s’engueule à tout va ! C’est parfois drôle, parfois un peu lourdingue et forcé, mais on s’amuse plutôt bien au final, malgré un certain manque d’originalité. Le personnage de Masa va tirer son épingle du jeu dans ce tome 2, lui qui a toujours été dans l’ombre de Shinichi et qui souhaite pour une fois briller devant la bande face à un groupe de bandits qui ne reculent pas devant une bonne baston. Le Roi du Mal reste en retrait et ne se mouille pas pour le moment, laissant le soin à ses subalternes d’intervenir. La Succube fait donc son apparition, ce qui ne manquera pas de déclencher quelques blagues liées à sa forte poitrine. Mouais… Heureusement, le dynamisme est au rendez-vous, et les visuels sont toujours aussi classes. Certaines illustrations en pleine page en jettent grave, et l’auteur se fait plaisir en détaillant ses personnages et leurs tenues. Au final, ce tome 2 est totalement dans la lignée du premier. On espérait qu’il monte d’un cran, mais il n’en est rien, et on reste sur une narration connue, dynamique certes, mais qui manque malgré tout d’originalité. La baston est au rendez-vous, c’est fun, ça se lit vite, mais on n’en gardera pas un souvenir impérissable.
Lageekroom
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