Avis Xbox Game Pass : Amnesia : The Bunker, un jeu difficile et éprouvant
Après l’excellent Amnesia Rebirth, les développeurs de Frictional Games sont de retour avec le quatrième épisode de leur saga désormais culte : Amnesia : The Bunker. Comme son nom l’indique, le jeu vous place dans un bunker durant la Première Guerre mondiale face à une créature qui va vous traquer dans des couloirs sombres et lugubres. Différent des anciens épisodes et se rapprochant davantage d’un Alien Isolation, Amnesia : The Bunker est disponible dans le Xbox Game Pass et c’est via le service de Microsoft que nous l’avons découvert. Après en avoir bien bavé, il est temps de vous livrer notre avis.
Amnesia : The Bunker est un jeu difficile. Différent des anciens épisodes de la licence et nettement moins linéaire, le jeu pose d’emblée l’ambiance, et cette dernière s’avère immédiatement immersive. Après une course-poursuite dans les tranchées, vous vous retrouvez enfermé dans un immense bunker dont la sortie a été bouchée par une explosion. Vous allez devoir traverser les nombreux couloirs du bunker, trouver un moyen de vous échapper, et faire face à une créature qui ne va pas vous lâcher. Avec les moyens du bord (des armes et quelques rares balles, une lampe de poche, des fusées de détresse, des grenades ou encore des bandages pour vous soigner), vous allez devoir survivre, vous planquer, et bien penser à remplir le générateur d’essence pour y voir quelque chose.
La bête qui vous traque déteste la lumière. Il faudra donc régulièrement remplir le générateur avec de l’essence, et surveiller votre montre de poche qui vous indique le temps qu’il vous reste avant que l’obscurité ne fasse son retour. Les allers-retours sont donc nombreux, et il faut avouer qu’on se perd parfois dans cette succession de pièces et de couloirs tous plus flippants les uns que les autres. L’inventaire est limité mais pourra être augmenté en trouvant des sacoches bien planquées. Dans Amnesia : The Bunker, il faut explorer, s’éloigner du fameux générateur pour trouver les objets importants pour votre quête. On s’enfonce donc de plus en plus profondément dans l’obscurité et dans l’angoisse, en faisant le moins de bruit possible pour ne pas faire débouler le monstre. Courir représente un risque, tout comme tirer avec votre arme sur un cadenas pour ouvrir une porte. Pire, lorsqu’on tire le remontoir de notre lampe torche pour la recharger, on émet également un son qui peut faire rappliquer la menace. A l’image d’Alien Isolation, on stresse quasi en permanence, scrutant les trous dans les murs par lesquels les attaques pourront surgir.
La tension ne retombe jamais durant votre « aventure », clairement éprouvante. Même les rats vont vous attaquer et vous empêcher d’atteindre certaines zones, et il faudra les faire fuir. Votre personnage n’est pas bien costaud, et perdra du sang en cas de blessure, ce qui pourra trahir votre position. Le jeu est souvent difficile, et chaque action prend du temps. Recharger son arme, se soigner ou interagir avec l’environnement est fastidieux, avec parfois plusieurs touches à utiliser. Quelques pièges sont également présents, avec des explosions qui alerteront le monstre en plus de vous blesser (ou vous tuer). Le bunker réserve donc beaucoup de (mauvaises) surprises, et s’avère presque être un personnage à part entière. De nombreux secrets sont à découvrir, et les plaques d’indentification des soldats morts pourront vous fournir des codes permettant d’ouvrir des casiers qui contiennent différents bonus. L’ambiance Première Guerre mondiale est tout à fait réussie, et l’immersion est clairement le point fort du jeu. Néanmoins, l’aspect punitif de l’ensemble pourra frustrer. Le jeu ne propose en effet aucune sauvegarde automatique (il faut le faire manuellement à un seul endroit du jeu), et on meurt parfois brutalement à cause d’un piège ou du monstre omniprésent. Ce dernier ne va pas vous lâcher, et la paranoïa n’est pas loin, même si l’IA est nettement moins poussée que celle du Xénomorphe d’Alien Isolation…
Des interrupteurs seront à actionner pour générer un minimum de lumière, mais attention à ne pas tous les mettre en marche pour ne pas gaspiller d’essence. En cas de blackout, on se retrouve dans l’obscurité, et fabriquer des torches (via le menu) sera indispensable, mais c’est votre lampe de poche qui sera le meilleur moyen de produire de la lumière. La peur de se retrouver dans le noir est permanente, et cette tension constante est amplifiée par le sound design de malade du jeu. On entend cavaler ou grogner la bête, grincer les portes, et des explosions d’obus à l’extérieur du bunker viennent régulièrement nous faire sursauter. Le travail sur les différents sons (grenade qui rebondit au sol, résonnance des pas) est remarquable. Le jeu est plutôt avare en indications, et il faudra bien lire les documents à ramasser pour bien tout comprendre, et enchaîner les objectifs. Certaines zones sont inaccessibles dans un premier temps et s’ouvriront à vous après avoir fait le nécessaire. Il faudra souvent chercher par vous-même, fouiner, tourner en rond, galérer et revenir en arrière, pour comprendre ce qu’il faut faire. On est tout le temps dans l’urgence, et on n’ose parfois pas s’enfoncer dans le prochain couloir de peur de ne pas revenir. Avec son level design différent, ses nouvelles mécaniques et son monstre qui vous traque, ce nouvel épisode d’Amnesia tente des choses, et ça fonctionne vraiment bien.
En termes de graphismes, le jeu est plutôt beau sur Xbox Series X. Enfin « beau », façon de parler, tant les décors sont angoissants, sombres voire glauques. Mais les textures sont réussies, il y a de très chouettes effets de lumière, et les teintes sont parfaitement bien choisies. Néanmoins, tout n’est pas parfait et quelques freezes pendant les temps de chargement viennent un peu gâcher la fête. On a également noté quelques bugs de collision, qui empêchaient parfois de prendre la fuite face au monstre. Bloquer contre une caisse au sol, se faire attraper et tuer, et devoir tout recommencer a quelque chose de vraiment frustrant. Mais les efforts ne sont pas vains, et le jeu propose plusieurs façons de progresser. Une porte vous résiste ? Dégommez là avec votre fusil à pompe. On ne vous en dit pas plus pour ne rien vous gâcher ! Terminons avec la durée de vie : nous avons terminé le jeu en 6h environ, sachant que chaque nouvelle partie modifie les objets, les emplacement des pièges ou encore les codes d’accès. Néanmoins, en connaissant le cheminement global, on pourra terminer le titre en moins de 3h.
Avec Amnesia : The Bunker, les développeurs de Frictional Games ont pris des risques et sortent de leur zone de confort. Reprenant le concept d’Alien Isolation, avec une menace permanente, le titre est difficile (il n’y a qu’un seul endroit où sauvegarder), parfois punitif, mais surtout éprouvant. L’ambiance est excellente, des visuels au sound design, et on a réellement l’impression d’étouffer sous terre, dans un bunker qui nous fait comprendre que les derniers événements ont été terribles. Mais l’extérieur, en guerre, n’est-il pas tout aussi dangereux ? Quoi qu’il en soit, il va falloir fuir, s’extirper de ces lieux oppressants, plongés dans les ténèbres dès que le générateur manque d’essence. Avec ses mécaniques aussi fastidieuses que réalistes et son côté punitif, le jeu va certainement en refroidir plus d’un. Mais il faut s’accrocher, recommencer, car cela en vaut la chandelle !
Les +
- l’ambiance, ultra oppressante
- la menace du monstre, permanente
- la lampe à remontoir, une idée excellente
- un sound design de fou
- visuellement, c’est réussi
- plusieurs possibilités pour arriver à ses fins
- moins linéaire que les autres jeux de la saga, avec davantage d’exploration
- un jeu difficile et éprouvant (il faut bien gérer ses ressources)
Les –
- mais également punitif
- quelques soucis de collision
- certaines mécaniques de gameplay sont un peu lourdes
- si vous êtes claustrophobe, c’est mort
Lageekroom