Découverte Xbox Game Pass : Amnesia : Rebirth
Comme chaque année, nous profitons de cette période creuse en sorties pour rattraper notre retard ou nous lancer dans la découverte de nouveaux jeux. Le Xbox Game Pass est le service idéal pour ça, en proposant des nouveautés day-one et un catalogue qui varie les genres. Nous avons récemment découvert Somerville ou encore Midnight Fight Express, mais c’est du côté de l’horreur que nous allons nous tourner aujourd’hui, avec Amnesia : Rebirth, dernier né des suédois de Frictional Games (en attendant Amnesia : The Bunker à venir en 2023). Les frissons ont-ils été au rendez-vous ?
Nous pensions, à tort, qu’Amnesia : Rebirth était une sorte de relecture du tout premier opus. Mais en réalité, il s’agit d’un vrai nouvel épisode, avec ses personnages et son univers. Dans Amnesia : Rebirth, on incarne Tasi Trianon, victime d’un accident d’avion dans le désert algérien, dans une ambiance qui rappelle énormément le tout premier Bioshock. C’est dans un premier temps le soleil brulant qui va vous poser problème, mais l’ambiance va rapidement s’assombrir, dans tous les sens du termes. Les développeurs, à qui l’on doit notamment SOMA en 2015, connaissent bien les codes du genre, mais parviennent néanmoins à surprendre.
Le jeu propose dès son lancement le choix entre un mode original, qui représente le gameplay tel qu’il a été pensé, ou un mode aventure plus accessible dans lequel on ne se préoccupe pas des monstres et de l’obscurité. Oui, vous allez croiser des vilaines goules durant votre aventure, et la pression va monter petit à petit jusqu’à des séquences vraiment stressantes, où il faudra vous planquer ou fuir l’ennemi ! Amnesia : Rebirth est divisé en chapitres, et les environnements s’avèrent assez variés, vous embarquant même dans un monde bien différent. Le rythme est plutôt bon et les énigmes sont nettement mieux maîtrisées que dans Scorn, qui peut servir de point de comparaison récent. L’ensemble est accessible et logique, et même si le jeu ne guide pas le joueur, on s’y retrouve facilement. Seul un bug nous aura mis des bâtons dans les roues, ne faisant tout simplement pas apparaitre une clé (dans le laboratoire) nécessaire à la progression. Nous avons du relancer une sauvegarde précédente (après 30 minutes à tourner en rond) pour régler le problème, la clé apparaissant comme par magie. L’immersion est malgré tout totalement au rendez-vous, avec une narration qui donne envie de continuer ! A chaque fois que l’on pense toucher au but, le jeu se joue de nous et nous en éloigne. Oui, c’est frustrant, mais cela fait partie du jeu. C’est quoi qu’il en soit un véritable chemin de croix qui vous attend.
Le sound design réussi, la physique, les séquences de poursuite et la beauté de certains environnements contribuent à l’immersion. Le scénario mystérieux y est aussi pour beaucoup. Votre personnage est enceinte et totalement amnésique, et il va falloir découvrir ce qui s’est passé après le crash et si vos compagnons ont survécu. Les thèmes de la famille, de la maternité ou encore du sacrifice sont abordés, et certaines séquences prennent aux trippes. Parfois votre bébé vous donnera des coups. Vous pourrez alors vérifier son état, ce qui diminuera votre peur. C’est un peu perturbant mais au final rassurant, et à l’image de notre héroïne, on se sent moins seul dans cet univers angoissant et oppressant. Il faudra également éviter de rester dans l’obscurité pour ne pas que la peur vous gagne et vous envahisse. Un peu à l’image de Visage, mais en mieux géré et moins aléatoire (et donc moins punitif), il faudra rechercher les sources de lumière et utiliser votre lanterne (à recharger) et des allumettes, en nombre limitées. Le doublage anglais fait quant à lui parfaitement le job, et même les temps de chargement sont travaillés, avec de très beaux dessins au fusain.
Les influences sont nombreuses, de Lovecraft à Giger. Visuellement et artistiquement, l’ensemble est réussi, fluide, et bénéficie de très beaux effets de lumière. Dommage que certaines séquences soient un peu gâchées par des effets de flou pénibles quand votre personnage est désorienté, blessé ou encore apeuré. Ca pique un peu les yeux, et l’obscurité de certains couloirs n’aide pas. On notera également des animations en deçà et des soucis de collision ou de précision pour ouvrir les portes par exemple, forcément gênant lors des séquences où il faut réagir vite. Exemple concret, nous sommes morts à plusieurs reprises en voulant fuir un monstre, à cause de difficultés à déplacer les pierres qui bloquaient la porte. En parlant de chiffres, nous avons terminé le jeu en 8h30, en ayant vérifié 60 fois l’état de notre bébé, utilisé 91 allumettes pour créer 142 sources de lumière, et en étant mort 7 fois. Oui, c’est précis ! Une durée de vie très convenable, et au dessus de la moyenne du genre. Nous n’avons pas noté de longueur particulière, si ce n’est sur la fin, mais rien de bien méchant.
Les développeurs de Frictional Games savent faire monter la pression et faire frissonner les joueurs ! Expérimentés, les développeurs proposent une nouvelle expérience réussie avec Amnesia : Rebirth, aussi beau qu’immersif. La tension est au rendez-vous, les thèmes abordés sont bien développés, et on suit le scénario avec intérêt. Malgré quelques soucis de collisions et des environnements un poil trop labyrinthiques durant certaines séquences, le titre est une valeur sûre si on aime le genre ! Après cette expérience convaincante, nous avons hâte de découvrir Amnesia : The Bunker en mars prochain.
Les +
- excellente ambiance, avec de vrais frissons
- l’immersion est totalement au rendez-vous
- très beau artistiquement
- la peur de l’obscurité bien gérée
- narration maîtrisée, avec une tension qui va crescendo
- le sound design
- bonne durée de vie
- les thèmes abordés
- difficile de poser la manette
Les –
- quelques soucis de collision
- les visages et animations en deçà
- un bug en particulier, qui a bloqué notre progression
- une petite longueur sur la fin
- quelques textures un peu grossières
Lageekroom