Avis Xbox Game Pass : Redfall, aussi mauvais qu’on le dit ?

Si le Game Pass est clairement intéressant pour les joueurs Xbox, avec l’ajout régulier de nouveaux titres et des disponibilités day-one pour certains jeux tiers (A Plague Tale : Requiem, Atomic Heart…), il manque cruellement de grosses exclusivités. Oui, les joueurs sont en attente de bons gros AAA de la part des Microsoft Studios, et depuis les derniers opus de Halo et Forza Horizon, c’est un peu la disette. C’est donc un euphémisme de dire que Redfall était très attendu par les joueurs, le jeu d’Arkane Austin jouant un peu le rôle de messie, symbole du retour des exclusivités Xbox, en attendant Forza Motorsport et surtout Starfield. Nous le savions déjà avant de nous lancer dans Redfall : le jeu a été très mal reçu, par la presse et par les joueurs… Avons-nous tout de même pris du plaisir dans cette chasse aux vampires ? C’est ce que nous allons voir.


Redfall a fait parler de lui ces derniers jours. Quasiment lynché sur les réseaux sociaux, le jeu a déçu, à tel point que Phil Spencer lui-même a du faire son mea culpa. Néanmoins, on regrettera que certains tirent un peu sur l’ambulance, et de nombreux joueurs qui n’attendait absolument pas le jeu n’ont pas pu s’empêcher de le critiquer malgré tout, même sans y avoir joué… Soyons honnêtes : Redfall est une déception et n’a pas le calibre d’un AAA exclusif au Game Pass. Le jeu manque de finition et a d’énormes défauts, le rendant tout juste acceptable, et encore. Promesses non tenues, carences techniques, bugs à foison : le titre d’Arkane Austin est en souffrance, et tous ces défauts nous ont sauté aux yeux lors des 14h30 nécessaires à rejoindre et battre le boss de fin. Mais tout est-il réellement à jeter ?


Le début du jeu fait son petit effet

Redfall sera peut-être un incontournable dans 2 ans après moult mises à jour, mais en l’état, il manque beaucoup trop de finition pour convaincre. Le jeu est un FPS se déroulant dans un monde ouvert de taille moyenne, une deuxième map se débloquant après avoir terminé les quêtes de la première (un détail que de nombreux « testeurs » ont « oublié » de préciser, tout simplement parce qu’ils n’ont joué que quelques heures). L’histoire vous demandera de participer, seul ou en coopération, à des missions principales, secondaires, à la recherche de refuges ou encore de lieux spécifiques. On progresse de manière fluide dans le monde de Redfall, et nous n’avons pas eu la sensation de nous coltiner des allers-retours pénibles comme dans la plupart des open world modernes. Au départ, vous devrez choisir votre personnage, chacune et chacun ayant des capacités spéciales, permettant de varier quelque peu le gameplay. L’ensemble reste très classique, avec des armes à looter, de l’expérience à gagner, et des arbres de compétences (assez anecdotiques). Le scénario s’est avéré de bonne facture, agrémenté de quelques cinématiques. Une histoire de vampires qui prennent possession d’une île, d’expériences scientifiques ou encore de soleil disparu, qui ne va pas vous décrocher la mâchoire mais qui reste efficace.


Des bugs comme ça, il y en a à la pelle

La direction artistique de Redfall est à nos yeux de bonne facture. On retrouve la patte d’Arkane, et même si les visages, les problèmes d’échelle ou les mains disproportionnés de certains PNJ pourront vous choquer, le travail réalisé est intéressant. Le jeu est propre, les couleurs sont bien choisies, et certains décors dégagent une vraie identité. Le début, avec la vague géante, est vraiment impressionnant. Le level design fonctionne bien lui aussi, avec un peu de verticalité, des zones à explorer, et pas mal de secrets à découvrir. Certaines séquences proposent une ambiance bien différente, notamment dans les nids de vampires, et le sound design participe grandement à l’immersion. Les musiques sont excellentes, tout comme les murmures flippants des suceurs de sang. Malgré tout, il manque une âme à l’ensemble, qui reste assez générique. On a parfois l’impression de se balader dans un mini Far Cry avec un skin vampirique, et il est certain que Redfall ne marquera pas forcément les mémoires. Nous n’irons néanmoins pas dire que le jeu est « laid » comme l’ont clamé certains testeurs. Il ne faut pas pousser.



Bon, Redfall n’est pas laid graphiquement, mais il ne brille pas non plus de ce côté là. Entrons d’ailleurs dans le vif du sujet, et le plus gros défaut du jeu : sa technique. Si Redfall est coloré et plutôt propre, proposant des décors variés, il est plombé par des bugs en pagaille, du clipping, et des chutes de frame rate. Que Redfall soit en 30 images par seconde, passe encore (même si on frôle l’escroquerie, le jeu ayant été présenté en 60fps), mais les textures qui mettent 3 plombes à apparaître, les ralentissements, les bugs de collision et les soucis de lumière sont nettement plus gênants. Une nouvelle fois, le jeu ne fait pas honneur à son statut d’exclusivité. Redfall, sans être un foudre de guerre, aurait au moins du être stable et solide techniquement. La lourdeur du personnage n’aide pas, tout comme la visée, imprécise. Et comme les armes manquent de panache, rendant le feeling très moyen, on se retrouve avec des gunfights pas ouf. Mais le pire reste à venir : l’IA est absolument désastreuse. Les ennemis (humains comme vampires) sont tellement cons qu’ils en deviennent presque dangereux. Leurs réactions surprennent, dans le mauvais sens du terme, et ils se mettent parfois à vous tourner le dos sans raison pour vous dégommer dans la foulée.



Et comme on a affaire à des gros débiles, les développeurs ont augmenté les dégâts qu’ils vous infligent. Le jeu est donc parfois difficile à cause de ces idiots, un comble. Pire encore, si vous optez pour le personnage de Jacob, qui a la possibilité de se rendre invisible un court instant, vous allez halluciner. Lorsque vous utilisez cette compétence, vous rendant donc transparent, vos ennemis vous oublient instantanément, et se mettent à rejoindre leur position initiale. Même quand on les touche, ils ne bronchent pas. Parfois, en tentant l’infiltration, on leur colle une patate de forain dans le dos, mais ça ne les chatouille même pas. Des soucis d’IA, il y en a des tonnes : ennemis totalement sourds ou qui marchent sur le cadavre de leur pote, vampires qui vous oublient et font demi-tour…. même les boss sont des gros crétins. La tristesse de l’IA gâche clairement l’expérience, et cela nous a sortis du jeu.



Redfall a des qualités, on lui a volontiers laissé sa chance (nous sommes allés au bout de l’aventure), mais ses problèmes techniques, ses gunfights trop mous et son IA déglinguent tout. C’est vraiment dommage, car tout n’est pas à jeter, et on y passe même des bons moments, grâce à sa direction artistique et à certaines missions intéressantes. L’armement est plutôt sympa, tout comme le bestiaire, le jeu propose de jolis panoramas, mais il manque à Redfall une âme, du panache, et une IA digne de ce nom. Si les développeurs veulent convaincre les joueurs, il va falloir sérieusement cravacher. En l’état, il est difficile de vous conseiller le jeu, même si, on le redit, tout n’est pas à jeter. 


Les +

  • ambiance réussie
  • la direction artistique
  • un bestiaire plutôt bon
  • quelques missions accrocheuses
  • bonne durée de vie
  • un monde ouvert à la bonne taille (avec 2 maps)
  • les musiques et le sound design
  • l’armement, sympathique
  • les tempêtes cataclysmiques, stylées
  • propre et plutôt joli par moments

Les –

  • mais blindé de problèmes techniques (clipping, textures qui peinent à s’afficher)
  • les 30fps ne sont même pas constantes
  • des bugs en pagaille
  • le son qui déraille parfois (obligé de quitter et relancer le jeu)
  • une IA pathétique, avec des ennemis cons comme pas permis
  • des gunfights qui manquent souvent de panache
  • la lourdeur du gameplay, rendant la visée imprécise
  • les boss, pas vraiment intéressants
  • des pics de difficulté relous
  • la connexion obligatoire en solo (on s’est parfois fait éjecter du jeu alors qu’on jouait seul)
  • loin de ce qu’on attend d’une exclue Microsoft Studios


Lageekroom

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