Retrogaming : on rejoue à The House of the Dead sur Sega Saturn
Après Area 51, nous allons à nouveau vous parler d’un rail-shooter, sorti en arcade en 1996 et adapté sur PC et Saturn en 1998. A l’époque, c’est dans une bonne vieille salle d’arcade que nous avons découvert le jeu, une véritable claque en termes de graphismes et d’immersion ! Autant dire que quand le titre a déboulé sur Sega Saturn, nous étions impatients de mettre la main dessus. Et pourtant, ce n’est qu’il y a quelques années que le jeu a intégré notre collection, en version japonaise (acheté lors de notre voyage à Tokyo). Nous y avons rejoué récemment, et il est temps de voir si le titre vaut le coup d’œil.
On pourrait se demander si The House of the Dead a bien vieilli, mais il faut avouer que le jeu était déjà vieux à l’époque. On parle de la version Saturn bien évidemment, dont le portage est clairement raté. The House of the Dead souffre de la comparaison avec les ténors du genre, à commencer par Virtua Cop et sa suite. Soyons honnêtes, le jeu est particulièrement laid, sorti à la hâte au moment où la Saturn souffrait en termes de ventes. Il fallait rapidement adapter des titres venus de l’arcade, mais on a ici affaire à un portage fait à l’arrache. Ça pixélise à fond, les textures se grimpent les unes sur les autres, il y a des bugs d’affichage à foison, ça rame, il y a des soucis sonores, et « cerise sur le gâteau », le sang des zombies est vert. Il nous semblait que cela était le cas en PAL uniquement, mais notre version japonaise propose également du sang vert. Un cheat code reste néanmoins disponible pour basculer les giclées d’hémoglobine en rouge.
The House of the Dead est donc particulièrement laid et ne fera pas honneur à une Saturn déjà en difficulté. Le fossé avec la version arcade que nous avions découvert en premier est colossal. C’est franchement dommage, mais nous avons néanmoins pris du plaisir à redécouvrir le jeu. Tout simplement parce qu’on a retrouvé nos bons vieux réflexes, et dégommer tous les zombies, mutants et boss que l’on croise est toujours aussi jouissif. Le jeu est jouable au flingue, à condition de posséder une télévision cathodique. Nous avons joué à la manette, et nous nous en sommes plutôt bien sortis. La visée reste précise malgré les soucis techniques, et seuls certains combats de boss sont un peu pénibles à gérer. Dans The House of the Dead, on tire, encore et encore. Les munitions sont illimitées, notre personnage se déplace tout seul, et il faut shooter tout ce qui a une sale tronche, en prenant soin de protéger les civils pour récupérer un peu de vie. Contrairement à la plupart des rail-shooter, The House of the Dead n’est pas aussi linéaire qu’on pourrait le croire et propose de nombreux chemins alternatifs. On s’en compte en fin de run, lorsque le jeu nous montre les différents embranchements que l’on aurait pu prendre.
Si l’ensemble se termine en une trentaine de minutes en ligne droite, on pourra donc s’amuser à chercher tous les passages secrets et à recommencer l’aventure encore et encore. Comme tout bon jeu d’arcade de l’époque, l’intérêt était de se relancer une partie de temps en temps, avec les potes ou en solo. Le mode « Saturn », proposé en plus du mode « Arcade » classique, propose d’ailleurs quelques passages supplémentaires et différents personnages ayant leurs propres caractéristiques (nombre de vies, de balles dans le chargeur, puissance des dégâts). On note aussi la présence d’un mode « Boss », histoire de bien capter leurs mouvements et attaques, ainsi que 4 modes de difficulté. On s’est bien marrés en rejouant au jeu, grâce notamment à son côté nanar. Les dialogues et doublages font très série Z, et on est totalement dans le cliché du film de zombie un peu ringard. Le titre semble d’ailleurs se prendre au sérieux, ce qui rend l’ambiance encore plus savoureuse.
Nous avons pris beaucoup de plaisir à rejouer à The House of the Dead, mais il faut se rendre à l’évidence : cette version Saturn est bâclée et dans un état technique qui ne fait vraiment pas honneur à la console. C’est moche, ça rame, ça pique grave les yeux, et tous ces soucis visuels gâchent un peu le plaisir. Heureusement, on reprend vite ses marques et dégommer du zombie est toujours aussi rigolo, avec des dégâts localisés et un côté nanar savoureux. Difficile néanmoins de conseiller le jeu, un gros cran en dessous des autres jeux du genre, et à des années lumières de l’excellent portage de The House of the Dead 2 sur Dreamcast. On notera pour terminer que ce premier opus a bénéficié d’un remake récemment, disponible sur Switch et consoles PlayStation. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de le tester, mais nous sommes curieux d’y jeter un œil !
Lageekroom