TEST : A Quiet Place: The Road Ahead, mieux que le dernier film ? (PS5)
Avec Stormind Games au développement et Saber Interactive à l’édition, A Quiet Place: The Road Ahead avait de quoi nous intriguer. Présenté comme un jeu d’aventure solo horrifique basé sur l’univers de la franchise cinématographique (on vous parle d’ailleurs de Sans un bruit: jour 1 juste ici), le jeu vient tout juste de sortir sur consoles et PC et nous avons eu la chance de le découvrir sur PS5 grâce à un code fourni par l’éditeur. Après environ 7h à nous planquer, à ramper, à chuchoter et à fuir face aux créatures, il est temps de vous livrer notre verdict !
A Quiet Place: The Road Ahead est donc un jeu d’aventure, très axé sur la narration, mais également très linéaire. Mis à part quelques lieux légèrement plus grands, le jeu est fait de couloirs et nous raconte une histoire plutôt intéressante. On alterne entre des phases d’exploration, de cache-cache et de dialogues, et le tout est bien raconté, avec un personnage principal qui doit combattre ses démons intérieurs mais également la maladie. Tout ceci se fait, vous vous en doutez, dans le plus grand des silences, en tout cas c’est préférable ! Les développeurs ont mis en place tout un tas de petites mécaniques pour immerger le joueur, et lui faire ressentir cette peur de lâcher le moindre son. Clairement, ça fonctionne bien !
Gardez en tête que A Quiet Place: The Road Ahead est loin d’être un AAA : le titre est court et linéaire, mais quelques bonnes idées parviennent à le faire sortir du lot et à proposer une expérience qui arrive à foutre la pression. On se laisse guider par le récit, traversant forêt, hôpital, caserne ou autres bâtiments, le tout dans une ambiance réussie. Forcément, le fait de devoir faire le moins de bruit possible fout le stress, surtout quand on entend une créature se balader non loin de sa position. En intérieur, il faut faire très attention à ne pas heurter trop fort un élément du décor, on ouvre les portes, les placards ou les tiroirs en douceur pour ne pas que ça grince trop fort, on évite de marcher sur une canette (forcément, les développeurs en ont foutu de partout) ou des morceaux de verre, on ne court pas comme un dératé… Votre survie dépend de votre capacité à vous déplacer le plus discrètement possible, sachant que le jeu vous prévient quand vous marchez trop vite et trop bruyamment (on peut désactiver ce genre d’aide pour davantage de difficulté).
En extérieur, c’est la même chose : il faut faire attention aux flaques d’eau, et même aux herbes hautes, qui contrairement à d’habitude dans les jeux vidéo ne seront pas un bon moyen de se planquer (elles sont très bruyantes). Néanmoins, le vent ou la pluie peuvent couvrir vos déplacements ou vos actions, ce qui vous laisse davantage de marge de manœuvre. Dans certains cas bien précis, le monstre est là, et il faudra le contourner en silence pour vous échapper. La moindre erreur est fatale, et c’est le game over. Pire, votre personnage souffre d’asthme, nécessitant régulièrement d’utiliser un inhalateur pour ne pas entrer en crise et déclencher un QTE qui, en cas d’échec, vous fait tousser et repérer.
La peur, le stress, mais également le fait de trop sprinter, de grimper et même la poussière peuvent poser des problèmes de respiration. On peut par exemple utiliser des sacs de sable pour en verser sur le sol et faire moins de bruit en marchant, mais la poussière qui en résulte fait du mal à notre héroïne. Des pilules sont également à ramasser, mais leur effet est moindre. Certains passages scriptés plongent instantanément votre héroïne en crise, assurez-vous donc d’avoir toujours de quoi vous soigner sous la main. On dispose également d’une lampe torche (la première est à piles, la seconde doit être rechargée manuellement, ce qui fait du bruit) ou encore d’un phonomètre, qui permet de comparer le son ambiant qui vous entoure et celui que vous émettez. Cela donne un bon indicatif du bruit que l’on fait. Par contre, on ne peut pas porter la torche et le sonomètre en même temps, il faudra choisir.
Le jeu offre pas mal d’idées sympathiques, qui permettent d’avancer sans s’ennuyer malgré la linéarité et le fait de toujours avancer trèèèèès doucement. Autre exemple, certains passages ne seront accessibles qu’en plaçant une planche pour les traverser (comme dans The Last of Us). Du coup, on se retrouve à trimballer une planche, évitant une créature, tout en espérant ne pas renverser une pauvre canette qui signerait votre arrêt de mort. C’est efficace, tout comme l’ambiance sonore, excellente. Il y a des petites musiques discrètes qui parviennent à mettre la pression, et le sound design est parfaitement bien géré, surtout au casque.
D’ailleurs, le jeu propose une option sympathique : il est possible d’activer son micro, et le moindre bruit de votre part pourra vous faire détecter. C’est excellent, et on est bien souvent en apnée, espérant que personne n’entre dans la pièce où vous jouer en criant « à table !! ». Nous avions déjà utilisé cette option, il y a fort longtemps, dans le premier Manhunt sur Xbox, et c’est toujours aussi rigolo, enfin façon de parler. La manette renforce elle aussi l’immersion. La DualSense est en effet bien exploitée, principalement au niveau de son haut-parleur, qui émet des sons bien stressants.
Visuellement, le jeu fait vraiment le taf. C’est joli, il y a de très beaux effets de lumière, les créatures sont bien modélisées et les décors sont détaillés. Il y a un poil d’aliasing en extérieur, mais en intérieur, c’est très beau, avec une belle gestion des contrastes. Par contre, nous sommes rapidement passés en mode performance pour profiter des 60 images par seconde, le mode qualité n’étant vraiment pas fluide. Ce dernier peine à maintenir les 30fps, et c’est assez désagréable à l’œil. En d’autres mots, ça fait mal à la tête. En performance, pas de souci, mais on perd forcément en qualité visuelle, avec des environnements moins nets et des textures moins détaillées. Dommage, et on espère qu’un patch viendra corriger tout ça. Le jeu est certes très agréable à l’œil, il y a largement de quoi l’optimiser. Côté durée de vie, comme précisé dans notre introduction, il faudra compter environ 7h pour en voir le bout (un peu plus pour trouver tous les collectibles). C’est dans la moyenne des jeux du genre (il y a 10 niveaux en plus du prologue), et il faut préciser que le titre, notamment en version boîte, n’est proposé qu’à une trentaine d’euros.
Il faut prendre A Quiet Place: The Road Ahead pour ce qu’il est : un sympathique jeu horrifique narratif, assez court et linéaire, mais bien chouette en termes d’ambiance et offrant quelques bonnes idées. Tout est basé sur le son, logique me direz-vous, mais le fait d’incarner un personnage qui doit être le plus silencieux possible fonctionne bien, et la tension est là. Visuellement, malgré un mode qualité qui galère, l’ensemble est très joli avec de beaux effets et une immersion réussie. A Quiet Place: The Road Ahead est réussi dans son genre, et nous donne peut-être une idée de ce que sera le futur Jurassic Park: Survival, en développement chez Saber Interactive.
Les +
- ambiance et immersion au taquet (on pense souvent à Alien Isolation ou au dernier Amnesia)
- une histoire qui se laisse suivre
- très bon sound design
- pas mal de petites idées intéressantes
- visuellement, c’est plutôt bon…
Les –
- … mais on a vu mieux techniquement sur PS5
- un mode qualité qui rame
- globalement linéaire du début à la fin
- quelques bugs d’IA (créature qui se fige)