TEST : Atelier Ryza 2 : Lost Legends and the Secret Fairy
Côté J-RPG, nous avons terminé 2020 en beauté avec la découverte de Dragon Quest XI dans son édition ultime (test à lire ici), et l’année 2021 démarre plutôt bien avec l’arrivée d’Atelier Ryza 2, dont le précédent opus (testé à cette adresse) a connu un chouette succès. L’éditeur Koei Tecmo et le studio Gust remettent donc ça avec une aventure qui se déroule 3 ans après le premier épisode et une histoire totalement inédite. Les développeurs ont-ils eu suffisamment de temps pour proposer un opus de qualité ? C’est ce que nous allons voir.
On l’a dit et on le répète : Dragon Quest XI nous a mis une petite claque. Et nous plonger à nouveau dans un J-RPG fait vraiment plaisir, d’autant que nous aimons beaucoup la licence Atelier et particulièrement le premier Atelier Ryza. On retrouve donc dans cet opus la jolie Reisalin et ses amis, et la jeune femme va se rendre à la capitale pour perfectionner ses talents d’alchimiste. Mais ce n’est pas tout, car elle s’est vue confier un étrange objet, sorte d’artefact lumineux qui va en réalité s’avérer être un œuf, duquel va éclore une petite créature qu’elle nommera Fi. Une sorte de petit Pokémon qui sera là pour attendrir les joueuses et joueurs et interagir avec les différents personnages du jeu, mais qui aura son rôle à jouer. On retrouve également l’ami Tao, bien décidé à embarquer Ryza pour visiter les ruines de la région et y dénicher des secrets. L’aventure principale demandera donc de découvrir différentes zones, plus ou moins ouvertes, et d’aller explorer les ruines en bottant les miches d’un bestiaire de plus en plus balèze. L’alchimie a également une part très importante dans cette aventure, mais nous y reviendrons.
Commençons par notre plus grosse déception : le scénario. L’histoire d’Atelier Ryza 2 manque vraiment d’ambition, surtout après une Dragon Quest XI (pardon de radoter) aux rebondissements incroyables et à la narration maîtrisée. Et c’est vraiment dommage, car les personnages sont intéressants, leur chara design est très chouette, les musiques sont excellentes et immersives et les zones très agréables à parcourir. Malheureusement, le tout est plombé par un rythme en dent de scie, une mise en scène souvent minimaliste (le manque de budget se fait souvent sentir) et un côté un peu niais parfois gênant. Malgré tout, le plaisir de la découverte est là, et les environnements variés donnent envie de progresser et de découvrir de nouvelles ruines, d’autant que l’on gagne en verticalité (on peut escalader, nager, plonger ou encore se balancer). Les ruines demandent de récolter des indices et sont en fin de compte les donjons du jeu. Votre mystérieuse boussole vous permettra de mettre la main sur les éléments qui vous révéleront les secrets (souvent liés au passé) des lieux. Une fois les indices réunis, ce sera à vous de les assembler pour découvrir l’histoire liée au donjon, le tout restant finalement assez basique. Mais les donjons ne seront bien entendu pas à négliger, permettant d’avancer dans l’histoire et surtout de mettre la main sur des matériaux rares. Finalement, là où le jeu gère le mieux sa narration, c’est dans ses nombreuses quêtes secondaires qui réussissent à développer les personnages et leurs relations. Nous avons pris plus de plaisir dans ces moments là, davantage humains et abordant des thèmes plus intéressants. Il faut avouer que le côté un peu niais refait parfois surface, avec des personnages franchement inutiles aux motivations limitées.
Atelier Ryza 2 propose néanmoins une balade vraiment chouette, et les environnement se renouvellent (le voyage rapide est disponible) et donnent envie d’aller découvrir le bestiaire qui se la coule douce sur les lieux. Forcément, il va falloir se mettre sur la tronche avec tout un tas de bestioles plus ou moins mignonnes, mais attention, les boss vous donneront du fil à retordre. Le jeu est assez difficile, même en mode normal, et il faudra être suffisamment prêt avant de se lancer dans une baston qui pourrait bien vous retourner la tête. Le système de combat est vraiment dynamique, à l’opposé de la mise en scène très old-school des quêtes principales du jeu. Les combats reprennent les bases du jeu précédent : on attaque en martelant le bouton, on augmente ses points d’action pour balancer des coups spéciaux à la chaîne et on utilise divers objets pour se soigner ou tout péter, le tout afin de monter en niveau et booster ses stats. Chaque personnage (allié ou ennemi) attaque à tour de rôle suivant sa position sur la petite barre de progression en bas à droite de l’écran, et on pourra gérer plusieurs personnages (et même switcher de l’un à l’autre) ainsi qu’un personnage de soutien. L’IA se débrouille plutôt bien mais vous aurez la possibilité de choisir la stratégie d’équipe, mettant par exemple l’accent sur l’attaque et la consommation abusive de points d’action. Des coups ultimes sont au rendez-vous, sans oublier la défense. Sur ce point, nous avons eu besoin d’un certain temps d’adaptation. La touche de défense, si elle est enclenchée au bon moment, permet de se protéger bien évidement mais également de gratter quelques points d’attaque. Mais son utilisation manque souvent de précision et souffre d’une certaine latence. C’est sans doute pour éviter l’abus de défense et équilibrer le tout, mais dans le feu de l’action, c’est clairement gonflant, car on a souvent l’impression d’avoir appuyé au bon moment et que le personnage ne réagit pas. Les combats restent quoiqu’il en soit bien classes, dynamiques, et les mouvements de caméra donnent tout ce qu’ils peuvent. Visuellement, c’est vraiment chouette.
On explore, on fracasse du monstre, on se fait des copains dans les villes : c’est bien beau tout ça, mais n’oublions pas l’alchimie ! Comme dans le jeu précédent, l’alchimie a un rôle très important, et n’espérez pas pouvoir terrasser certains boss sans une sérieuse préparation. Qui dit alchimie dit ingrédients, et il va falloir ramasser tout ce qui traîne pour accomplir des recettes récupérées durant les quêtes ou en les débloquant via un arbre de compétences. Pour récupérer les divers matériaux, vous aurez besoin d’outils, eux aussi à fabriquer via votre chaudron (hache, faucille…). Certains éléments ne pourront être récupérés qu’avec un outil spécifique, et il est conseillé de les fabriquer rapidement. Ensuite, il s’agira de synthétiser des objets (soin, bombes, améliorations pour vos armes, ingrédients spécifiques) via un menu qui pourra faire flipper au premier abord. Mais rassurez-vous, le tout se prend vite en main et des didacticiels vous mettront dans le bain. Il n’est au passage pas indispensable d’avoir joué au précédent jeu pour appréhender tout ça ! Pour faire simple, il faudra ajouter divers éléments dans des cases (minéraux, plantes, sachant que chaque matériau a ses propres caractéristiques) pour booster tout ça, voire même ajouter des compétences passives. Jusqu’à 3 attributs pourront être ajoutés à la fin de la création, ce qui permettra de faire monter l’objet en puissance. Il sera même possible de retravailler un objet pour le rendre encore plus efficace. Rassurez-vous, il existe un mode automatique qui pourra synthétiser à votre place si vous avez un peu de mal, en choisissant si vous souhaitez créer un objet puissant ou non. On pourra donc booster ses armes et accessoires, se confectionner des bombes puissantes pour rosser les boss ou encore des soins salvateurs. L’alchimie est vraiment excellente et pousse à explorer pour dénicher des matériaux rares. C’est clairement un des points forts du jeu !
Terminons notre test avec la partie technique du jeu de Koei Tecmo. C’est sur Nintendo Switch que nous avons terminé Atelier Ryza 2 : Lost Legends and the Secret Fairy et il faut avouer que le rendu est tout à fait satisfaisant. Les couleurs sont chatoyantes, le jeu est fluide et le chara design toujours aussi beau. Le cycle jour/nuit et les intempéries permettent de profiter des décors dans différentes configurations, et certains effets de lumière sont vraiment chouettes. Les musiques ne sont pas en reste, et s’avèrent parfois dynamiques mais aussi apaisantes ou envoutantes. Seul l’aliasing vient un peu gâcher tout ça, surtout en mode portable, et la caméra n’est pas toujours optimale, notamment lorsqu’on monte ou descend des escaliers (elle a tendance à se rapprocher brutalement). Cette version Nintendo Switch est forcément en deçà de sa frangine sur PS4 (nous sommes curieux de voir ce que donne le jeu sur PS5 d’ailleurs), mais pouvoir jouer à un J-RPG en mode portable reste toujours bien cool. On terminera en parlant de la durée de vie du jeu, d’environ 25h en ligne droite (et au moins 40 si l’on souhaite faire un maximum de quêtes secondaires) et de la traduction en français du jeu ! Oui, des sous-titres en français sont au programme, ce qui est une excellente nouvelle !
Atelier Ryza 2 : Lost Legends and the Secret Fairy est un bon petit J-RPG ! Il reste un cran en dessous des ténors du genre, vous vous en doutez, notamment à cause de son manque de budget visible principalement dans la mise en scène du jeu et de ses animations bien rigides. Malgré un scénario franchement oubliable, certains personnages inutiles et des donjons pas toujours bien stimulants, la balade est vraiment agréable, portée par un chara design qui fait mouche et des environnements variés. Les zones sont moins cloisonnées, et l’envie de récolter des matériaux est là, l’alchimie étant vraiment excellente. Et n’oublions pas les combats, parfois basiques mais clairement dynamiques, qui permettent d’envoyer de l’attaque spéciale dans un déluge d’effets vraiment chouettes. Le jeu a des défauts, certes, mais débuter l’année 2021 avec un bon petit J-RPG, c’est quand même classe.
Les +
- l’alchimie, toujours au top
- le chara design réussi
- les musiques
- des zones plus vastes qui poussent à l’exploration
- franchement joli
- combats dynamiques
- bonne durée de vie
- certaines quêtes secondaires sont accrocheuses…
Les –
- … mais d’autres le sont beaucoup moins
- mise en scène qui manque d’ambition
- le scénario, clairement en retrait
- les donjons, peu passionnants
- animations rigides (récolter est parfois fastidieux)
Lageekroom