TEST : Blair Witch, Bloober Team nous embarque dans les bois de Black Hills
Si vous nous suivez depuis les débuts du blog, vous savez déjà que nous adorons le travail des développeurs polonais de Bloober Team ! Layers of Fear mais surtout Observer (dont la suite aurait peut être été teasée récemment) font partie de nos jeux préférés de ces dernières années. Alors quand nous avons appris que les développeurs travaillaient sur le jeu Blair Witch (rappelez-vous, à l’E3 2019), nous ne pouvions qu’être ravis ! Disponible depuis août dernier sur le Xbox Game Pass, le jeu arrive en version boite le 31 janvier 2020. A cette occasion, nous avons eu la chance de recevoir un exemplaire du jeu sur PlayStation 4 afin de vous en proposer un test. C’est parti !
Il faut être honnête, nous adorons Layers of Fear ou Observer mais ces jeux ne sont pas dénués de défauts. Les développeurs de Bloober Team savent créer une ambiance et parviennent sans mal à mettre la pression au joueur, mais ils abusent parfois des jump scares et réutilisent certaines mécaniques jeu après jeu. Avec Blair Witch, on retrouve ce qui fait l’essence du studio : une ambiance travaillée, une histoire accrocheuse et parfois sombre, et certaines facilités. Le joueur incarne Ellis, un ancien flic parti avec son chien Bullet à la recherche de Peter, un enfant disparu dans les bois de Black Hills. Le jeu se déroule 2 ans après le film culte d’Eduardo Sánchez et Daniel Myrick, une oeuvre culte qui a vieilli mais qui parvient toujours à nous filer la chair de poule. Au fur et à mesure de sa progression, Ellis va vivre des phénomènes étranges, mais ceux-ci sont-ils liés à cette forêt maudite ou à ses propres démons et son passé ? Ce sera à vous de le découvrir, mais le tout nous rappelle par certains points l’histoire de James dans Silent Hill 2 !
Blair Witch ressemble à un walking simulator, mais s’avère être plus profond qu’il n’en a l’air une fois sa première heure passée. Oui, le joueur devra explorer les bois, s’enfoncer de plus en plus dans la forêt, et le tout est parfois un peu longuet. Heureusement, certaines zones plus ouvertes vous demanderont d’utiliser votre sens de l’orientation pour trouver un maximum d’indices et mettre la main sur le gamin. Comme dit précédemment, Ellis ne sera pas seul, et son fidèle chien le suivra durant son aventure. Bullet aura même un menu dédié, et il sera possible de l’envoyer en reconnaissance, de le disputer ou encore de le caresser. La présence du chien est clairement rassurante, et il faudra bien tendre l’oreille pour suivre ses grognements lorsqu’il aura mis la truffe sur quelque chose. Ellis dispose également d’un talkie-walkie pour communiquer avec le shérif du coin, de son téléphone portable pour appeler sa femme ou d’autres contacts du répertoire ou encore de sa lampe torche… Vous vous doutez bien qu’une fois la nuit tombée, on y voit que dalle dans la forêt, et cette ambiance pesante sera renforcée par la présence de créatures clairement hostiles, à faire fuir avec votre faisceau de lumière. Certaines de ces séquences restent malgré tout un peu pénibles, la faute à la répétitivité de l’action. Concrètement, on avance, on cherche, on évite la menace, et on recommence.
Heureusement, une chouette mécanique de jeu vient apporter du piment à l’aventure. Ellis va en effet rapidement mettre la main sur un bon vieux caméscope, qu’il utilisera pour lire des cassettes ramassées dans la forêt. Tout ceci fait très années 90, et ça fonctionne bien ! La particularité de l’appareil est de pouvoir altérer la réalité après avoir visionné une cassette. Exemple concret : lors d’un visionnage, vous découvrez Peter en compagnie d’un homme qui l’emmène dans un endroit inconnu. Le gamin va volontairement laisser tomber une balle de baseball pour qu’on le retrouve. Après avoir mis pause sur la vidéo à ce moment là, la balle de baseball va apparaître physiquement dans le décor. Ellis pourra de ce fait la récupérer et la faire sentir à Bullet pour progresser dans l’histoire. Une idée excellente et qui permet d’apporter une certaine fraîcheur à une recette qui aurait facilement pu s’essouffler. On regrettera néanmoins que les développeurs abusent toujours de jumpscares faciles et ne parviennent pas à créer une ambiance aussi pesante que dans Layers of Fear ou Observer. Blair Witch ne fait pas assez peur, en tout cas pas assez pour vraiment nous prendre aux tripes, malgré certaines séquences vraiment stressantes et immersives. C’est dommage, car l’histoire est vraiment intéressante et monte en puissance, la mise en scène étant de qualité, proposant des séquences dans lesquelles notre personnage part en bad trip, ainsi que des flashbacks réussis.
On terminera ce test en parlant technique. Les jeux de Bloober Team bénéficient toujours d’un certain soin, et c’est à nouveau le cas dans Blair Witch. Certains décors sont vraiment superbes et affichent de très beaux effets de lumière, tandis que les séquences de nuit sont parfaitement contrastées. La modélisation du chien est tout à fait correcte et celui-ci s’avère vite attachant. Seul le frame rate s’avère parfois instable (surtout de jour), mais c’est le problème de quasiment tous les jeux du studio. On se souvient de la fluidité vacillante de Layers of Fear qui donnait parfois mal à la tête, mais c’est heureusement moins le cas dans Blair Witch. Niveau sonore par contre, c’est du tout bon, avec un sound design qui immerge parfaitement (certaines musiques sont excellentes) et des dialogues qui tiennent la route.
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Il est vrai que Blair Witch prend un peu de temps à démarrer, mais une fois son histoire lancée, le tout s’avère réellement accrocheur. L’ambiance est réussie, même si elle n’atteint pas celle des autres jeux du studio, et le rythme parvient à trouver son équilibre. La présence de Bullet est rassurante et on s’attache rapidement à lui, tandis que les séquences avec le caméscope permettent d’apporter un plus dans un gameplay somme toute répétitif (avancer, fouiner, avancer, fouiner). Avec ses graphismes réussis et son histoire accrocheuse, Blair Witch reste une expérience à vivre au casque, et le jeu procure quelques chouettes sensations. Ce n’est pas le meilleur jeu du studio, mais les qualités sont là, et les fans du film en retrouveront de nombreuses références. Vendu moins de 30 euros en version physique, Blair Witch reste une valeur sûre si vous aimez le genre.
Les +
- ambiance réussie
- graphiquement très joli
- la présence apaisante de Bullet
- le caméscope et ses possibilités
- l’histoire qui monte en puissance
- la fin, excellente
- un aspect psychologique bien fichu
Les –
- un peu long à démarrer
- ne fait pas assez peur
- trop de jumpscares tirés par les cheveux
- le frame rate pas toujours au top
Lageekroom