TEST : Gotham Knights est-il à la hauteur de nos attentes ? (PS5)
Faisant partie de nos plus grosses attentes pour cette fin d’année, Gotham Knights prend la relève de l’excellent Batman : Arkham Knight sorti en 2015, dont les développeurs sont actuellement à la tâche sur leur jeu Suicide Squad. C’est WB Games Montréal qui s’est chargé de notre jeu du jour, à qui l’on doit un Batman: Arkham Origins qui avait divisé les fans à sa sortie. Mais cette fois-ci, point de Batman à l’horizon, puisque c’est sur sa mort que démarre le jeu. Place à Batgirl, Red Hood, Nightwing et Robin donc, dans un action-RPG que nous avons eu la chance de recevoir avec un peu d’avance afin de vous en parler. C’est parti !
On peut dire que la séquence d’introduction de Gotham Knights met dans l’ambiance. Dynamique, visuellement très chouette, cette mise en bouche met en scène la fin de Batman. On savait depuis un moment déjà que le chevalier noir ne serait pas présent dans le jeu, mais ça fait forcément quelque chose ! Ce sont en effet Batgirl, Red Hood, Nightwing et Robin qui prennent le relai, chacun possédant son style de combat et ses propres aptitudes. Le jeu vous permettra de choisir votre héroïne ou votre héros, mais rassurez-vous, il sera possible de changer de personnage entre les missions. C’est via votre QG, le beffroi, que seront accessibles la plupart des fonctionnalités du jeu, allant de la personnalisation de votre personnage à la consultation de vos tableaux d’enquêtes.
Gotham Knights nous a pris une bonne vingtaine d’heures rien que pour sa quête principale (sachant qu’un mode nouvelle partie + se débloque après le boss final). Le jeu propose plusieurs modes de difficulté mais fonctionne avec un système de niveau recommandé, qu’il sera préférable d’atteindre pour ne pas se faire poutrer par un ennemi un peu trop baraqué. On précisera également que nous avons terminé le jeu intégralement en coopération (prologue mis à part), des quêtes principales aux défis, en passant par les objectifs secondaires ou aléatoires. Gotham Knights est néanmoins tout à fait jouable en solo, mais la coopération apporte un plus vraiment sympathique, permettant de faire des attaques combinées, de s’organiser pour l’infiltration ou encore de se tirer la bourre à moto.
Le contenu est quoi qu’il en soit conséquent, avec 8 dossier principaux, des arcs secondaires mettant en scène des méchants iconiques (on ne vous les cite pas afin de vous laisser la surprise de les découvrir), de très nombreux défis, des civils ou agents à sauver, des cibles à traquer, des entraînements, des bombes à désamorcer, des collectibles à dénicher (tags, batarangs, monuments…), et tout un tas d’autres activités. La carte est donc bien fournie, mais jamais chargée, donnant envie de la découvrir. Gotham est divisée en quartiers (Robinson Park, Gotham Heights, Bowery, le Chaudron, le Quartier Financier), qui proposent chacun leur identité. Au niveau des factions, on retrouve la ligue des ombres, la cour des hiboux, la mafia, les régulateurs ou encore les parias. Ce sera parfois à vous de vous rendre dans un quartier précis pour interroger la bonne personne, en vue de glaner un indice pour la prochaine quête.
Gotham Knights reprend les bases solides des titres précédents, avec pas mal de contenu, des personnages nombreux et plutôt bien écrits, de l’exploration, des combats bien sûr, mais également un peu d’enquête. Certains objectifs se répètent et le jeu nous balade parfois d’un quartier à un autre pour interroger des lascars, mais la diversité est au rendez-vous, et on ne s’ennuie pas. Chaque mission réussie ou chaque événement terminé rapporte de l’expérience et du loot, permettant de gagner des niveaux et de se confectionner du stuff de qualité. Les possibilités sont nombreuses, et chaque tenue ou arme (à distance ou de corps-à-corps) possède ses propres caractéristiques (attaque, défense, puissance, santé, résistance élémentaire) et un niveau précis (rare, héroïque, épique). Il faudra bien penser, entre chaque mission, à rentrer au QG pour se fabriquer du nouveau matos, que l’on pourra booster via des mods.
On a une vraie sensation de montée en puissance de notre personnage, qui va au départ galérer à mettre au sol certains ennemis avant des les pulvériser par la suite. C’est assez jouissif, les mouvements sont nombreux (pieds, poings, prises, esquives), et on enchaîne les ennemis (qui sont relativement variés) avec un certain plaisir, chaque personnage étant bien différent dans ses animations. Seul bémol, et nous avions un doute là dessus depuis la toute première présentation du jeu : l’ensemble est un peu mou, et malgré le punch de certains coups, on a l’impression que les combats sont parfois au ralenti. On précisera également qu’aucun système de lock n’est disponible, et que ce sera à vous de frapper dans la bonne direction pour enchaîner vos adversaires. Il arrive parfois de frapper dans le vide, mais rien de bien méchant.
Qui dit action-RPG dit améliorations mais également points de compétence, à dépenser via plusieurs arbres. De nouvelles actions se débloquent, rendant les combats plus variés. Il y a également les capacités d’élan, qui peuvent être utilisées une fois votre jauge remplie. Ces dernières sont bien pratiques lors de certains combats, et servent par exemple à effectuer une prise spéciale sur un ennemi, à tirer des coups de feu en rafale (Red Hood) ou encore à réaliser des esquives parfaites (Nightwing). On rappelle qu’il est possible de foncer dans le tas mais également de se la jouer infiltration (avec une IA pas ouf), en utilisant son grappin pour prendre de la hauteur. Batman et sa cape n’étant pas au rendez-vous, il fallait proposer aux joueurs un moyen de déplacement aérien facile à prendre en main, et le grappin s’en sort plutôt bien.
A chacune de ses utilisations, on peut donner une impulsion à son personnage puis s’accrocher dans la foulée à un autre immeuble, pour ne jamais perdre en vitesse. On débloquera par la suite d’autres capacités, permettant par exemple de planer ou de rebondir en l’air à plusieurs reprises. On sent l’influence des derniers Spider-Man d’Insomniac Games, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Il y a parfois des couacs qui cassent un peu votre lancée, mais globalement, la prise en main est très bonne. Votre bécane est également là pour vous déplacer, mais la sensation de vitesse est très moyenne, voire parfois inexistante. Du coup, les défis contre-la-montre en Batcycle restent à nos yeux anecdotiques.
Vous l’avez compris, le jeu n’est pas sans défauts, avec des combats un peu mous et des déplacements en moto qui le sont encore plus. Mais notre virée dans Gotham a été plaisante, car il s’y passe toujours quelque chose. On pourra pinailler en disant que la ville manque de véhicules et de piétons, mais les différents quartiers sont vraiment très chouettes, et le jeu est très généreux en effets de lumière. Résolution 4K et ray-tracing font bon ménage, même si, en contrepartie, le jeu ne tourne qu’en 30fps. Gotham Knights est beau et l’ambiance est clairement au rendez-vous : les appels au boycott à cause de son frame rate sont bien ridicules…
En termes de direction artistique, il faut préciser que le résultat est différent de Batman : Arkham Knight, qui est plus sombre et plus « humide ». Gotham Knights garde une ambiance souvent poisseuse, mais fait davantage péter les néons et les couleurs, avec de multiples reflets. Les textures sont précises, détaillées (notamment les vêtements), et les visages ont bénéficié d’un chouette soin également. Tout n’est pas parfait, notamment techniquement (ça rame quand on conduit la moto !!) et en extérieur (il y a pas mal de bugs de collision, un peu de clipping, des personnages qui en traversent d’autres durant une cutscene, des rues assez vides), mais on reste dans le haut du panier. Certains intérieurs sont vraiment superbes et très immersifs, avec même quelques séquences davantage scriptées voire horrifiques. Les musiques sont quant à elles excellentes, stressantes voire épiques, et le doublage français est de très bonne facture. Concernant la coopération, nous avons subi quelques déconnexions et plantages, 4 ou 5 plus précisément durant notre quête principale. Espérons qu’un patch vienne stabiliser tout ça à la sortie.
Au final, nous ressortons convaincus de notre aventure à Gotham (parcourue, on vous le rappelle, intégralement en coopération, ce qui change forcément la donne au final) ! Certes, le jeu a des défauts (combats trop mous, pas de sensation de vitesse avec la Batcycle), n’est pas le meilleur de la saga et reste beaucoup sur ses acquis, mais le plaisir est là et le contenu est au rendez-vous. Les quatre personnages sont tous différents, les missions sont variées, la ville de Gotham est intéressante à parcourir et le scénario est plutôt bien écrit (quêtes principales et secondaires). L’ensemble tourne en 30 images par seconde certes, mais les visuels sont souvent de haut niveau, que l’on parle des reflets, des effets de lumière et des textures. Certes, Batman nous manque, mais nos héros font le job et parviennent bien souvent à nous faire oublier le chevalier noir.
Les +
- quatre personnages différents et complémentaires
- l’ambiance de Gotham et ses différents quartiers
- contenu assez balèze (quêtes, défis)
- le récit, très plaisant à suivre
- des héros qui montent en puissance
- l’aspect RPG réussi
- le stuff, qui a vraiment de la gueule (avec de nombreux skins)
- jouable intégralement en coopération
- très chouette visuellement
- les nombreuses possibilités pendant les combats…
Les –
- … même si ces derniers sont trop mous
- ça manque de vie dans les rues
- pas ou peu de sensation de vitesse à moto
- des bugs de collision
- quelques plantages en coop (à voir s’ils seront corrigés)
- un peu de clipping
- des chutes de frame rate en extérieur
Lageekroom