TEST : Le Seigneur des Anneaux : Gollum (PS5)
Repoussé à plusieurs reprises, Le Seigneur des Anneaux : Gollum, développé par les allemands de Daedalic (à l’origine du très bon State of Mind), est enfin là ! Nous attendions le jeu avec une certaine impatience, adorant l’univers de Tolkien et ayant grandi avec les films de Peter Jackson, même si le jeu avait de quoi inquiéter après ses premiers trailers. Nous avons toujours gardé espoir, malgré le look « particulier » de Gollum, mais les premiers tests sont tombés : le jeu déçoit et s’avère être un des pires titres de l’année. Totalement dans le déni, nous nous sommes lancés dans l’aventure ! Et nous avons vu de nos propres yeux le résultat d’un développement qui a sans doute été chaotique (les développeurs se sont même excusés sur les réseaux sociaux) : Le Seigneur des Anneaux : Gollum a été difficile à terminer, à tel point que nous l’avons abandonné à 2 reprises avant de le relancer pour aller au bout. On vous dit tout dans notre test !
Croyez-nous, nous avons mal au cœur d’écrire ces lignes. Tout d’abord parce que nous aimons beaucoup State of Mind, sorti en 2017 et développé par Daedalic. Ensuite parce que découvrir l’histoire de Gollum, des profondeurs du Mordor au royaume des elfes des bois (le tout adapté des romans) nous faisait vraiment envie ! Et enfin parce qu’on aime beaucoup l’univers de Tolkien, et que les jeux adaptés du Seigneur des Anneaux ne courent pas les rues ! Nous nous sommes lancés dans le jeu avec quelques doutes, forcément, mais en se disant que la presse en fait toujours des tonnes, ou a tendance à s’acharner sur des jeux qui ne le méritent clairement pas. Et disons-le clairement : si tout n’est pas à jeter, au contraire, aller au bout de l’histoire est presque un calvaire. A chaque nouvelle séquence pénible, on se dit que ça ne peut pas être pire ensuite, et pourtant c’est le cas. Vous avez pété un câble lors de fuite en chariot de Gollum ? Vous allez encore plus vous énerver avec ce qui suit.
Mais Le Seigneur des Anneaux : Gollum, c’est quoi ? Il s’agit d’un jeu d’infiltration/aventure qui emprunte beaucoup à Styx, mais sans l’intelligence de son level design et sans IA. On incarne Gollum, qui va sérieusement en baver mais ne jamais perdre de vue son objectif, traversant des lieux bien connus des fans et rencontrant des personnages iconiques. L’univers est très bien retranscrit dans le jeu, et l’ambiance est très bonne. Que l’on parle des musiques, des doublages, et de quelques lieux très réussis, le jeu parvient à immerger et donne envie de continuer pour voir ce qui arrive ensuite ! Malheureusement, l’ensemble va rapidement s’avérer très lourd à jour, répétitif, et le jeu semble être bricolé… Comprenez par là qu’il est très inégal, et que certaines séquences sont assez réussies (surtout les phases narratives) quand d’autres sont totalement ratées et semblent avoir été ajoutées pour gonfler la durée de vie. On sent néanmoins dès le début que quelque chose cloche. On passera sur le design de Gollum, qui ne nous plait pas vraiment, pour se concentrer sur les débuts de l’histoire. Visuellement, ça passe, on découvre les premiers mouvements de notre petit anti-héros, qui peut courir, ramper, lancer un caillou pour faire diversion, se planquer dans des buissons, mais surtout, et retenez-bien ça, grimper et escalader. Si vous n’aimez pas la grimpette, fuyez pauvres fous !
Le jeu se déroule dans les soixante ans séparant les aventures du Hobbit et celles du Seigneur des Anneaux, et on retrouve Gollum enfermé par les Orcs et qui cherche à s’évader. On rencontre ses compagnons de cellule, on remplit ses premières tâches, et ça se passe plutôt bien. C’est assez bien écrit et l’univers est respecté. Il y a même quelques phases intéressantes durant lesquelles on choisit de pencher du côté de Gollum ou de Sméagol, et il faudra persuader son autre personnalité que l’on prend la bonne décision. Cela affecte peu le déroulement du jeu, mais l’idée reste sympathique. Le mélange d’infiltration, d’exploration et de séquences narratives aurait pu être intéressant, mais le rythme va être totalement flingué par des chapitres bien trop longs. Il y en a 10 en tout, et on en avait déjà marre au cinquième… En réalité, Le Seigneur des Anneaux : Gollum montre très rapidement ses limites. Les dialogues sont trop longs et trop nombreux, les mécaniques datent du siècle dernier (lancer un caillou pour distraire un ennemi, grimper tout en haut d’une tour pour récupérer un objet), la mise en scène laisse à désirer (les cinématiques d’échec arrivent comme un cheveux sur la soupe), et les checkpoints sont super mal placés… Le plaisir de découvrir le lore de Tolkien et d’incarner l’ami Gollum est donc de courte durée.
On savait que le jeu ne serait pas un AAA, mais quand même. Et encore une fois, cela nous fait mal au cœur de dézinguer le jeu, car à chaque nouveau chapitre, on s’est dit « cette fois c’est la bonne ». On n’est pas là pour tirer sur l’ambulance, mais il faut dire les choses malgré tout. En l’état (et même après les patchs promis, il ne faut pas se leurrer), il est impossible de vous conseiller le jeu, même si vous êtes fan. Le Seigneur des Anneaux : Gollum fait lever les yeux des centaines de fois. On meurt, encore et encore à cause d’un saut imprécis, alors que les phases de grimpette sont ultra longues et pénibles. La caméra n’aide pas, et on ne sait souvent pas par où passer… On tente donc un saut qui n’était pas prévu par les développeurs, et on meurt. On meurt, on meurt, on meurt, c’est fou… Le niveau des égouts bien relou est bien sûr de la partie. Quand le jeu commence à vous montrer la grande taille de l’environnement qui vous attend (comme à l’époque des jeux PS2) avec de multiples passages de plateformes qui s’annoncent bien chiants, on souffle fort du nez. Ca ne donne vraiment pas envie. Pas mal de séquences sont vraiment interminables (celle en chariot, la course-poursuite avec l’araignée).
Si le jeu propose quelques jolis décors et panoramas, c’est une vraie déception technique. Les phases d’escalade collées çà et là ont des textures affreuses, il y a des bugs de son, d’IA, des cinématiques sans personnage, des bugs de mise en scène, des problèmes de collision. La liste est longue, sort bien souvent du jeu, et quelques bugs viennent carrément bloquer la progression. A un moment donné, la touche saut ne fonctionnait plus, alors qu’il nous fallait fuir une zone. Nous avons du relancer le chapitre pour que tout revienne à la normale. Seul le ray-tracing, activable dans les options, fait plutôt bien le job sans faire ramer le jeu. Il y a également quelques chouettes effets de lumière, et des cinématiques un cran au dessus des autres. Encore une fois, on dirait qu’il y a deux jeux en un, le premier étant un titre narratif plutôt réussi et pas si vilain, l’autre ajoutant des phases indigestes, bien trop longues et vraiment moches. Terminer le jeu a été une épreuve, malheureusement.
Le Seigneur des Anneaux : Gollum est une réelle déception, et cela nous fait vraiment mal au cœur. On sent que les développeurs avaient à cœur de nous proposer un univers cohérent, bien écrit, et des environnements réussis, mais cela ne suffit pas et le jeu rate ce qu’il entreprend. Malgré quelques jolis décors, de belles musiques et la fidélité au matériau de base, Le Seigneur des Anneaux : Gollum est plombé par sa répétitivité, sa technique, son IA, ses bugs à foison, son gameplay ultra imprécis et même le design de son personnage (qui louche). On meurt un nombre incalculable de fois dans les phases de grimpette ou durant l’infiltration, et la frustration est à son comble. Le jeu est donc une énorme déception malgré quelques qualités, et ce ne sont pas, à notre avis, les patchs promis par les développeurs qui changeront quoi que ce soit. Tout ça est bien triste.
Les +
- quelques très chouettes décors
- de beaux effets de lumière
- la bande-son
- des doublages réussis
- le scénario, cohérent
- le lore est respecté
- incarner Gollum, c’est quand même assez cool…
Les –
- … mais son design est raté
- techniquement, c’est compliqué…
- on meurt des dizaines et des dizaines de fois à cause du gameplay
- le rythme est mal géré, c’est trop long
- l’IA
- les phases de grimpette, interminables
- des bugs en pagaille
- checkpoints mal placés
- animations raides, textures souvent basiques
- énigmes tarabiscotées
Lageekroom