TEST : Like a Dragon : Ishin !, le Ryû Ga Gotoku Studio lance son année 2023 (PS5)
L’année 2023 démarre très fort, avec déjà de très chouettes titres à découvrir, comme le remake de Dead Space, Hogwarts Legacy ou la belle surprise SEASON : a letter to the future. Mais s’il y a bien un jeu que nous attendions avec une grande impatience en ce mois de février, c’est le tout nouvel opus de la saga Yakuza, renommée Like a Dragon chez nous pour l’occasion ! Un opus pas si nouveau que ça, puisque Like a Dragon : Ishin ! est sorti initialement sur PS3 et PS4 en 2014, mais uniquement au Japon. C’est sur PS5 que nous avons eu la chance de recevoir ce remake, et il est temps de voir si le voyage au temps de samuraïs a été concluant. C’est parti !
La saga Yakuza, c’est notre petit plaisir annuel, et on compte également les excellents Judgment, des mêmes développeurs. Avec Like a Dragon : Ishin !, direction la province de Tosa dans les années 1860, pour une histoire de vengeance dans la peau de Ryoma Sakamoto, qui va tout faire pour retrouver le meurtrier de son père. Un récit qui démarre sur des bases assez classiques mais déjà solides, et qui va monter en puissance chapitre après chapitre pour nous donner ce que l’on peut attendre d’un jeu du Ryû ga Gotoku Studio Studio : une aventure pleine de rebondissements avec des personnages qui ne manquent pas de charisme. Si vous reconnaissez immédiatement Kazuma Kiryu en découvrant Ryoma Sakamoto, c’est normal : Like a Dragon : Ishin ! reprend le casting de la série Yakuza, chaque personnage jouant ici un nouveau rôle. Néanmoins, et c’est vraiment excellent (surtout pour les fans), de nombreux personnages gardent le caractère qu’ils avaient dans les jeux Yakuza. On pensera notamment à Majima Goro, ici appelé Okita Soji, qui conserve ce comportement totalement irrévérencieux voire même loufoque. On retrouve donc ces acteurs que l’on aime tant, qui bénéficient une nouvelle fois d’un excellent doublage japonais et interprètent parfaitement ces personnages historiques de la fin de l’ère Edo. Cerise sur le gâteau, le jeu propose des sous-titres français !
On retrouve dans ce nouvel opus la construction narrative des autres jeux de la saga. L’ensemble démarre donc par un événement important, à savoir un assassinat qui va déclencher tout un tas de rebondissements. Direction Kyo (l’ancien nom de Kyoto) pour notre héros, qui va partir à la recherche du meurtrier de son père, dont il sait bien peu de chose, hormis son style de combat. Les temps sont durs arrivés sur place, entre le racisme envers les étrangers, le sexisme ou encore la pauvreté, et Ryoma va enquêter dans les dojos pour découvrir qui pratique le Tennen Rishin, ce fameux style de combat pratiqué par le meurtrier. Son intégration au Shinsen-Gumi, force armée locale crainte de la population, lui permettra peut-être de mettre la main sur sa cible. Le scénario, calme durant les premiers chapitres (le temps de placer les enjeux, le contexte historique et les mécaniques de gameplay) monte ensuite en puissance et devient franchement accrocheur. L’ambiance est excellente, et on déguste chaque cinématique avec grand intérêt. Like a Dragon : Ishin ! reprend quoi qu’il en soit la formule de la saga, qui mélange exploration, combats, et dialogues entre des personnages vraiment charismatiques. On enchaîne les missions principales, mais on s’en détourne souvent pour découvrir autre chose. Côté durée de vie, nous avons mis environ 21h pour terminer la quête principale et une dizaine de quêtes secondaires. Autant dire que pour tout faire, on se rapproche de la centaine d’heures, une durée classique si on a déjà pratiqué les autres jeux de la licence.
Qui dit Like a Dragon dit combats ! Cette fois-ci, notre personnage dispose de 4 styles de combat : Bretteur, Tireur Bagarreur et Danseur. Avec ses points, ses sabres ou ses armes à feu, Ryoma a méchamment du style et on prend beaucoup de plaisir à découvrir chaque possibilité, et à les alterner face aux différents ennemis et boss. Chaque style de combat a son propre arbre de compétences et ses propres orbes à attribuer, qui permettent de bénéficier d’amélioration de vie, d’attaque, ou de débloquer de nouveaux mouvements, sans oublier les finish. Il faudra donc régulièrement penser à améliorer tout ça, car les combats vont vraiment monter en puissance (et encore davantage avec l’ajout des cartes de soldats, mais nous y reviendront) ! On se bat souvent, très souvent même, et certains affrontements face à des boss sont assez difficiles, alors pensez bien à faire le plein de soins ou de nourriture pour vous remettre d’aplomb. Néanmoins, tout n’est pas parfait, et la caméra pose souvent problème, surtout dans les espaces cloisonnés et en intérieur. Elle a tendance à se caler au dessus du personnage, et on n’y voit parfois plus grand chose, ce qui est vraiment pénible face à un boss aux paterns punitifs. Même à pied durant l’exploration, elle fait des siennes et va se coincer sur le moindre élément du décor. On regrettera également l’absence de ciblage, et il arrive souvent de frapper dans le vide et de se faire attaquer dans le dos. Les attaques spéciales (ou finish) ont quant à elles une sacrée pêche, mais s’avèrent moins nombreuses que dans les autres épisodes.
Durant votre périple, il faudra également gagner de la vertu en terminant les défis, bonnes actions, achats dans les boutique ou encore divers objectifs. Cette dernière servira à acheter des bénédictions, comme diverses améliorations ou objets utiles dans votre exploration. Votre réputation va également augmenter, et les habitants seront plus gentils avec vous, facilitant votre business. Comme dans chaque épisode de la licence, il y a de nombreuses activités à accomplir en plus des 72 quête secondaires et des chapitres principaux ! Des sortes de jeux dans le jeu, comme la possibilité de vous occuper de votre domicile et de la ferme (achat d’ustensiles de cuisine, d’abris pour animaux, de cultures à faire pousser). C’est plutôt sympathique, et on pourra s’y rendre de temps à autre pour prendre un peu l’air. Puis en progressant davantage, aux alentours du chapitre 5, le jeu offre de nouvelles missions via le réceptionniste du clan … Il vous sera possible de participer à des expéditions avec des soldats de votre escouade, qui disposent d’aptitudes, comme des bonus d’attaque ou de défense. Ces soldats montent en niveau au fur et à mesure de votre progression, et sont représentés via des cartes qui seront bien utiles durant les combats. Augmenter leur niveau booste également leur santé et leur vitesse de charge, et on pourra passer pas mal de temps à se monter sa meilleure équipe, sachant qu’il est même possible de ramener de nouvelles recrues croisées (et vaincues) en ville.
Il y a toujours quelque chose à faire dans le jeu, comme aller au restaurant, se lier d’amitié avec un commerçant ou un personnage croisé par hasard, boire un saké, participer à des combats, ou encore accomplir tout un tas d’actions avec les PNJ. On notera que les missions secondaires, parfois un peu bavardes, sont souvent sympathiques et plus loufoques que le récit principal, bien plus sérieux. Malgré tout, Like a Dragon : Ishin ! nous fait par moments faire un bon dans le passé, que l’on parle de ses visuels ou de certaines mécaniques. On a parfois l’impression d’être revenu à l’ère PS3, avec des PNJ assez vilains en arrière plan, des rues trop vides et des animations un peu raides. On passe d’un quartier bondé à un enchaînement de ruelles sans vie, ce qui est assez étrange. Il y a également pas mal de bugs de collision, du clipping, des personnages qui se mettent à traverser le sol… Un manque de finition un peu surprenant. Bien que le titre soit un remake et que les décors soient globalement très chouettes (le tourne tourne en 60 images par seconde), on reste un cran en dessous de ce qu’on aurait pu attendre. Les cinématiques sont quant à elles sublimes, mais le retour au gameplay n’en est que plus flagrant. On retrouve également le rythme inhérent à la saga, avec quelques longueurs, beaucoup de dialogues écrits, et des allers-retours assez pénibles. Vous l’avez compris, le jeu a des défauts, fait parfois old-gen, mais son ambiance, son récit, ses combats et le charisme de ses personnages rattrapent le tout !
Like a Dragon : Ishin ! est un bon cru, et voir débarquer cet épisode chez nous, qui plus est sous-titré en français, est une véritable aubaine ! Oui, le jeu a des défauts, semble venir de l’ère PS3, a quelques soucis techniques (caméra, collisions hasardeuses, visages de certains PNJ) et un rythme parfois en dent de scie, mais son ambiance et ses personnages sont une belle réussite ! Le scénario est accrocheur, les combats montent en puissance, les environnements restent propres et jolis, et il est bien difficile de poser la manette au final. Le contenu est quant à lui très conséquent, avec des quêtes principales et secondaires, des mini-jeux (karaoké, courses de coq), des défis, des relations à entretenir avec les PNJ, de la pêche, un poil d’agriculture et un système de cartes pour les combats. On en a pour son argent, et la formule fonctionne toujours aussi bien. On sent néanmoins que le studio a alloué moins de budget pour ce remake, qui reste en deçà, notamment visuellement, de leurs dernières productions. Mais ne boudons pas notre plaisir, car la présence du titre dans nos boutiques reste un événement !
Les +
- Like a Dragon : Ishin ! enfin chez nous, et en français
- doublages japonais de grande qualité
- le plaisir de retrouver le casting de la saga Yakuza
- cinématiques sublimes
- la mise en scène, très cinématographique
- narration de qualité, avec de nombreux rebondissements
- personnages bien écrits et charismatiques
- contenu vraiment balèze (missions, défis, mini-jeux…)
- les 4 styles de combat
- nombreuses améliorations à débloquer
- le contexte historique, qui met en place des thèmes intéressants
- le Kyoto des années 1860, ultra immersif…
Les –
- … même si certains lieux sont vides et manquent de vie
- les allers-retours pénibles
- problèmes de caméra, en exploration et durant les combats
- les visages de certains PNJ
- quelques longueurs
- des collisions parfois hasardeuses durant les combats
- en deçà techniquement des dernières productions du studio
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