TEST : MADiSON, gros frisson en perspective ? (testé sur PS5)
Les jeux qui nous font frissonner sont relativement peu nombreux, et après avoir terminé en long en large et en travers des titres tels que Silent Hill 2, Project Zero ou encore The Evil Within pour citer un jeu plus récent, nous sommes presque insensibles au genre. Malgré tout, quelques titres ont réussi ces dernières années à nous convaincre, comme Outlast ou plus récemment l’excellent Visage, le titre de notre test étant « le retour de la peur, la vraie ». Aujourd’hui, c’est MADiSON qui nous intéresse, un nouvel héritier de Silent Hills P.T. dont le trailer a réussi à nous accrocher. Nous avons eu la chance de recevoir une version PS5 du jeu développé par Bloodious Games, et il est temps de voir si notre cœur a tenu bon !
Nous attendions MADiSON avec une certaine impatience, et après plusieurs reports, le jeu est enfin entre nos mains. Malgré la grande tristesse que fut l’annulation de Silent Hills P.T, cet événement a relancé un genre qui peinait à se renouveler. Le jeu d’horreur psychologique a en effet fait un retour fracassant, avec notamment Layers of Fear ou encore Visage, dont nous vous parlions dans notre introduction. Des titres qui jouent avec nos sens mais surtout nos peurs, et qui ont réussi à nous faire sursauter. Dans MADiSON, le joueur incarne Luca, un jeu homme qui se réveille totalement désorienté dans la maison de son grand-père et en possession de photos de membres coupés. A travers la porte, son père semble menaçant… Il va falloir fuir, et vous allez rapidement pouvoir vous déplacer dans la maison, son grenier, son sous-sol, et bien d’autres endroits peu réjouissants, à la recherche de la vérité, d’autant plus qu’une présence démoniaque vous colle au train. On vous laisse découvrir tout ça !
Le scénario reste classique, et reprend les codes du genre, mais l’ensemble est très efficace. C’est l’ambiance du jeu qui immerge d’emblée, avec un sound design omniprésent qui nous fait en permanence douter. Porte qui grince, objet qui tombe et qui roule au sol, sonnerie de téléphone, tout est fait pour vous maintenir sous pression et ça fonctionne vraiment bien. Le tout étant parsemé des petits scripts flippants qui vont bien et d’ombres menaçantes au fond d’un couloir. On découvre donc les lieux, et les premières énigmes se mettent en place. Il faudra, comme dans Visage, trouver le bon objets pour progresser et déclencher le script suivant. Et comme dans Visage, il nous est arrivé de tourner longtemps en rond avant de comprendre là où les développeurs voulaient en venir. Il n’y a aucune indication, et ce sera à vous de vous débrouiller. Il faut avouer que certaines énigmes sont davantage complexes, et qu’une soluce pourra vous être d’un grand secours.
Au fur et à mesure de notre progression, on comprend ce qui se trame. Meurtres en série, folie passagère, rituel démoniaque, possession ? Le récit se dévoile et s’avère suffisamment accrocheur tout au long des 5 à 7h nécessaires pour terminer le jeu. L’horreur psychologique, ça fait toujours le taf, même si certains jumpscares forcent un peu. Les musiques d’ambiance sont également parfaitement dans le ton, et savent décoller quand il le faut. Attention, le jeu est à déconseiller aux épileptiques. Il y a de nombreux passages où les lumières clignotent de façon assez agressive…
En plus de l’exploration et des différentes énigmes, MADiSON propose des séquences plus scriptées, qui permettent aux développeurs de foutre une sacrée pression au joueur. Et vous l’avez sans doute déjà compris, votre personnage a en sa possession un appareil photo Polaroid. Ce dernier permet de faire apparaître des choses invisibles à l’œil nu, comme un élément de décor ou un objet nécessaire à la prochaine énigme. Comme nous le disions, il est tout à fait possible de passer à côté d’un élément important et d’errer pièce après pièce, et il faudra faire preuve d’une certain patience. Une photo pourra déclencher un script, faire apparaître un symbole ou matérialiser un objet, voire même visiter d’autres lieux ou époques. L’idée est bonne, et il faudra secouer la photo pour la faire apparaître, et zoomer dessus pour dénicher un indice.
Bien observer son environnement sera capital pour progresser. Certaines séquences foutent carrément la pression, comme ce passage dans le labyrinthe souterrain avec pour seul compagnon un pauvre briquet. A sa sortie, on pousse un ouf de soulagement. S’il n’est pas autant flippant que Visage, MADiSON reste dans le haut du panier. Grace à son ambiance, aux différentes apparitions flippantes, mais également à sa bonne gestion des ombres et de la lumière. Le jeu tente souvent de désorienter le joueur, de lui en faire baver, avec des sons stridents ou l’image qui se floute. L’angoisse reste constante, avec quelques pics mais également quelques longueurs, notamment lorsque l’on est bloqué. Par contre, les allers-retours liés à l’inventaire limité (on ne peut transporter que 8 objets) sont assez pénibles et cassent un peu le rythme. En termes de direction artistique, le jeu est plutôt réussi. Certains visuels sont vraiment classes, et le travail sur les lumières renforce l’immersion. Certaines textures manquent un peu de détails (et sont un peu « baveuses »), mais les nombreux effets visuels rattrapent le tout. Sans être le plus beau jeu du genre (et souffrant de quelques ralentissements), MADiSON fait clairement le taf et propose des lieux suffisamment variés pour ne pas lasser.
Même s’il reste un (petit) cran en dessous de Visage, MADiSON propose une expérience vraiment accrocheuse. La narration est bonne, les énigmes réservent du challenge, et l’ambiance est excellente, avec un sound design qui ne fait jamais retomber la pression. Les énigmes s’enchaînent et ne se répètent pas, nous faisant visiter des lieux de plus en plus oppressants. Certaines séquences resteront en mémoire, l’appareil photo apporte un vrai plus, et on sent que le tout a été réalisé avec amour. Dommage que l’inventaire soit un peu pénible à gérer et que l’on bloque parfois bêtement sur une énigme à cause d’un élément passé inaperçu (des défauts déjà présents dans Visage). Quoi qu’il en soit, les fans du genre ne doivent pas passer à côté, même si le prix de vente peut sembler un peu élevé (35 euros en démat, 40 en boîte) compte tenue de la durée de vie un peu courte.
Les +
- très bonne ambiance dès l’introduction
- sound design ultra immersif
- la narration réussie
- les énigmes, plutôt bien pensées
- assez joli visuellement
- des séquences vraiment prenantes
- certaines apparitions collent le frisson
- le rythme est globalement bon…
Les –
- … même si on tourne parfois bêtement en rond
- durée de vie un peu juste en rapport au prix demandé
- parfois trop de jumpscares à la suite
- quelques ralentissements
- l’inventaire limité à 8 objets
Lageekroom