TEST : Matchpoint – Tennis Championships (testé sur PS5)
Les jeux de tennis, on a toujours aimé ça ! Sans remonter jusqu’à Pong sur Atari 2600, nous avons passé de nombreuses heures sur Pete Sampras Tennis ’97, Top Spin, ou encore notre chouchou Virtua Tennis 2 sur Dreamcast. Ces dernières années, nous avons été moins gâtés, malgré un Tennis World Tour 2 très convenable. Aujourd’hui, c’est l’éditeur Kalypso Media qui s’y colle, avec Matchpoint – Tennis Championships, développé par Torus Games, et la promesse d’une « expérience de jeu immersive et dynamique ». Le résultat est-il à la hauteur ? C’est ce que nous allons voir.
Matchpoint – Tennis Championships fait dans le classique. Dès le menu principal, le titre donne la possibilité de participer au mode carrière, à des matchs rapides, en ligne, des entraînements ou encore des formations. Un ensemble classique, mais qui a le mérite d’être parfaitement lisible et d’aller à l’essentiel. Forcément, on se lance dans un premier temps dans les didacticiels, histoire de voir si les sensations sont au rendez-vous. Notez que nous avons effectué notre test sur une version PS5 du jeu fournie par l’éditeur, mais que le titre est également disponible day-one dans le Xbox Game Pass.
Avant de parler gameplay, évacuons tout de suite le sujet qui fâche : Matchpoint – Tennis Championships n’est franchement pas beau. Certes, le jeu est propre et les terrains sont assez réussis, mais le manque de budget se fait cruellement sentir, avec quelques soucis techniques qui gênent un peu dans un titre qui demande une certaine précision. La création de votre joueuse ou de votre joueur est basique, les visages sont moches, les gros plans sont vilains, et les ralentis sont gavés de tearing (déchirement horizontal de l’image). Pire, l’ambiance sonore est réduite à son strict minimum, avec un public endormi et un commentateur qui répète en boucle les mêmes phrases.
Côté roster, vous aurez à votre disposition 16 stars mondiales du tennis : Carlos Alcaraz, Daniil Medvedev, Garbiñe Muguruza, Andrey Rublev, Casper Ruud, Hubert Hurkaczs, Nick Kyrgios, Benoît Paire, Heather Watson, Hugo Gaston, Madison Keys, Victoria Azarenka, Taylor Fritz et Pablo Carreño Busta (la version physique du jeu inclut Tim Henman et Tommy Haas). Point de Nadal ou de Djokovic à l’horizon. Du côté des animations, c’est déjà beaucoup mieux. Ces dernières s’enchaînent bien, malgré quelques coups un peu rigides. Les échanges gagnent donc en fluidité, mais on pourra regretter que tous les athlètes bougent de la même façon, malgré quelques coups uniques. Mais après tout, c’est avec notre avatar, dans le mode carrière, que nous avons passé le plus clair de notre temps.
La carrière de Matchpoint – Tennis Championships est plutôt bien fichue, et facile à appréhender. On enchaîne les formations pour monter en puissance, les matchs pour gagner de l’équipement et les tournois pour gratter des points et des places dans le classement MPT. Les entraînements ne seront pas à négliger, et permettront de booster les stats (coup droit, revers, service, volée, puissance et conditionnement), car les premiers matchs pourraient vous en faire baver (il existe néanmoins plusieurs niveaux de difficulté). On pourra également changer de raquette, de chaussures mais également de coach. L’équipement récupéré permet lui aussi d’améliorer les caractéristiques de son tennisman. La carrière s’avère assez addictive, avec cette envie de monter en puissance pour pulvériser ses futurs adversaires lors des plus grands tournois.
Attention toutefois, il est impossible de paramétrer le nombre de jeux ou de sets gagnants durant les matchs. Prévoyez un peu de temps devant vous, même s’il est possible de quitter une partie en cours et de la rejoindre là où elle s’est arrêtée (c’est franchement pratique). Très honnêtement, nous n’avons pas vu le temps passer et avons enchaîné les matchs, face à des adversaires plus ou moins forts. Ce qui est intéressant, c’est que vos adversaires ont des faiblesses, et vont par exemple commettre davantage d’erreurs si vous enchaînez les ace ou certains types de coup. On change donc parfois sa façon de jouer pour mettre davantage de pression à l’adversaire. Certes, l’IA a quelques ratés et enchaîne parfois les fautes sans que l’on comprenne trop pourquoi, mais elle se défend bien, avec même quelques sursauts d’orgueil et même des montées au filet pour sauver des balles de break.
Et le gameplay alors ? Les développeurs nous avaient promis un titre accès simulation, mais le pari n’est qu’à moitié tenu. Attention, le prise en main reste très agréable et la marge de progression est bien présente, mais on ressent malgré tout un penchant arcade lors de certains échanges avec des animations parfois robotiques. Toute la panoplie du parfait tennisman est là : coup plat (direct et puissant), lift, slice (idéal pour ralentir un échange et se repositionner), amorties (histoire de faire monter l’adversaire au filet), volées (en se rapprochant du filet), et enfin ce bon vieux lob, à utiliser avec parcimonie. On dispose même de différents types de service histoire de surprendre l’adversaire, avec bien entendu la possibilité gérer la puissance de chaque coup. Les sensations son bonnes, même si on repère parfois rapidement les faiblesses de notre adversaire.
Ce qui est vraiment dommage par contre, c’est que votre personnage ne peut pas sprinter. Son allure reste toujours la même, et on aurait aimé avoir la possibilité de donner un coup de rein pour sauver une balle, quitte à ajouter une jauge d’endurance. Pour la visée, les développeurs ont mis en place un marqueur au sol. Concrètement, après avoir appuyé plus ou moins longtemps pour gérer la puissance, il faudra déplacer le marqueur là où ou veut envoyer la balle. C’est un peu spécial durant les premiers échanges, et on passe davantage de temps à scruter ce viseur qu’à réellement profiter des matchs. Heureusement, cette « aide » est désactivable (tout comme la traînée de la balle). Une fois que vous aurez trouvé vos marques, rien ne vous empêche donc de corser un peu les choses. Les matchs s’avèrent au final assez rythmés, et notamment en ligne, malgré quelques ralentissements.
Matchpoint – Tennis Championships n’a pas bénéficié d’un gros budget, et cela se sent. Visuellement, c’est très moyen, et le contenu ainsi que le nombre de joueuses et joueurs sont assez limités. Malgré tout, nous avons pris du plaisir dans le mode carrière, et les sensations sont plutôt bonnes après quelques matchs. Tout n’est pas parfait, et quelques déplacements ou animations sont davantage scriptés (donnant un côté arcade voire même rigide à certains échanges), mais une fois que l’on maîtrise les différents coups et ses placements, le titre gagne en intérêt. On découvre les points forts et faibles de son adversaire, le calendrier du mode carrière est accrocheur, et la prise en main s’avère efficace. Vendu aux alentours de 40 euros (et dispo dans le Xbox Game Pass), le titre vaut clairement le coup d’œil si vous aimez le genre.
Les +
- prise en main rapide
- avec une bonne marge de progression
- le mode carrière, clair et efficace
- découvrir les points forts et faibles de vos adversaires
- des animations globalement fidèles
- le marqueur de visée, à activer ou non
- des échanges parfois intenses
- pouvoir reprendre un match pile là où on l’a laissé
- un gameplay au final plutôt accrocheur
Les –
- visuellement, c’est très moyen
- les gros plans, bien moches
- ça rame durant les ralentis
- ambiance sonore minimale
- l’IA qui a quelques ratés
- quelques déplacements davantage scriptés
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