TEST : Outward Definitive Edition, que vaut la version PS5 ?
En avril 2019, nous avions eu la chance de découvrir Outward, un RPG aux graphismes clairement datés, mais qui proposait une expérience exigeante et vraiment accrocheuse pour peu que l’on prenne le temps de s’y plonger. En ce mois de mai 2022, le jeu fait un surprenant retour avec une « Definitive Edition » à destination des consoles PS5 et Xbox Series X et S. Graphismes améliorés et différents contenus supplémentaires sont au programme d’un jeu que nous avons recommencé à zéro et qui nous a, une nouvelle fois, proposé un gros challenge. Cette version new-gen permettra-t-elle de rallier de nouveaux joueurs à sa cause, sachant que le titre a déjà conquis plus d’un millions d’acheteurs ? C’est ce que nous allons voir !
C’est sur PlayStation 5 que nous nous sommes lancés, pour la seconde fois, dans Outward. Un titre que nous avions déjà parcouru des dizaines d’heures durant à sa sortie, mais qui semble nous réserver encore quelques surprises. Ce test reprendra de nombreux éléments de celui consacré à la version PS4 du jeu, mais nous allons dans un premier temps voir ce que nous réserve ce portage PS5. Tout d’abord, sachez que cette Definitive Edition intègre 2 DLC : Les Frères de Feu et Les Soroboreans. Sachant qu’il fallait déjà plus de 30h en ligne droite pour terminer le jeu de base (et quasi le double pour tout faire), vous comprendrez que ces DLC, qui ajoutent de nouveaux lieux (avec une chouette variété) et de nouvelles quêtes (sans oublier les compétences et l’équipement du joueur), viennent garnir une durée de vie déjà excellente.
Si Outward propose une excellente durée de vie, c’est également parce qu’il est difficile. Et quel drôle de sensation pour nous de replonger dans l’univers du jeu, que nous avions déjà visité en long en large et en travers. Mais là, on reprend l’aventure à zéro, et nous avons rapidement retrouvé cette exigence qui caractérise le jeu de Nine Dot Studios. Qui dit nouvelle aventure dit nouveau personnage, et nouvelles galères. Lors de notre premier combat face à une saleté de piaf, nous avons récupéré et mangé un œuf. Résultat : indigestion. Ca commence bien tout ça… La dure réalité nous revient en pleine face, et même si nous connaissons déjà les principales mécaniques du jeu, il va falloir nous remettre dans le bain. Vous le comprendrez en lisant notre test complet de version PS4 ci-dessous : le jeu demande de l’investissement, et un minimum de jugeotte et d’organisation. La map ne vous indique même pas où vous vous trouvez, votre personnage doit manger, boire, se réchauffer, dormir, et bien sûr s’équiper pour ne pas se faire rouler dessus par le premier crabe de passage.
Mais revenons-en à ce qui nous intéresse aujourd’hui, et voyons si cette Definitive Edition vaut le coup ! Visuellement très daté à sa sortie sur PS4, le jeu l’est tout autant sur PS5. Pas de miracle à l’horizon, et on s’en doutait. Cette version new-gen reste néanmoins plus agréable, très propre (malgré encore un poil d’aliasing) et propose de jolis effets de lumière. Les textures sont un peu plus fines, même si l’ensemble reste basique, les animations en tête. Malheureusement, et c’est quand même un comble pour un titre de ce gabarit visuel, la fluidité n’est pas parfaite. L’ensemble tente de tourner en 60 images par seconde, mais un vilain tearing (déchirement horizontal de l’image) vient gâcher la fête. C’est vraiment dommage !
Au final, et même si cette version n’a rien de new-gen, budget limité du jeu oblige, on est face à un résultat plus agréable et plus propre qu’en 2019. Toutes les qualités, et les défauts bien entendu, restent présents dans cette nouvelle édition, et c’est déjà très bien. En termes de contenu, on en a donc pour son argent avec les DLC, mais on retrouve également de nouvelles maladies (youpi), des améliorations concernant les enchantements et la fabrication ou encore de nouvelles rencontres dans les donjons. De quoi apporter quelques petites nouveautés sympathiques pour ceux qui, comme nous, se replongent dans l’aventure ! On terminera en précisant que les possesseurs du jeu de base et du DLC Les Frères de Feu peuvent obtenir gratuitement la Definitive Edition, via une mise à niveau !
NOTRE TEST COMPLET DE LA VERSION PS4 DU JEU
Outward va droit au but, et ne s’embarrasse pas d’un outil de création de personnage trop complexe. Celui-ci est en effet basique et ne vous occupera qu’une poignée de secondes, et le scénario ne tarde donc pas à se mettre en place. Votre personnage n’a clairement pas de bol, et se retrouve en slibard sur une plage après le naufrage de son navire. Vous étiez parti en quête d’or pour rembourser une dette familiale qui vous colle à la peau, mais tout ne s’est pas passé comme prévu. L‘arrivée dans le monde d’Outward se fait donc brutalement, et ce sera à vous de trouver le nécessaire pour survivre et remplir vos objectifs. On ne peut pas dire que la narration soit très travaillée, et malgré une VF qui a le mérite d’être présente (mais qui s’avère franchement moyenne), la plupart des indications sur l’histoire seront écrites. Les premiers pas dans le jeu s’avèrent vraiment difficiles, et on mesure vite les limites de son personnage. Votre sac à dos ne peut contenir qu’un certain poids d’objets, les armes s’usent, il faut faire avec les variations de température et veiller à ne pas avoir faim ou soif. Beaucoup de contraintes donc, mais que l’on apprend vite à gérer avec un minimum d’organisation.
Il faudra donc s’équiper en conséquence, et avoir tout le nécessaire pour ne pas mourir bêtement tué par une hyène ou un bandit de passage. Dans Outward, on ne gagne pas d’XP en terminant les missions ou en tuant des monstres, contrairement à tous les jeux du genre : c’est votre équipement qui fera toute la différence. Vous ne pourrez donc pas vous aventurer dans les marécages ou les pleines enneigées si vous n’avez pas le stuff nécessaire pour vous défendre et vous protéger contre les variations météo. Le jeu propose pas mal de crafting, et vous pourrez pratiquer l’alchimie et vous fabriquer toutes sortes d’objets, de potions ou d’armes. Les menus sont parfois compliqués à appréhender, mais on prend rapidement plaisir à cuisiner de la viande fraîchement arrachée d’un animal ou à se fabriquer un bonus de feu à utiliser sur son épée. Les mécaniques de jeu sont vraiment bonnes et l’aspect survie bien foutu, rendant le jeu souvent exigeant et punitif.
Les maladies ou autres blessures pourront avoir raison de vous en quelques minutes, quand ce ne sera pas un ennemi qui vous aura éclater la tronche en un coup de hache bien placé. Inutile de foncer tête baissé jusqu’à votre objectif ! N’oubliez pas de faire le plein d’eau potable et de pêcher pour bénéficier de suffisamment de ressources, sans oublier de vous reposer. Dormir est une composante importante du jeu, et une fois encore, la vigilance sera de mise : privilégiez les endroits sécurisés pour installer votre sac de couchage, histoire de ne pas vous faire attaquer ou tuer pendant votre sommeil. Il faudra également compter sur sa tenue (casques, armures, vêtements, bottes), et bien équiper son personnage !
Outward n’est pas un jeu qui prend le joueur par la main, et on pourra s’y sentir parfois perdu. Par exemple, la map indique les lieux et les personnages clés, mais jamais votre position. Observation et réflexion seront donc nécessaires pour s’orienter et ne pas se retrouver paumé au fin fond du désert. Votre personnage devra visiter des zones plutôt variées (forteresses ou villes, plaines, déserts, montagnes, marécages) et trouver de quoi accomplir ses quêtes. En plus de la vie et de l’endurance, à toujours surveiller, vous pourrez utiliser votre mana pour bénéficier de sorts de magie, à apprendre auprès de certains personnages. Attention, augmenter sa jauge de magie demandera de sacrifier de la vie ou de l’endurance. Quand on vous dit que le jeu est exigeant !
Les choix laissés au joueur sont assez importants, et la quête principale est loin d’être linéaire. Une nouvelle fois, rejoindre un lieu important demandera une certaine concentration et une bonne écoute des dialogues, la map se contentant du minimum. On notera que le jeu est intégralement en français, et que de nombreux dialogues proposent des choix. On a réellement l’impression de vivre son aventure comme on le désire, ce qui est un gros point pour l’immersion ! Même si votre personnage ne gagne pas de niveaux, des compétences pourront être acquises : le coup de pied est disponible dès le début, et vous pourrez par exemple débloquer des attaques spéciales ou même lancer des lanternes pour cramer vos ennemis.
Les combats seront nombreux et difficiles. Evidemment, nous sommes à des années lumières de The Witcher 3 par exemple, mais la toute petite équipe de Nine Dots Studio a fait du bon boulot ! Les combats ne sont pas épiques mais vraiment stressants, et on flippe pour sa vie à chaque seconde. Coup fort, coup faible, roulade, parade avec votre arme ou un bouclier : tout y est, et il ne faudra pas oublier ses potions pour ne pas se faire surprendre par un groupe de bandits ou un monstre plus balèze. Votre arme fera forcément la différence, et trouver une arme puissante et légère vous aidera dans votre quête. De nombreux marchands seront également de la partie, histoire de vous racheter du matos, de vous en vendre bien entendu, ou de vous en fabriquer. Il y a de nombreux objets à découvrir, et le jeu réserve même quelques surprises.
En cas de défaite, on ne meurt pas vraiment, et le jeu vous replace en lieu sûr, ou dans le pire des cas dans un camp de bandits. A vous de retrouver votre stuff et de vous sortir de cette mauvaise passe. Autre exemple de mauvaise surprise, nous avons pénétré une forteresse à le recherche d’un lieu sur pour nous reposer. Manque de chance, les propriétaires des lieux ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont dépouillé notre personnage, qui s’est retrouvé dans des mines une pioche à la main. L’occasion de rencontrer d’autres PNJ et de débloquer de nouvelles quêtes annexes. La découverte est plaisante et nous avons passé des heures à nous balader pour découvrir les environs, d’autant que le jeu est jouable en coop (local ou en ligne), ce qui est vraiment excellent !
Outward, dans sa version PS5, conserve toutes les qualités et les défauts du jeu de base. Chronophage, exigeant et proposant un fort potentiel, le jeu mérite à nos yeux d’être découvert. Avec ces années de recul et le retour du titre dans cette version new-gen, on peut dire qu’Outward est un jeu que nous aimons beaucoup. Avec son contenu conséquent et ses visuels plus propres (malgré le tearing), cette Definitive Edition vous en donnera pour votre argent, si vous parvenez à passer les premières heures impitoyables du jeu. Oui, Outward a l’allure d’un jeu PC des années 2000, mais il ne faut pas se fier aux apparences, ni à la rigidité de son gameplay : le jeu de Nine Dot Studios a beaucoup à offrir, et pourrait bien vous surprendre !
Les + de cette version PS5
- toutes les qualité du jeu de base
- les 2 gros DLC sont présents
- visuels plus propres, effets de lumière améliorés
- pas mal de petits ajouts de contenu
- toujours jouable en coop
Les – de cette version PS5
- tous les défauts du jeu de base
- le jeu reste très daté techniquement
- du tearing
- les animations sont toujours aussi raides
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