TEST : Persona 5 Strikers, une suite/spin-off qui fait le job ?
En avril dernier, l’excellent Persona 5 a fait un retour fracassant en mode « Royal » (notre test est à découvrir à cette adresse), avec des sous-titres en français et un contenu clairement massif. Le jeu d’Atlus a rencontré un certain succès, et de nombreux joueurs n’ont pas hésité à le qualifier de RPG de l’année. En ce début d’année 2021, les Voleurs Fantômes sont de retour, sur PS4 mais également PC et Nintendo Switch. C’est cette fois-ci Omega Force qui est au développement : devons-nous nous attendre à un énième musô ? C’est parti pour notre critique de Persona 5 Strikers dans sa version PS4 !
Précisons pour commencer que nous avons installé le jeu sur notre PS5, et que la rétrocompatibilité fonctionne au poil sans aucun soucis technique ou bug. On retrouve donc notre équipe quelques mois après la fin de Persona 5, et l’organisation des vacances d’été est au programme. Mais vous vous doutez que tout ne pas se passer comme prévu, et les événements vont rapidement s’enchaîner. Sans vous spoiler, vous allez découvrir EMMA, une application semblable à Siri qui sert à certaines personnes mal intentionnées à voler les désirs des gens, la mystérieuse Sophia (qui se présente comme « l’amie de l’humanité »), et bien entendu les Palais, ces zones corrompues appelées ici Prisons qui concernent des villes entières. Ne vous emballez pas, les environnements restent très cloisonnés. Pour faire simple, vous devrez découvrir 2 ou 3 rues dans le monde réel pour dégoter des indices puis aller casser du monstre via des donjons dans le monde alternatif, jusqu’à atteindre le boss final. Les fans de la licence ne seront pas dépaysés (les autres seront en revanche un peu perdus il faut l’avouer), et on retrouve à l’écriture les petits gars d’Atlus.
Mais alors, bien que le jeu soit développé par Omega Force, ce n’est pas un musô ? Et bien oui et non… Si certains combats vous mettent face à de nombreux ennemis, l’orientation RPG du titre est bien présente. Dans sa structure narrative tout d’abord, avec un voyage dans plusieurs villes, mais également via les dialogues, une nouvelle fois très nombreux. La découverte des différentes ruelles est franchement sympathique, avec des boutiques pour faire des emplettes, et la découverte des donjons, avec quelques séquences où il faut se faire plus discret, est accrocheuse. Il faut tout de même avouer que les premières heures sont un peu longues, le temps que tout se mette en place et que l’on se fasse au système de combat via les premiers didacticiels. Parlons un peu des combats justement ! On s’attendait, Omega Force oblige, à des dizaines et des dizaines d’ennemis dans des affrontements dantesques, et bien il n’en est rien. C’est à la fois décevant et rassurant, car l’esprit du jeu est totalement présent et respecté. On peut même se la jouer discret, en rasant les murs ou en prenant de la hauteur, histoire de démarrer un combat dans les meilleures conditions. On se retrouve avec une sorte de mélange entre un beat them all et du tour par tour. Les attaques rapides sont vives et nerveuses et on peut même utiliser certains éléments du décor pour botter encore plus de miches. Les compétences des Personae et leurs attaques spéciales figent quant à elles le temps et deviendront vite indispensables, tout en consommant des points de vie ou de mana. Il faudra donc surveiller ses jauges et ne pas envoyer la purée d’un coup pour dégommer le point faible d’un boss !
Il est possible de monter une équipe de 4 personnages parmi les 10 disponibles, et de passer de l’un à l’autre à tout moment entre eux lors des batailles pour effectuer des enchaînements (les transferts) et ne laisser aucun répit aux ennemis. Il faudra également penser à bien équiper ses personnages (armes de mêlée, protections, accessoires) et gérer les liens d’amitié. Concrètement, vos différentes actions vous permettront de débloquer des points à utiliser pour déverrouiller différents bonus. On pourra par exemple choisir d’augmenter la force de tous les membres du groupe, que la jauge de coup spécial se remplisse plus vite après un transfert, ou encore d’augmenter les chances de butin à la fin d’un combat. Nous vous laissons découvrir toutes les possibilités, mais sachez qu’elles sont assez nombreuses. Le jeu reste quoiqu’il en soit assez accrocheur en termes de scénario et de rebondissements, et même si certains de nos personnages préférés ne sont qu’en second plan, le tout reste plutôt travaillé tout au long des 35 heures nécessaires pour venir à bout du jeu. Oui, la durée est bonne sur le papier, mais il y a des longueurs, et les allers-retours entre le Métaverse et le monde réel sont un peu lourds. On ressent comme une petite odeur de remplissage, ce qui est un peu dommage.
Visuellement, ce Persona 5 Strikers est joli, mais reste un cran en dessous de son prédécesseur. Les zones sont bien plus petites et certains effets sont moins réussis. Heureusement, la direction artistique est excellente et l’ambiance est là, renforcée par une excellente bande-son. Le tout reste très fluide (le jeu propose un mode favorisant le frame rate) mais la lisibilité en prend un coup dans les phases de baston. L’interface est en effet très chargée, et même s’il est possible de l’alléger en passant par le menu, c’est parfois le gros bordel à l’écran. L’âme de Persona 5 est en tout cas bien présente, et les développeurs ont parfaitement respecté le style visuel et sonore du jeu précédent. Ce respect permet clairement de faire plaisir aux fans de la première heure, qui retrouveront rapidement leurs marques.
Persona 5 Strikers s’applique à respecter l’univers de Persona 5, que l’on parle de l’ambiance sonore ou du visuel. Bien que ce soit Omega Force au développement, le jeu garde une composante RPG, le tout étant écrit par Atlus. On se retrouve face à des combats nerveux et de nombreux ennemis, mais le scénario reste de bonne facture et on retrouve notre équipe de personnages que l’on apprécie tant. Certes, c’est parfois un peu longuet, les combats manquent de lisibilité et les allers-retours sont pénibles, mais ce Persona 5 Strikers alterne les séquences avec un certain panache, et l’ensemble fait le job. Le plaisir est là, et malgré quelques pics de difficulté frustrants, Persona 5 Strikers reste souvent défoulant et intéressant à suivre. Une bonne alternative si vous avez retourné dans tous les sens Persona 5 Royal, même si le jeu reste un bon cran en dessous.
Les +
- direction artistique réussie et fidèle à Persona 5
- les différentes villes à découvrir
- les combats souvent défoulants, et qui mélangent les genres avec réussite
- le plaisir de retrouver Joker et sa team
- la bande-son
- sous-titres en français !!
- scénario bien écrit…
Les –
- … malgré quelques longueurs
- interface trop chargée durant les combats
- les zones en ville, très petites
- visuellement un cran en dessous de Persona 5
Lageekroom