TEST : Star Wars Outlaws, l’épopée épique tant espérée ?
Depuis quelques mois maintenant, l’éditeur Ubisoft enchaîne les titres de qualité, d’Avatar: Frontiers of Pandora à Assassin’s Creed Mirage en passant par le dernier opus de Prince of Persia. Ubisoft a retenu de ses erreurs, proposant des mondes ouverts moins vastes mais plus fournis, mieux maîtrisés, et des titres qui vont davantage à l’essentiel avec beaucoup moins de remplissage. Ces promesses ont également été faites concernant notre jeu du jour, Star Wars Outlaws, développé par Massive Entertainment épaulé par différentes équipes aux 4 coins du globe. Après avoir terminé le jeu et visité les différentes planètes, grâce à la version PS5 reçue de la part de l’éditeur, il est temps de vous livrer notre verdict. Cette aventure en monde ouvert s’est-elle avérée de qualité ?
Après Pandora, les développeurs de Massive Entertainment nous embarquent donc dans une galaxie lointaine, très lointaine, et côté dépaysement, on peut dire que c’est réussi. La grande force de Star Wars Outlaws, c’est son univers, son ambiance, et de ce côté là, les promesses sont tenues. Si l’aventure aux côtés de notre héroïne Kay Vess débute sur Cantonica (une planète qu’on découvre dans Star Wars Episode VIII), on bouge rapidement du côté des plaines de Toshara, zone ouverte suffisamment grande pour qu’on ne s’y ennuie pas. Monde ouvert oblige, des quêtes secondaires, des camps ou encore des défis accompagnent les quêtes principales, et il y a globalement toujours quelque chose à faire. Se déplacer en speeder sur Tatooine, dans la jungle d’Akima, ou dans les différentes villes est particulièrement grisant, et on s’y croit, grâce aux nombreux PNJ qui font leur vie (et qui vous donnent parfois des objectifs secondaires) et au sound design. Mieux encore, et on l’avait vu dans les différentes présentations du jeu : il est possible de faire un petit tour dans l’espace ! Sans interruption, on peut donc décoller d’une planète, aller faire un tour dans les étoiles (et découvrir différents lieux et objectifs, sans oublier de participer à des combats spatiaux), puis atterrir dans un nouvel endroit. C’est vraiment bien fichu !
Avant de découvrir de nouvelles planètes, il faudra néanmoins avancer quelque peu dans le jeu, et les 5 premières heures font office de gros didacticiel. Les joueurs impatients pourraient rapidement se lasser et passer à autre chose, mais on leur conseille de s’accrocher un peu, de passer outre le rythme lent des débuts, car l’aventure prend un peu d’ampleur par la suite. Le titre opte pour un système de factions, et Kay va pouvoir participer à des missions pour faire évoluer sa réputation auprès des Pykes, des Hutts, de l’Aube Écarlate et du Clan Ashiga. Contrats, missions secondaires et principales se succèdent auprès de ces différents syndicats, et entretenir de bonnes relations permet d’accéder plus facilement à leurs zones.
Avec une bonne réputation, on vous laissera tranquille, mais dans le cas contraire, ce sera beaucoup moins facile et il faudra se la jouer discret. Autres exemples, en cas de très mauvaise réputation, vous aurez des escouades de tueurs aux fesses, les marchands augmenteront leurs tarifs et vous raterez des opportunités. En cas de réputation excellente, ce sera donc l’inverse, avec des tarifs préférentiels, des zones accessibles ou encore de nouveaux équipements. Le système est bien fichu, même si on finit à la longue par l’oublier, mais les trahisons possibles et les différents choix relancent l’intérêt. Le récit peine à démarrer mais monte (un peu) en puissance à environ 50% de la quête principale, avec quelques caméos qui viennent titiller les fans. Avouons tout de même que le scénario dans sa globalité n’est pas forcément emballant.
Et si on parlait gameplay ! Star Wars Outlaws pioche çà et là divers éléments pour nous proposer un cocktail efficace mais qui manque parfois d’ambition et de saveur. On retrouve un tir au ralenti à la Splinter Cell Conviction (voire Red Dead Redemption 2), de l’infiltration à la Watch Dogs, un peu de grimpette à la Uncharted, et des séquences dans l’espace qui rappellent Star Wars: Squadrons. Les références sont de qualité, mais le titre a du mal à trouver son équilibre. Le choix de ne pas proposer de sable laser mais uniquement un blaster (améliorable néanmoins) est intéressant, mais les gunfights sont un peu mous (avec un système de rechargement à la Gears of War) et l’ensemble manque d’impact. Pire, quand on ramasse une arme plus puissante d’un ennemi (il y en a un peu plus d’une dizaine différentes), on ne peut pas la conserver une fois les munitions utilisées.
Notre héroïne lâche d’ailleurs cette arme à chaque interaction (monter une échelle, effectuer un piratage…), ce qui est vraiment frustrant. Kay est d’ailleurs un peu rigide, mais peut faire des roulades et attaquer au corps-à-corps. Les coups de poing sont très puissants, et il en faut 3 pour terrasser la plupart des ennemis, contre plusieurs tirs de blaster dans la tête. Curieux… Le blaster permet également d’interagir lors de certaines énigmes, et propose des modes de tir alternatifs (tirs en continu, tirs puissants), sans oublier le fameux mode « concentration » qui permet de cibler et d’enchaîner les cibles, à pied et même sur votre speeder (en speeder, on ne peut pas tirer quand on veut).
L’infiltration prédomine clairement, et certaines missions vous demandent de rester totalement discrets, d’éviter les ennemis ou encore les caméras, de pirater des ordinateurs (après 20 piratages tous identiques, nous avons automatisé la chose dans les options d’accessibilité), sous peine de vous coltiner un échec immédiat. Le jeu est parfois difficile, et quand on est recherché, on en prend plein la tronche. A l’image d’Avatar, la difficulté est haute et compense les faiblesses d’une IA qui a bien souvent du mal à vous capter. L’infiltration est assez frustrante, la faute à des checkpoints pas toujours bien placés et des petites errances dans les mouvements de Kay. Pour monter en puissance, on accède à des améliorations pour notre personnage (via différents experts), son speeder (moteur, châssis, maniabilité, boost) et bien évidemment son vaisseau (coque, bouclier, canon laser).
Il n’y a pas de points d’expérience ni de points de compétence mais des améliorations qui se débloquent en récoltant certains nombre d’objets ou en accomplissant différents défis. Le système est bien fichu et pousse à l’exploration, obligeant à effectuer quelques quêtes secondaires. C’est vraiment sympa si on souhaite en découvrir davantage sur l’univers, mais celles et ceux souhaitant se concentrer d’abord sur la quête principale seront un peu pris en otage par le système. Néanmoins, on s’arrête souvent dans les lieux qu’on découvre pour y dénicher les différents coffres, ce qui permet d’évoluer sans trop se forcer. On peut également débloquer des bonus pour notre petit Nix !
Justement, Nix, parlons-en ! Votre petit compagnon tout mignon vous est bien souvent d’une grande aide, pouvant distraire les ennemis, saboter des alarmes, ouvrir des portes, ou faire les poches et vous ramener des objets utiles comme des grenades ou mieux, des cartes d’accès ! Quelques petites énigmes demandent la participation de Nix, mais ce dernier pourra aussi se la donner durant les combats. En gros, il dispose de 2 modes d’action : soit il vous suit sagement, soit il participe aux combats de lui-même. Il peut même attirer les caméras sur lui pour vous laisser le champ libre ou faire péter des barils explosifs ! Nix est l’atout mignon du jeu, clairement, et on peut même participer à un mini-jeu culinaire avec lui pour débloquer quelques bonus.
Tout ça n’est pas ultra original et on a déjà vu des mécaniques similaires dans d’autres productions Ubisoft, mais ça fait bien le taf et quelques améliorations sont également au programme ! Côté durée de vie, nous avons mis un peu moins de 20 heures pour terminer la quête principale. Il y a pas mal d’autres choses à faire, et vous pouvez facilement doubler cette durée de vie pour atteindre le 100%. Une durée de vie très convenable, pas trop longue ni trop courte, ce qui nous va parfaitement.
On terminera avec un mot sur les visuels. Clairement, un gros travail a été fait par les développeurs pour proposer des environnements variés, qu’on parle des planètes ou de l’espace, sans parler de certains lieux peuplés qui sont très vivants. Star Wars Outlaws est un jeu dépaysant, et l’univers de la saga de Georges Lucas (sabordé ces dernières années par Disney) y est pour beaucoup. On a enfin entre les mains une œuvre Star Wars respectueuse du lore, et ça fait plaisir ! De nombreux effets visuels sont très chouettes, et plusieurs réglages graphiques sont disponibles (nous avons opté pour le mode qualité/40fps en désactivant le grain et le flou de mouvement).
Certains lieux sont tout particulièrement immersifs, mais l’expérience est au final mitigée. En effet, on a l’impression que le jeu n’est pas au niveau des différentes présentations, et certaines textures sont vraiment moches. On notera aussi des animations un peu raides, des bugs visuels, une héroïne pas si charismatique (son visage est souvent raté), des reflets au sol bien moches et même de l’aliasing. On aurait espéré mieux, surtout pour un jeu « new-gen ».
Star Wars Outlaws pioche pas mal d’idées à gauche et à droite et tente de nous proposer une expérience qui restera dans les mémoires, avec de l’exploration, des quêtes nombreuses, de l’infiltration, de l’action, des séquences spatiales et une bonne montée en puissance. Mais si le jeu de Massive Entertainment se fait sans déplaisir, il ne parvient jamais vraiment à décoller à nos yeux et manque de séquences marquantes, celles qui restent en mémoire des années après. Chaque mission est sympathique, il y a une certaine diversité, le système de syndicat est efficace, les balades en speeder sont grisantes, le monde est bien mieux géré que dans les autres jeux de l’éditeur, mais on reste néanmoins sur notre faim, la faute à un manque de punch global, à une IA défaillante et à des mécaniques trop classiques. Star Wars Outlaws nous a fait passer de bons moments (une fois passées les 5/7h de jeu) mais n’est pas l’épopée épique qu’on aurait espérée.
Les +
- l’ambiance, excellente
- un monde ouvert à la bonne taille
- les villes, vivantes et immersives
- durée de vie bien équilibrée
- les musiques et le sound design
- le système d’améliorations, qui pousse à l’exploration
- les syndicats
- la VF
- Nix, franchement mignon
- la possibilité d’opter pour les bandes-noires, bien stylé
- la variété des environnements
- les séquences spatiales, sublimes
Les –
- le vilain de l’histoire, pas bien marquant
- l’IA souvent à côté de plaque
- l’infiltration (frustrante) digne du premier Watch Dogs
- les gunfights qui manquent de punch
- encore pas mal de bugs
- des mécaniques de gameplay trop classiques
- seulement 2 types de piratage…
- un seul combat de boss, et quasi pas de séquences mémorables
- parfois pas très beau
Lageekroom