TEST : System Shock Remake, le titre culte remis au goût du jour sur PS5

Beaucoup d’entre vous ne doivent pas connaître l’excellent System Shock, et pour cause, le titre a 30 ans déjà puisqu’il est sorti en 1994. L’influence de ce titre désormais culte est pourtant bien réelle, et de nombreux jeux s’en sont inspirés, de Deus Ex à Half-Life en passant par Prey ou Bioshock. Son créateur, Ken Levine (qui a travaillé sur System Shock 2), décrit d’ailleurs parfaitement l’expérience proposée par le jeu, qui « laisse le joueur conduire le jeu et non le concepteur ». Un ressenti qu’on ne peut que confirmer après avoir terminé ce remake, dans lequel nous avons parfois tourné en rond mais qui propose un type d’expérience presque disparu aujourd’hui. C’est parti pour notre avis sur la version PS5 du remake de System Shock, développé (un peu dans la douleur) par Nightdive Studios.


System Shock Remake est un FPS dans lequel le joueur incarne un hacker s’infiltrant dans une station spatiale pour mettre un terme à une IA qui fait des siennes appelée SHODAN. On découvre au fur et à mesure de notre progression les différents étages de la station, faisant face à différents pièges, ennemis et boss, le tout dans une ambiance parfois lugubre et clairement oppressante. Dans sa progression et ses différentes mécaniques, le jeu n’a que peu évolué et propose une expérience typique des années 90, durant laquelle le joueur va devoir se débrouiller. On tourne parfois en rond, ne sachant pas quoi faire, et il faut découvrir par soi-même comment progresser. À une époque où tout est ultra dirigiste, avec des points d’intérêt dans tous les sens, ce genre de proposition peut surprendre, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. Nous avons adoré l’expérience, totalement immersive, mais nous avons également souvent été frustrés de tourner bêtement en rond à cause d’un détail. Soyez prévenus : System Shock Remake est un jeu plutôt exigeant, qui ne plaira pas à tout le monde.



Le jeu est assez difficile, avec des ennemis parfois coriaces qui vous attaquent au corps-à-corps ou à distance, des munitions ou grenades qui peuvent se faire rare, et des niveaux labyrinthiques. On explore, à la recherche d’un passage, d’un interrupteur ou d’une interaction qui nous permettra de progresser dans le niveau, le tout avec des ennemis qui réapparaissent régulièrement. Parfois, on atteint l’ascenseur pour changer d’étage, mais on découvre que tous les objectifs (notamment liés à la sécurité) n’ont pas été atteints, et on y retourne. Ce système est entrecoupé de quelques séquences de shoot’em up, en mode rétro fluo années 80, qui demandent d’effectuer un piratage pour atteindre une nouvelle salle. Des séquences plutôt sympathiques et parfaitement jouables, mais qui traînent un peu en longueur. Le rythme du jeu est assez lent au global, avec une action pas hyper dynamique (les gunfights sont assez mous). Heureusement, l’immersion rattrape le tout, et donne envie de poursuivre la découverte du vaisseau.



Il faut également bien gérer son inventaire, ramasser divers objets ou armes, les désassembler ou les revendre pour acheter des bonus de soin ou de puissance, et des munitions. On est loin de certains FPS bourrins de ces dernières années (avec même quelques notions de jeu de survie), et on avance bien souvent avec prudence, cherchant les différents badges de couleur pour déverrouiller les bonnes portes, détruisant les caméras pour faire baisser la sécurité, ou trifouillant des disjoncteurs pour rétablir le courant. Le jeu est difficile dès son premier étage, et nous vous conseillons, pour votre première partie, d’opter pour le mode facile. Le jeu propose d’ailleurs, au démarrage, de gérer la difficulté de plusieurs critères : combats, énigmes, cybers et puzzles. Les armes sont à ramasser, mais on peut également en fabriquer, et le jeu propose également des mini stations de recharge d’énergie pour un certain type de flingues. L’ambiance est quoi qu’il en soit très réussie, avec un excellent sound design et des décors qui parviennent à proposer une certaine variété.



Si le fond n’a pas trop changé, la forme a quant à elle largement évolué. Le titre a en effet bénéficié d’un gros ravalement de façade et propose une direction artistique vraiment classe, mélange de pixels et de modernité. En gros, on profite d’effets visuels modernes et de qualité mais également d’objets ou de textures en mode pixel art, ce qui surprend dans un premier temps. Puis on s’y fait, et si on se doute que le budget modeste a quelque peu « forcé » les développeurs à trouver des compromis, cela fonctionne vraiment bien. Le jeu se joue « à l’ancienne », mais les commandes ont néanmoins été modernisées et s’avèrent parfaitement fluides, tout comme le framerate, calé à 60 images par seconde. Une fluidité très appréciable, quel que soit l’environnement traversé. Côté durée de vie, nous avons mis une bonne quinzaine d’heures pour terminer le jeu. En ligne droite et en connaissant les objectifs (non indiqués dans le jeu), on peut diviser cette durée de vie par deux.



Avec System Shock Remake, les développeurs de Nightdive Studios ne prennent clairement pas le joueur par la main, avec une expérience old school, laissant le joueur se débrouiller, explorer, deviner, mais surtout survivre. Le jeu a des défauts, notamment au niveau de ses gunfights un peu mous, on tourne souvent en rond et le manque de clarté dans les objectifs est frustrant. Néanmoins, nous avons pris du plaisir à parcourir les différents niveaux de la station, à fouiner, à gérer notre inventaire, le tout dans une ambiance vraiment travaillée. Visuellement, c’est surprenant mais cela fonctionne bien, et le sound design est très réussi également. On préfère vous prévenir, l’exigence du titre va en laisser certains sur le carreau, mais si on s’investit dans System Shock Remake, l’expérience en vaut la chandelle. 


Les +

  • la direction artistique, mélange de pixel art et de modernité
  • l’ambiance, excellente et parfois étouffante
  • un titre toujours aussi culte
  • le sound design
  • le travail sur l’interface
  • certains puzzles
  • un jeu qui ne prend pas le joueur par la main
  • gameplay remis au goût du jour…

Les –

  • mais les gunfights sont mous
  • on tourne parfois en rond…
  • … à cause d’objectifs qui manquent de clarté
  • un level design labyrinthique qui fait daté

Lageekroom

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