TEST : The Last of Us Part I, la claque technique de la rentrée ?
En attendant le mastodonte God of War Ragnarök, prévu pour le 9 novembre prochain (sauf rebondissement, mais ne portons pas la poisse), Sony réserve une jolie cartouche aux joueurs PS5 pour cette rentrée ! Le jeu culte de Naughty Dog, The Last of Us, fait en effet son retour sur new-gen avec un remake qui fait déjà beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux ! Nous avons eu la chance de recevoir une exemplaire du jeu afin de nous plonger à nouveau dans l’histoire de Joel et Ellie, et il est temps de vous partager notre ressenti !
Mettons tout de suite les choses au clair : lorsque nous testons un jeu, nous parlons de son scénario, de ses personnages, de ses graphismes, de sa durée de vie ou encore de son prix de vente. Tous ces éléments là font partie de l’équation, mais chaque joueur aura sa priorité. Certains préfèrent un jeu court et beau, d’autres ne sont pas regardant sur les visuels si le prix de vente est accrocheur… Nous pensons toutes et tous différemment, nous avons des budgets et des critères différents… L’utilité d’un remake déclenche toujours des débats, surtout lorsque l’œuvre en question est encore totalement d’actualité. Si le remake de Mafia n’a posé aucun problème aux joueurs, c’est parce que le titre de base était clairement daté et que le remake était vendu une quarantaine d’euros. Concernant The Last of Us, le constat est différent : le je de base, même sur PS3, est encore très joli, et le tarif de 80 euros fait grincer des dents. L’existence même de ce remake est donc remise en cause par certains, et on les comprend.
Remake ou remaster ? La question peut également être posée. Nous avons toujours considéré The Last of Us Part I comme un remake, mais même le trailer de lancement nous met le doute, avec sa mention « remasterisé pour la PlayStation 5 ». Certes, le gameplay reste inchangé (à quelques ajustements près), le scénario et les dialogues n’ont pas bougé, mais le travail réalisé sur les visuels, les visages, les effets de lumière, et tout ce qui touche à la technique en général, est colossal. Oui, on connait déjà le jeu, mais on a l’impression de redécouvrir chaque décor, chaque immeuble, chaque souterrain. Le jeu est passé par la PS3, la PS4, et maintenant la PS5, mais le passage à la new-gen est incomparable. Du coup, à qui s’adresse ce remake ? Aux fans, sans aucun doute. Aux nouveaux joueurs également, qui vont découvrir le titre dans sa meilleure version. Et puis il y a les joueurs patients, qui attendront une baisse de prix. Un lancement aux alentours de 40/50 euros aurait été clairement percutant, mais Sony en a décidé autrement.
Oui, le prix de vente a une importance ! Depuis la nuit des temps, les journalistes et testeurs prennent en compte le facteur prix, pour le mettre en corrélation avec le budget du jeu ou encore la durée de vie. The Last of Us Part I est un titre à gros budget, mais la mise en scène, le level design, les doublages et le scénario existaient déjà. On peut donc légitimement penser qu’un effort sur le prix aurait été le bienvenu. Le tarif a donc toujours eu une incidence sur le ressenti final d’un jeu (il n’y a qu’à prendre Stray en exemple, jugé par beaucoup de professionnels « un peu cher » par rapport à sa durée de vie), et on ne voit pas pourquoi The Last of Us devrait faire figure d’exception. Les gens payent leur jeu, certes parfois moins cher dans certaines enseignes, mais le prix a un réel impact sur l’intérêt que vont porter les joueurs au titre en question. L’exclure de l’équation est donc pour nous une erreur !
Revenons-en au jeu de Naughty Dog ! On ne vous fera pas une tartine sur le jeu en lui-même, les tests étant déjà innombrables sur le net. De notre côté, nous aimons beaucoup ce premier opus, davantage que sa suite même. Par son côté plus intimiste, plus « simple » peut-être. Le duo Joel et Ellie a marqué le jeu vidéo, tout comme la narration proposée par les développeurs. The Last of Us est un jeu riche en émotions, intense, bourré de rebondissements et de séquences cultes. Le jeu, à travers ce remake, est le même mais semble parfois différent, avec une direction artistique plus réaliste (souvent moins colorée et plus sombre). Attention, cette dernière ne plaira pas à tout le monde, et l’ensemble se rapproche de The Last of Us II. D’autre éléments sont hérités de cette suite, comme le comportement des infectés ou encore l’IA, alliée comme ennemie, qui a été ajustée. Ellie évite de courir sans cesse à découvert, tandis que les ennemis contournent davantage et se mettent à couvert et lancent des patrouilles. Par contre, on ne pourra ni esquiver ni ramper comme dans TLOU 2… Joel est un peu rigide, comme à la bonne époque, et le feeling manette en main a un peu vieilli.
Malgré tout, certaines animations ont été retravaillées, et les mouvements de Joel sont moins scriptés, notamment lorsqu’il change d’arme. Le corps-à-corps est toujours aussi brutal, viscéral, et la violence est encore plus percutante. Les impacts de balle font mal, et on assiste souvent à des gerbes de sang lorsqu’on éclate le crâne d’un ennemi. Les décors ne sont pas en reste, avec des effets de particule nombreux, des lumières travaillées et sublimes, des reflets dans chaque flaque d’eau, sur chaque fenêtre ou véhicule, des visages bourrés de détails, des regards expressifs… Chaque personnage a bénéficié d’un travail incroyable, allié comme ennemi, et les infectés n’ont jamais été aussi cradingues. Et que dire du travail sur le son, juste impressionnant si on a le bon casque. Ajoutez à ça les nombreuses options d’accessibilité et les fonctionnalités (assez discrètes) de la DualSense, et il ne fait aucun doute que le travail réalisé est bel et bien présent ! Malgré tout, quelques petits couacs sont toujours d’actualité : la synchro labiale a quelques ratés (comme à l’époque), il y a des bugs de collision et le framerate en mode 4K (le jeu propose également un mode performance en 60fps) est parfois instable.
Que l’on envie les joueurs qui découvrent The Last of Us pour la première fois avec ce Part I ! Toutes les qualités du jeu de base sont là (narration, level design, écriture des personnages), et l’ensemble est sublimé par une belle claque technique. Nous avons déjà terminé le jeu sur PS3 puis PS4, et l’avons refait avec plaisir sur PS5 ! Le titre est incontestablement un élément fort et important du catalogue de jeux de la PS5. Seulement voilà, nous avons toujours pris en compte le prix de vente des jeux pour nos tests, et on fera de même avec le jeu de Naughty Dog. Plein pot, The Last of Us est proposé aux alentours des 80 euros, et un peu moins en fouinant un peu sur le net (60/65 euros). Oui, on peut le trouver moins cher, mais un effort de la part de Sony aurait été le bienvenu. The Last of Us Part I est un titre incontournable, une véritable baffe technique, un jeu à la narration impeccable, mais la politique tarifaire de Sony lui joue un mauvais tour. On vous conseille d’attendre une baisse de prix avant de vous lancer. Certains disent que l’art n’a pas de prix, mais le portefeuille des joueurs ne le voit pas forcément sous cet angle.
Les +
- les qualités du jeu ne sont plus à démontrer
- une véritable baffe technique
- des visages sublimes et bourrés de détails
- on redécouvre certains décors
- l’histoire, toujours aussi touchante
- travail sonore impeccable
- l’IA, ajustée
Les –
- quelques couacs de synchro labiale
- le gameplay, à peine retouché
- le prix de vente, qui fait débat et à raison
Lageekroom