TEST : WRC 10 : que vaut la version Nintendo Switch ?
C’est presque devenu un rituel. Chaque année, quelques mois après sa sortie sur consoles de salon, le nouvel épisode de la série WRC débarque sur Nintendo Switch. A l’œuvre sur la licence depuis WRC 5, le studio KT Racing n’a eu de cesse d’améliorer sa formule année après année, mais ses adaptations Switch se sont avérées inégales. Malgré tout, WRC 9 avait réussi à nous convaincre, montant ses visuels d’un cran tout en conservant ses excellentes sensations de conduite. Ce WRC 10 continue-t-il sur cette pente ascendante ? C’est ce que nous allons voir.
Disons-le d’emblée, comparer WRC 10 dans sa version Switch avec la version PS5 pour ne citer qu’elle n’a finalement que peu d’intérêt. L’intérêt n’est pas le même, et c’est l’aspect nomade de cette version Switch qui reste le plus intéressant à nos yeux. En effet, si vous possédez déjà le jeu version Xbox Series ou PS5, cette version Switch n’a aucun intérêt si elle est vouée à être utilisée sur votre télévision. En revanche, l’aspect portable de la console de Nintendo est un réel plus, histoire de pouvoir jouer partout, et de se faire une petite spéciale de temps en temps, dans le train ou calé au fond du lit. Forcément, il ne sera pas question ici de 4K ou encore de gâchettes adaptatives, la Switch faisant avec ses propres moyens. Ce test reprendra donc des éléments de celui consacré à la version new-gen, en précisant qu’elles sont les principales différences de ce portage.
Il y a des points très satisfaisants dans cette version Switch, et d’autres moins. Commençons par les éléments positifs, et le contenu riche et varié du titre en fait partie. On retrouve en effet sur la petite cartouche Switch toutes les spéciales, tous les modes de jeu et tous les véhicules présents dans les autres versions. WRC 10 célèbre les 50 ans de la compétition, et lui rend clairement hommage. Le mode 50ème anniversaire propose par exemple aux joueurs de participer à des rallyes des années 70, 80 ou 90. Terminer une épreuve en débloquera une nouvelle, et on commencera par le Rallye Acropolis de 1973. L’idée est excellente, et permet par exemple de retrouver les sensations du rallye de Suède de 2004, mais ces épreuves sont globalement difficiles, et toutes les débloquer est un véritable challenge, surtout que l’on doit faire avec la difficulté proposée sans possibilité de changer. A côté de ça, on retrouve les modes habituels des éditions précédentes, la recette étant désormais bien connue. En plus des défis quotidiens en ligne, du mode saison, de l’éditeur de livrées (pour personnaliser ses voitures), des clubs en ligne ou du mode copilote, on retrouve l’excellent mode carrière, toujours aussi complet et accrocheur. Ne vous attendez pas à une mise en scène de folie à base de cinématiques, l’ensemble reste un poil austère mais toujours aussi bien fait. On débute en Junior WRC ou en WRC 3, et il s’agira de gérer son calendrier pour enchaîner les événements, gagner de l’expérience et de la renommée, et investir dans la recherche et développement. C’est via le calendrier que l’on choisira de former son équipe, de se reposer, de participer à des épreuves spéciales ou à des rallyes, et l’embauche de personnel sera de la partie. La gestion d’équipe est importante, et engager un mécanicien permet d’augmenter la vitesse de réparation des véhicules tandis qu’un kiné réduit la fatigue de l’équipe. On n’oubliera également pas l’agent, qui permet de débloquer davantage d’événements. Divers objectifs, à court ou à long terme, sont également proposés, histoire de grapiller encore plus d’expérience, d’argent, ou de réputation auprès des constructeurs.
Du côté de la R&D, de nombreuses améliorations sont à débloquer via des points de talent. On citera par exemple le boost d’XP, des bonus de moral, une chance accrue de tomber sur des événements rares, ou encore des changements liés aux performances et à la fiabilité de vos véhicules (dégâts subis diminués, meilleure adhérence sous la pluie, châssis renforcé, réduction des distances de freinage). L’ensemble est très complet et donne envie de s’y investir et d’enchaîner les saisons et les événements ! Les réglages occupent également une place importante dans la carrière, et en particulier la gestion des pneus. Les connaisseurs se feront plaisir, tandis que les autres utiliseront les réglages de base, plutôt bien fichus. Les développeurs ont également également ajouté le shakedown, qui permet avant chaque rallye de tester les réglages de la voiture sur une portion de route. Cela permet d’anticiper la conduite, de s’habituer aux différents types de revêtements et aux conditions météo avant de se lancer. Car une fois sur la route, la concentration est de mise et il faudra éviter de cligner des yeux durant de longues minutes pour ne pas finir dans un ravin. Le contenu est donc bel et bien là, et ravira les fans de la compétition !
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Et le gameplay dans tout ça ? Et bien une nouvelle fois, la Switch s’en sort très bien et les sensations sont excellentes. Les sticks un peu mous de la console font le job, tout comme les gâchettes. La Switch fait avec ce qu’elle a, mais l’ensemble est bon, et la conduite demande pas mal de doigté. La marge de progression est grande, et jouer en mode portable est plutôt plaisant. Le contenu est bon, le gameplay fait son job, mais qu’en est-il du visuel ? Et bien c’est là que le bât blesse, et ce WRC 10 s’avère visuellement décevant. C’est d’ailleurs assez curieux, car de gros progrès avaient été faits pour WRC 9, et le jeu semble même moins beau. Tous les défauts techniques répondent présent : aliasing, clipping parfois violent, textures en basse résolution, bugs visuels… ça pique franchement les yeux, et même le framerate toussote fréquemment. Même si les voitures sont bien modélisées et que quelques jolis effets de lumière nous rappellent que le jeu était très beau sur les autres machines, on ressort déçus par les graphismes de ce portage. Nous avons relancé WRC 9 dans la foulée, un peu perplexes, et ce dernier s’est avéré plus joli. C’est franchement dommage, car l’essentiel est là.
La licence WRC a su monter en puissance ces dernières années, mais accuse un petit coup de mou avec ce dixième opus sur Nintendo Switch. Si le gameplay est toujours aussi agréable et que le contenu répond présent, c’est l’aspect technique qui fait tâche, avec un jeu moins beau que l’épisode de l’année dernière. Du coup, les possesseurs de WRC 9 ont-ils un réel intérêt à passer sur ce WRC 10 ? S’ils espèrent une évolution visuelle, alors c’est non, mais si profiter du nouveau contenu lié au cinquantième anniversaire vous tente, alors vous en aurez pour votre argent. Si vous débutez dans la série sur Nintendo Switch, on vous conseille d’attendre une baisse de prix, ou tout simplement de vous procurer dans un premier temps un WRC 9 moins onéreux.
Les +
- contenu riche et varié
- gameplay qui fait le job
- le sound design
- la carrière, toujours aussi efficace
- jouer en mode nomade, c’est toujours sympa
Les –
- visuellement très moyen
- voire même moins beau que WRC 9
- clipping, aliasing, textures basiques…
- aucun intérêt d’y jouer sur votre TV si vous possédez une autre version
Lageekroom
Bien joué