Avis BD Glénat : Alva dans la nuit (récit complet)
Le mois de septembre est décidément très riche du côté des éditions Glénat, et après l’excellent « Une nuit avec toi« , nous avons eu la chance de découvrir un autre récit complet, très différent dans son scénario mais tout aussi excellent. Le 20 septembre très exactement est sorti « Alva dans la nuit », un ouvrage scénarisé par Aksel Studsgarth et dessiné par Daniel Hansen, deux auteurs scandinaves issus du comics, du cinéma et du jeu vidéo. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Nous sommes au cœur de l’hiver. Alva, une orpheline, vit en marge de la société. Elle survit dans les faubourgs ternes d’une ville scandinave en tant que cambrioleuse, grâce à ses talents exceptionnels pour grimper le long des édifices. Durant un casse avec ses deux associés, Morten et Mini, dans un immeuble où ils dérobent des pièces d’or dans l’appartement d’un vieil homme, elle libère par mégarde, Sidsel, une sorcière de 2m10 qui possède la faculté de cracher des pépites d’or. L’affaire finit mal. Sidsel tue brutalement Morten et le vieil homme, alors que Mini s’échappe de justesse. Alva grimpe sur le toit où Sidsel l’attend. La sorcière ne tue pas la jeune fille, car elle reconnaît quelque chose en elle : une parenté ancestrale qui lie la sorcière à une tribu, le Peuple des Nuages. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
La jaquette absolument magnifique et sombre de « Alva dans la nuit » ne trompe pas sur la marchandise : le récit que nous avons découvert, thriller fantastique teinté de mythologie nordique, nous a embarqués dans un récit intense, riche en rebondissements et visuellement impeccable. Sur plus de 200 pages, nous suivons Alva, une orpheline en marge de la société, qui vit de cambriolages avec ses 2 associés Morten et Mini. Mais alors que notre trio de braqueurs part pour dérober des pièces d’or à un vieil homme, les choses vont dégénérer lorsqu’ils vont se retrouver face à une porte derrière laquelle est enfermée une sorcière, celle qu’on aperçoit sur la couverture. Ce qui commençait comme un polar d’action et de suspense va rapidement se transformer en récit fantastique, faisant la part belle à la magie ancestrale. Nous résumons grossièrement (et volontairement) l’intrigue, qui mérite d’être découverte lors de la lecture (nous avons presque l’impression d’en avoir déjà trop dit), car « Alva dans la nuit » propose une narration qui monte en puissance. Notre trio, qui se transforme rapidement en duo, va tenter de refourguer l’or récupéré, mais va se retrouver traqué par une mystérieuse organisation… sans oublier la sorcière, qui a laissé une marque sur le visage d’Alva. L’ensemble bouge bien, c’est dynamique, et le cocktail action/suspense/horreur/fantastique fonctionne bien.
Les auteurs distillent ça et là pas mal de clins d’œil au cinéma, au jeu vidéo (en citant même certains titres), et on sent clairement qu’ils sont issus du milieu du comics. Que l’on parle du découpage, de la mise en scène ou de la nervosité des scènes d’action, tout est excellent, y compris le rendu en noir et blanc. C’est propre et détaillé, avec des contrastes superbement maîtrisés, de nombreuses séquences se déroulant de nuit ou dans des zones enneigées. Les séquences en voiture sont très cinématographiques également, des plans larges à ceux en vue de dessus. C’est beau, très beau même, et les personnages sont eux aussi très réussis et expressifs. Il n’y a vraiment rien à reprocher à l’ouvrage, si ce n’est que le mélange des genres pourra surprendre. A l’image du film « Une nuit en enfer », qui démarrait comme un road trip avant de basculer vers l’horreur, « Alva dans la nuit » propose quelques éléments purement fantastiques qui demanderont de bien faire fonctionner sa suspension consentie de l’incrédulité (on pensera notamment à un personnage qui peut imiter le visage d’une personne qu’elle touche). Le résultat a quoi qu’il en soit parfaitement marché sur nous, et nous nous sommes éclatés à suivre Alva dans sa quête d’identité, accompagnée par un Mini attachant. Action, horreur, suspense, secrets de famille, le tout enrobé de thèmes intéressants dénonçant notamment les tests sur les animaux : « Alva dans la nuit », c’est tout ça, et c’est vraiment excellent !
Lageekroom