Avis BD Glénat : Genius, un robot pas comme les autres – Tome 1
Disponible cette semaine aux éditions Glénat, « Genius, un robot pas comme les autres » traite d’un sujet passionnant que l’on retrouve régulièrement dans la littérature ou au cinéma : l’intelligence artificielle. Genius est en effet un androïde, et le jeune Max va le voir débarquer à la maison pour lui tenir compagnie. Mais peut-on réellement faire confiance à une machine ? On retrouve Stéphane Hirlemann au dessin et Sergio Salma au scénario de ce premier tome, dont nous allons vous parler sans plus attendre.
Synopsis : Dans un futur proche, les androïdes sont entrés dans les foyers et peuplent notre quotidien. Dans ce monde, Max, 12 ans, est un jeune adolescent solitaire qui a du mal à se faire des copains. Son père est très accaparé par son travail, il est souvent absent et culpabilise de laisser son garçon seul à la maison. Max a toujours aimé les robots, et adore observer les étoiles. Son père lui offre un jour ce qu’il pense être le cadeau idéal : Genius, un androïde dernière génération. Max est d’abord réticent et boude son cadeau avant d’être surpris par la gentillesse de ce jouet ultra sophistiqué. Petit à petit, contre toute attente, de puissants liens se tissent entre le garçon et la machine. Mieux encore ! Il semblerait que Genius évolue : ses traits et ses attitudes s’humanisent. Bientôt, il ressentira des sentiments réels et des questions surgiront dans son esprit : supportera-t-il de n’être qu’une machine et quelle place va-t-il vraiment prendre dans la vie de celui qui s’apprête à rentrer dans l’adolescence. Ce premier tome est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
« Genius, un robot pas comme les autres » est une bande-dessinée composée de courts récits, tournant autour d’un thème commun : l’arrivée de Genius dans la maison de Max. Ce dernier est un adolescent et vit avec son père, très accaparé par ses « réunions », qui consistent souvent à fricoter avec des femmes. Max est souvent seul à la maison, et son père décide (se sentant coupable à cause de ses absences répétées) de lui offrir un androïde appelé Genius, « la solution idéale pour éviter la solitude » selon Personal Robotics, spécialiste mondial en nanotechnologie. L’arrivée de Genius n’est pas forcément bien vue par Max, qui avoue avoir peur de ce genre d’androïde. Le regard parfois inquiétant de Genius n’aide pas à se sentir à l’aise à ses côtés, d’autant plus que le robot semble souffrir de quelques « bugs » altérant son comportement. Mais il faut avouer que Genius a des qualités, qu’il est présent au quotidien et aide énormément dans les tâches ménagères. Sa présence s’avère donc utile, mais fausse malgré tout les relations entre Max et son père. Par exemple, ce dernier oublie l’anniversaire de son fils, que le robot lui rappelle en l’appelant à son travail. Le père de Max fonce donc acheter un cadeau et un gâteau pour son fils, qui affirme « avoir de la chance ». Sans Genius, rien de tout ça ne serait arrivé… Les récits s’enchaînent durant ce premier tome, et certains s’avèrent assez percutants. Genius ferait-il preuve de jalousie, lui qui est censé être le véritable meilleur ami de Max ? Et pourquoi réagit-il de façon étrange en découvrant le mot « esclave » ? Son regard en dit parfois long, et on croirait presque qu’il commence à éprouver des émotions.
Cette « humanisation » de la machine est un thème récurrent dans la science-fiction, et le test de Turing vous dit forcément quelque chose si vous êtes familier du genre. Ce test consiste, pour faire très simple, à déterminer si une machine a ou non une conscience. On retrouve ce thème dans l’excellent film « Ex machina » d’Alex Garland, sorti en 2014, que l’on vous conseille chaudement. Dans « Genius, un robot pas comme les autres », on se pose également ce genre de questions. Un androïde est censé aider, protéger ou encore tenir compagnie. Mais que se passerait-il s’il décidait de se rebeller, ou s’il découvrait le principe de libre arbitre ? Une certaine tension plane durant la lecture de ce premier tome, et elle est de plus en plus palpable à mesure que les récits s’enchaînent. Et même si l’ensemble est un peu court (à peine 50 pages) et parfois un peu décousu, la lecture est très accrocheuse. Visuellement, le travail de Stéphane Hirlemann est de qualité, et bien que Max ait un peu une tête à claques, les personnages sont bien réalisés. Un soin tout particulier est accordé à Genius, dont les expressions font parfois froid dans le dos.
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Ce premier tome de « Genius, un robot pas comme les autres » est très intéressant, et aborde des sujets chers à la science-fiction comme l’intelligence artificielle. L’arrivée au sein d’un foyer d’un androïde représente-t-elle un danger ? N’est-ce pas la facilité pour les parents pour se dédouaner de leur rôle ? Et comment réagirait-on si ces machines se découvraient une conscience ? Tous ces sujets sont passionnants, et rendent la lecture de ce premier tome accrocheuse, malgré une narration un poil décousue liée à l’enchaînement de récits. Même si ce premier tome est trop court, nous avons hâte de découvrir la suite, prévue pour juin 2022 aux éditions Glénat.
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