Avis BD : Les Dragons de la Frontière – Tomes 1 et 2 (récit terminé)

A peine avons-nous eu le temps de nous remettre de l’excellent « Grimoire Noir » qu’il a fallu nous plonger dans un univers totalement différent. Notre bande-dessinée du jour est également disponible aux éditions Glénat depuis le 17 février 2021, et nous transporte en 1778 aux côtés du jeune Miguel, qui va partir à la recherche de la religieuse Madeleine, enlevée par des Apaches. Ce sera le début d’une aventure difficile et mature, que nous avons eu la chance de découvrir dans ce premier tome. C’est parti !

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 10 novembre 2021 –


Avis BD : Les Dragons de la Frontière - Tome 1, La Piste de Sant FeSynopsis : 1778 quelque part au Nouveau-Mexique. Miguel, jeune cadet tout juste arrivé d’Europe, fait partie des Dragons de Cuera, ces fameux lanciers espagnols chargés de garder la frontière nord-américaine. La troupe escorte un convoi de colons et de bétail qui se rend à Santa Fe lorsqu’ils sont attaqués par des Apaches. Quand Madeleine, une religieuse, est enlevée, Miguel se lance aussitôt à sa recherche. C’est le début d’une aventure initiatique pour le garçon, qui va se retrouver au cœur d’une tourmente guerrière opposant cavalerie espagnole et tribus apaches aux Comanches.


Avis BD : Les Dragons de la Frontière - Tome 1, La Piste de Sant Fe


« Les Dragons de la Frontière » est une œuvre mature, qui se veut riche en anecdotes historiques. Le contexte est expliqué dès les premières pages et nous immerge immédiatement, et nous découvrons le jeune Miguel, un lancier espagnol chargé de garder la frontière nord-américaine. Lui et ses compagnons doivent rejoindre Santa Fe, mais vont rapidement devoir en découdre avec des Apaches. Le ton est donné, et les phrases chocs s’enchaînent : « ces saletés ne méritent que du plomb dans la tête ». La guerre contre les Apaches est d’actualité, et ces derniers sont « contrôlés » grâce à l’alcool. Le plan de pacification du vice-roi vise en effet à les maintenir sous l’emprise de l’alcool, histoire de les garder à distance. Mais les Apaches ont bien compris ce stratagème, et comptent prendre leur revanche en faisant croire d’être saouls alors qu’ils ont l’esprit clair. Et quand la religieuse Madeleine va être enlevée, le jeune Miguel va immédiatement partir la sauver, de nuit et sans aucune préparation. Miguel a le sang chaud et prend parfois des décisions à la hâte, c’est pour cela que le Sergent, sur ordre de l’oncle de Miguel, doit garder un œil sur lui. Une expédition est donc lancée contre les Apaches, qui comptent dans leur rang des individus… disons surprenants. Mais nous vous laissons découvrir tout ça. Ajoutez à cela l’arrivée des Comanches, et vous comprendrez que les péripéties vont rapidement s’enchaîner.

Comme nous le disions précédemment, le ton de l’ouvrage est clairement mature. Historiquement, la période était sans pitié, et on retrouve dès les premières pages ces conditions difficiles. On citera par exemple cet accouchement par césarienne qui ne vous laissera pas indemne ou encore des séquences de guerre dans lesquelles les flèches transpercent les visages. C’est parfois violent, sans en faire trop, et l’immersion est au rendez-vous. On découvre également de superbes paysages de l’Ouest américain, et tous les codes liés au genre sont présents. Les dialogues ne prennent pas de pincettes et on sent que tout peut arriver à nos personnages. Chaque camp a quoiqu’il en soit ses motivations, et la haine des uns envers les autres est palpable. Seuls certains visages sont un peu en deçà à nos yeux, avec des expressions parfois « surjouées ». Le rythme global est en tout cas maîtrisé, et on sait que chaque moment de pause sera de courte durée. Ce premier tome de « Les Dragons de la Frontière » s’avère au final très immersif et souvent dur dans les scènes qu’il présente. La violence est bien retranscrite, et les événements s’enchaînent de façon rythmée, avec de nombreuses références historiques qui renforcent le contexte et l’immersion. Malgré quelques visages moins réussis, le visuel est rattrapé par des animations réussies et des décors qui en jettent. Nous avons hâte de découvrir la suite !


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Les Dragons de la Frontière - Tome 2 éditions glénat avis critique bd lageekroomLes Dragons de la Frontière – Tome 2 : après un premier tome réussi qui nous détaillait un contexte historique complexe et nous présentait les personnages clés de son récit, « Les Dragons de la Frontière » va terminer son histoire avec ce second tome. Nous avons eu la chance de le recevoir avec un peu d’avance (sa sortie étant prévue pour le 10 novembre prochain), et on peut dire que le récit va s’accélérer drastiquement, avec des enjeux militaires nettement plus marqués ! Le synopsis est d’ailleurs assez clair : « les séries de raids meurtriers menés par le chef Tavibo Narigant, que les espagnols surnomment Cuerno Verde ont fini de convaincre le gouverneur Juan Bautista de Anza de s’attaquer à ce dangereux chef de guerre comanche. De Santa Fe au Nouveau-Mexique, il rassemble quelques 150 dragons accompagnés de 450 miliciens espagnols et indiens avant de pénétrer dans la comancheria. En parallèle, dans le camp comanche, Madeleine n’espère même plus être sauvée. Elle a embrassé son rôle de protectrice des femmes prisonnières du camp. Mais très bientôt, la guerre, le chaos et la mort viendront bouleverser le triste quotidien auquel elle s’était accoutumée ».

Oui, tristesse, mort et guerre sont des termes qui représentent bien ce second tome, qui va une nouvelle fois au bout des choses. Les alliances vont être de mise, et les espagnols vont devoir s’allier à des tribus indiennes pour venir à bout des comanches. Pour ce faire, ils vont leur apporter de la nourriture, et les caresser dans le sens du poil pour les relier à leur cause. Les comanches restent quoiqu’il en soit un ennemi commun à tous, tant leurs pillages, viols et violences ont fait du mal aux différentes tribus. Le stratégies militaires se mettent donc en place, et les personnages passent parfois au second plan par rapport au premier tome. Malgré tout, leur développement est intéressant (on en apprend davantage sur le passé de certains, et notamment sur une vieille rancœur qui va trouver ici sa conclusion), et on retrouve même sœur Madeleine, la religieuse qui avait été kidnappée par les apaches, puis par les comanches. On découvre comment elle s’est « intégrée » à la tribu qui la détient, elle qui n’hésite pas à aider les autres femmes prisonnières du camp. Elle emploiera d’ailleurs des mots très forts : « je veux enseigner aux filles et aux garçons que les femmes ne sont la propriété de personne. Ni des indiens sauvages, ni des blancs ivres« . Ce tome 2 s’est avéré très prenant, mais parfois compliqué à suivre, à cause de la multitude de noms et de lieux présentés. C’est complexe, certes, mais parfois poignant, et malgré une narration un poil rapide (le récit est en effet terminé), nous avons pris beaucoup de plaisir lors de la lecture. Si vous appréciez en découvrir toujours plus sur cette période passionnante (sans oublier les thèmes forts abordés comme la liberté, la place de la femme ou encore la relation père/fils), l’ouvrage de Gregorio Muro Harriet (au scénario) et Ivan Gil (au dessin) est fait pour vous.


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