Avis BD Glénat : Kaya (récit complet)

« Kaya » est une bande-dessinée pour le moins originale, notamment dans sa capacité à nous immerger dans son univers. En effet, l’ouvrage réalisé par une équipe italienne (Paola Barbato au scénario, Linda Cavallini au scénario et au dessin, Lorenzo Lanfranconi et Emanuele Tenderini au dessin également) se lit mais s’écoute également, avec une bande originale à lancer en même temps que la lecture. De quoi renforcer une immersion déjà solide, le récit proposant un univers vraiment travaillé. Vous l’avez compris, nous avons beaucoup aimé « Kaya », et il est temps de vous dire pourquoi.


Synopsis : Après l’épuisement des ressources naturelles une partie de l’Humanité a quitté la Terre, l’autre se voit condamnée à survivre sous un ciel toxique. Dans ce monde dévasté où la faune a muté, les bio-brigades traquent les derniers survivants pour les enrôler dans les mines. Parmi eux, Rio et sa petite sœur Kaya vivent au jour le jour avec l’espoir d’atteindre le sud… On dit que dans ce coin de la planète, la vie est encore possible. Mais alors que Rio prend en chasse un innocent louveteau pour se nourrir, il est attaqué par sa mère, une louve mutante à l’aspect féroce ! Après avoir pris la fuite, Kaya tombe dans un piège où elle retrouve la mère du louveteau, elle-même prisonnière. Ces deux êtres n’ont plus d’autres choix que de s’entraider pour s’échapper. Désormais cette louve géante ne quittera plus la petite fille. C’est le début d’une longue marche à travers les ruines, durant laquelle Kaya va apprendre à côtoyer cet étrange animal qui semble l’avoir choisie, pour une raison qu’elle ignore. Dans son exil, Kaya va se heurter à un univers impitoyable où les bio-brigades, jamais loin, ne sont pas l’unique menace. Peut-on se fier aux survivants sur la route, et qu’en est-il de ce navire amarré qui prétend amener les hommes vers le sud ? La terre promise existe-t-elle vraiment ?


Avis BD Glénat : Kaya (récit complet)


« Je suis désolée pour ton petit. Moi aussi, je suis toute seule »

Comme précisé dans notre introduction, « Kaya » est une bande-dessinée qui se lit et qui s’écoute. En effet, un QR code est présent au début de l’ouvrage, permettant de découvrir une bande originale composée par l’équipe artistique à l’origine du projet. Des symboles sont présents dans certaines cases, vous indiquant quel morceau lancer (il y en a 9 en tout). L’idée est excellente, et très simple à mettre en place : on scanne le QR code, qui nous renvoie vers une page web hébergeant l’OST, qui permet grâce à un visuel de ne pas se tromper de case dans la BD. En termes d’immersion c’est vraiment excellent, avec des pistes qui se marient parfaitement avec ce que l’on découvre et qui collent souvent le frisson, mélangeant sons d’ambiance et musique. Les émotions sont décuplées, et on saisit davantage la portée des événements.

L’histoire de « Kaya » est en effet sombre, avec une humanité divisée entre ceux ayant quitté la Terre et les autres, qui restent et subissent les retombées de la guerre, traqués par les bio-brigades. Notre jeune héroïne tente de survivre avec son grand-frère Rio. Ils partent en direction du Sud, vers un monde apparemment meilleur. Mais Rio va être attaqué par une bête mutante, une louve venue défendre son bébé, et mourir, laissant Kaya seule dans un monde rempli de dangers. Peu de temps après, Kaya et la louve se retrouvent piégées, et la jeune fille va aider l’animal à s’en sortir, créant un duo pour le moins improbable. Un enfant et un animal, un duo atypique déjà vu au cinéma ou dans le jeu vidéo (d’instinct, nous avons pensé à The Last Guardian), et qui fonctionne parfaitement bien ici. Une note d’espoir dans un monde sinistre, où Kaya ne devra faire confiance à personne.

Si l’histoire reste assez classique dans le fond, on se laisse facilement immerger dans le monde de « Kaya », clairement post-apocalyptique et rappelant souvent The Last of Us. Le danger rôde, et il faut se méfier d’absolument tout le monde. On découvre des décors à couper le souffle, vestiges de l’humanité où la nature a repris ses droits. C’est superbe et très beau en termes de couleurs, de jour comme de nuit, avec des environnements qu’on parviendrait presque à « ressentir ». Si le contexte nous est quelque peu exposé dans les premières pages, l’ensemble reste vague et il ne faudra pas s’attendre à des révélations sur ce qui s’est passé. « Kaya » est une bande-dessinée contemplative, souvent touchante, et dont l’impact émotionnel est boosté par la bande-son qui l’accompagne. Mention spéciale également à la couverture, sublime, épaisse et agréable au toucher, qui affiche son titre avec un très bel effet de brillance. Un bien bel ouvrage !


Lageekroom

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