Avis BD Grand Angle : Les Compagnons de la Libération : L’île de Sein
Disponible aux éditions Grand Angle, la collection « Les Compagnons de la Libération » va à nouveau s’enrichir, dès le 30 mars prochain, avec l’arrivée d’un ouvrage consacré à l’île de Sein. On retrouve Jean-Yves Le Naour au scénario, comme dans le récit consacré à Philippe Kieffer (on vous en parle ici) sorti il y a un an quasiment jour pour jour, mais avec cette fois-ci Brice Goepfert au dessin. Nous avons eu la chance d’avoir reçu l’ouvrage avec un peu d’avance, et il est temps de vous en parler.
Synopsis : Tout paraît immuable sur ce morceau de roche face à l’océan : la même mer indomptable, les mêmes hommes, solidaires, fidèles et silencieux. Mais en 1940, c’est le continent qui est enseveli sous la marée nazie. Après avoir entendu l’appel du 18 juin, les hommes se concertent. Il faut partir, vivre libre comme tous ceux qui chérissent la mer, et continuer la lutte. Tous les hommes décident alors de s’embarquer pour l’Angleterre pour prendre le seul parti qui leur soit naturel, celui de la fidélité à la patrie et à la liberté. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Se basant sur des faits historiques, la collection « Les Compagnons de la Libération » est vraiment accrocheuse. Et « L’île de Sein » n’échappe pas à la règle. Certes, l’ouvrage ne s’embarrasse pas d’un scénario complexe mais permet plutôt de découvrir des personnages, réels ou fictifs, et les tranches de vie en lien avec le contexte historique. Située à sept kilomètres au large de la pointe du Raz dans le Finistère, l’île de Sein a pour principale activité économique la pêche, exercée par les hommes. Mais les femmes ne sont pas en reste, et cultivent le goémon, un mélange d’algues servant d’engrais voire de combustible. Malheureusement, la guerre et l’arrivée de l’ennemi nazi va venir chambouler la vie des habitants. Certains pensent que la guerre est déjà perdue, d’autres veulent en découdre et protéger leur famille. Nous allons suivre une galerie de personnages, dont Fanch, un jeune homme qui refuse de vivre sous le joug de l’ennemi et qui compte bien se battre. L’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, depuis Londres, n’y est pas pour rien. On retrouve donc dans cet ouvrage certains faits historiques marquants, et la façon dont la population y réagit. C’est bien écrit et très accessible, les différents enjeux étant expliqués et détaillés. Une nouvelle fois, certains pourront reprocher au récit de n’être qu’une succession d’événements avec comme fil rouge la Seconde Guerre mondiale, mais cela n’empêche pas la lecture d’être intéressante.
Le personnage de Fanch reste malgré tout un peu plus développé, on nous parle de son passé familial (la mort de son père) et on parvient à ressentir ses craintes à travers ses cauchemars, l’un d’eux mettant en scène le Führer lui-même. On retrouve pour finir, dans les dernières pages de l’ouvrage, un carnet complet regroupant tout un tas d’informations et de photos d’époque. Visuellement, Brice Goepfert a fait du très bon boulot. Les paysages sont très beaux, avec des couchers de soleil, des vues aériennes ou encore des plans larges permettant de mettre en valeur certains détails. Les visages pourront quant à eux diviser, mais nous les avons trouvés très expressifs, parvenant sans mal à retranscrire la joie comme la tristesse. L’immersion n’en est, à nos yeux, que plus grande.
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Nous aimons beaucoup la collection « Les Compagnons de la Libération » de l’éditeur Grand Angle, et ce nouvel ouvrage est une nouvelle fois réussi. Certes, le récit ne propose pas une écriture bourrée de rebondissements, mais nous partage des tranches de vie en lien avec le contexte historique, en l’occurrence la Seconde Guerre mondiale. C’est parfois touchant, immersif grâce aux nombreux décors, mais surtout accrocheur si on s’intéresse à cette époque marquante de l’histoire. Le carnet en fin d’ouvrage est également riche en infos, et vient conclure de belle manière cette bande-dessinée qui trouvera sa place dans votre collection si vous aimez le genre.
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