Avis Manga Glénat : Dur-an-ki, l’œuvre inachevée de Kentaro Miura
La disparition de Kentaro Miura a été un véritable choc dans le monde du manga. L’auteur de « Berserk » nous a en effet quittés à 54 ans seulement, laissant des millions de fans orphelins. Mais si « Berserk » est désormais entre les mains de Kouji Mori (un ami d’enfance de Miura), un autre projet s’est également arrêté ! Kentaro Miura s’était en effet lancé dans « Dur-an-ki » avec ses artistes du studio Gaga, une série qui ne connaîtra pas de fin mais que les éditions Glénat nous proposent de découvrir depuis le 6 juillet dernier, en même temps que le tome 41 de « Berserk ». C’est avec un pincement au cœur que nous avons reçu cet unique tome, que nous allons vous faire découvrir.
Descriptif de l’éditeur : parallèlement à Berserk, Kentaro Miura s’était lancé dans un nouveau projet : créer un nouvel univers fantasy, qui serait dessiné par les artistes qui l’assistent au quotidien, à savoir le studio Gaga. C’est ainsi qu’est né Dur-an-ki, racontant les aventures trépidantes de Usumgall, mi-dieu et mi-humain, mi-homme et mi-femme qui grandit et chasse aux côtés de ses amis humains.
Vous l’avez compris, « Dur-an-ki » ne connaîtra pas de fin. C’est frustrant, forcément, car le tome inachevé que nous avons entre les mains sera le seul, et se termine même en plein combat. Les éditions Glénat proposent néanmoins une édition riche en bonus, qui contient le scénario d’origine écrit par Miura, ainsi que toutes ses esquisses et documents préparatoires (même si le résultat final a bien évolué). Des documents clairement précieux, qui nous immergent dans le travail de cet immense mangaka. Le projet « Dur-An-Ki » est lancé en 2019, parallèlement à « Berserk », avec cette envie de créer un tout nouvel univers, mis en images par le studio Gaga. Cet unique volume a été publié au japon le 24 décembre 2021, et débarque donc chez nous en ce début du mois de juillet pour que l’on puisse découvrir nous aussi les 6 chapitres proposés. Et que l’univers de « Dur-An-Ki » était prometteur !
On y découvre Usumgall, un enfant hermaphrodite né des dieux, qui n’est ni homme, ni femme, ni humain ni divin. D’une grande beauté, le bébé va devoir être abandonné par les dieux, mais sera recueilli par un couple de montagnards. L’enfant va grandir et montrer ses facultés, aidant ses parents adoptifs qui le préservent de l’extérieur. Accompagné de son ami Pan (un être mi-humain mi-bouc), Usumgall n’a encore jamais rencontré d’autres humains… jusqu’à une escapade en forêt, et le sauvetage d’un petit groupe d’enfants d’un sanglier agressif. Ils viennent du village voisin, et vont rapidement se rapprocher d’Usumgall (ils sont particulièrement ouverts d’esprit), qui va découvrir les relations humaines sans en révéler trop sur son passé. On s’attache rapidement aux différents personnages, et ces premiers chapitres sont vraiment immersifs.
L’univers proposé par Kentaro Miura est déjà riche, et propose de nombreuses références mythologiques et religieuses. Les personnages sont réussis, tout comme le bestiaire ou encore l’architecture des décors, et un « monstre » va rapidement venir dynamiser l’ensemble. On sent que Kentaro Miura avait de l’ambition et l’envie de proposer un univers riche et détaillé, aux références historiques appuyées. C’est souvent très beau, et le découpage alterne entre grandes illustrations et petites cases plus denses lors de certains dialogues (c’est même parfois écrit un peu petit). Comme nous le disions précédemment, le récit s’achève de façon brutale, en plein combat, et laisse place à l’intégralité des textes de la première version du scénario, l’ensemble ayant beaucoup évolué jusqu’à la sortie des premiers chapitres de « Dur-an-ki ». C’est quoi qu’il en soit très intéressant mais également touchant, la série n’ayant pas eu le temps de se développer. En parallèle du tome 41 de « Berserk », la sortie de « Dur-an-ki » est autant un hommage qu’une découverte, et les nombreux fans du mangaka se doivent de posséder ce tome unique dans leur collection !
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