Avis Manga Omaké Books : Le Perce Neige – Tome 2
L’attente fut longue, mais il est là ! Le tome 2 (et dernier) du Perce Neige de Rensuke Oshikiri est enfin entre nos mains. Il faut dire que le premier tome était particulièrement prenant et nous a fait passer par toutes les émotions, l’auteur abordant des sujets graves et d’actualité. On vous parle sans plus attendre de la suite de l’histoire déchirante d’Haruka, en vous rappelant que vous pouvez consulter notre critique du premier tome en cliquant ici pour partir sur de bonnes bases. C’est parti !
Synopsis du tome 1 (afin d’éviter les spoilers) : Le lecteur suit le quotidien de Haruka Nozaki, une adolescente qui emménage avec sa famille dans une ville rurale suite au travail de son père. Elle intègre ainsi l’école de la petite ville et doit faire face aux harcèlements de ses camarades de classe particulièrement sadiques. Ne voulant pas inquiéter sa sœur et le reste de sa famille, Haruka décide de les ignorer jusqu’à la remise des diplômes. Mais tout bascule quand ses parents meurent dans un incendie provoqué par ses bourreaux, tandis que sa petit sœur se retrouve dans le coma. Haruka décide alors de se venger…
Attention, nous considérons à partir de maintenant que vous avez lu le premier tome du Perce Neige ! Le harcèlement scolaire est un sujet grave, souvent en premier titre des journaux télévisés. Ce thème particulièrement fort et parfois tabou est le sujet principal du Perce Neige, et la petite Haruka va avoir bien du mal à s’intégrer à sa nouvelle école. Tout semblait pourtant partir sur de bonnes bases, mais tout est parti en vrille et ses camarades s’en sont pris à elle et à sa famille. Ses parents sont morts dans l’incendie (criminel) de leur maison, et sa petite sœur est entre la vie et la mort à l’hôpital. Haruka va trouver refuge chez son grand-père, qui compte l’emmener à Tokyo pour démarrer une nouvelle vie. Mais la jeune fille ne va pas en rester là et compte bien se venger de ses camarades.
La vengeance est un autre thème fort du manga, mais ce second tome emprunte des directions et fait certains choix surprenants. Haruka a déjà assassiné plusieurs de ses camarades, mais elle n’est pas la seule à être dangereuse et à s’en prendre aux autres. L’ancien souffre-douleur de l’école, Rumi Sayama, compte bien elle aussi profiter de ce capharnaüm pour crier vengeance et s’en prendre à ses bourreaux. Alors que l’on pensait qu’Haruka allait pouvoir retrouver goût à la vie en s’appuyant sur l’épaule de Mitsuru, celui-ci semble plutôt instable et son amour pour Haruka pourrait également se transformer en harcèlement. On retrouve dans ce second tome des personnages bien différents, mais la plupart n’ont pas eu une vie facile. On citera également l’institutrice, cible des parents des enfants disparus, qui va elle aussi franchir un point de non-retour. On ne s’ennuie clairement pas et les événements s’enchaînent et arrivent régulièrement à nous décrocher la mâchoire. Les fulgurances de violence sont toujours présentes, et ce tome n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Le passé de certains de nos protagonistes les a profondément changés, et la violence conjugale fait également partie des thèmes abordés, tout comme la possession et l’égoïsme. Le tout est amené de manière franche mais sans tomber dans le cliché, provoquant l’intérêt du lecteur sans forcer le trait. Techniquement, le rendu est vraiment superbe. Les illustrations sont bourrées de détails et bénéficient de grandes cases ou de pages intégrales pour pleinement se dévoiler, et les visages si particuliers de l’auteur en deviennent presque flippants lorsque les personnages pètent un câble et se mettent en colère. Le tout accroche et captive, et l’immersion est totale. Les textes ne sont pas très nombreux, mais la force de Rensuke Oshikiri est de faire passer les émotions sans trop en dire. On salue une nouvelle fois le travail de cet auteur que l’on aime tant, qui arrive à passer d’un manga plutôt humoristique (Bip-Bip Boy, dont notre critique est à lire ici) à une oeuvre tragique et violente. Chapeau ! Notez enfin que les couvertures des 2 tomes sont vraiment superbes et se font écho, pour un rendu très travaillé !
C’est avec une certaine émotion que l’on a terminé ce tome 2 du Perce Neige. Cette suite et fin de l’histoire tragique d’Haruka s’avère surprenante, et parvient à aborder des thèmes forts et graves avec intelligence. Le tout est superbe visuellement et la violence graphique fait mal ! Les personnages présentés bénéficient d’histoires et de passés très différents, et tous ont vécu des choses qui les ont changés. L’histoire s’achève avec réussite, et nous avons été accrochés et tenus en haleine du début à la fin. Merci à Rensuke Oshikiri pour ça, et merci à Omaké Books pour la découverte !
Lageekroom
Bonjour à tous,
J’aimerais avoir vos interprétations de la fin du tome 2 s’il-vous-plait.
Ne lisez pas la suite (spoils) si vous n’avez pas fini ce manga 🙂
Selon vous :
– la petite sœur meurt-elle finalement de ses brûlures?
– pourquoi Rumi (si méchante) protège-t-elle Aiba dans ses derniers instants?
– l’héroïne meurt-elle toute seule dans la neige?
Merci bcp pour vos réponses
Raphaël
Hello ! Merci pour ton commentaire ! Il est vrai que la fin du manga nous laisse sur quelques incertitudes. Pour nous, l’héroïne et sa petite soeur ne sont plus de ce monde. On peut les apercevoir toutes les 2 dans une case en fin de tome, regardant derrières elles et souriant. Une dernière image plus joyeuse de ces 2 pauvres jeunes filles qui en ont bien bavé. Le grand père se retrouve finalement seul dans le train, indiquant sans doute qu’il ne reste plus que lui de la famille.
Concernant Rumi, disons qu’elle est très instable. Son comportement change beaucoup et elle a été entraînée malgré elle dans toutes ces histoires, en ayant elle aussi pas mal baver. Elle aura sans doute voulu se racheter une dernière fois…
Merci pour ta réponse.
Je pense que tu as raison : l’image des 2 sœurs joyeuses et ensemble laisse à penser qu’elles sont « dans un monde meilleur » à présent.
Quant à Rumi, c’est ce que j’ai pensé : qu’elle a été tellement méchante qu’inconsciemment, dans ses dernières secondes, elle a voulu faire au moins 1 chose bien. Je ne pense pas qu’elle était amoureuse d’Aiba, mais plutôt qu’elle a voulu accomplir 1 bonne action en fin de vie.
C’est ça, une sorte de dernière rédemption… Quoi qu’il en soit, ce manga reste une pépite qui prend aux tripes ! Merci pour ton avis !