Avis Taifu Comics : Killing Stalking – Tomes 1 et 2
Le webtoon a le vent en poupe, en témoigne le très beau succès de notre avis sur l’édition physique de « Tower of God » parue en juin dernier aux éditions Ototo. On change complètement de style aujourd’hui avec « Killing Stalking », dont les 2 premiers tomes sont disponibles depuis le 27 novembre 2020 et le 16 avril 2021 chez Taifu. Webtoon lancé en 2016 sur la plateforme Lezhin, « Killing Stalking » s’est achevé après 67 chapitres, et nous allons revenir aujourd’hui sur les 2 premiers tomes physiques de ce thriller psychologique reprenant quelques codes du yaoi (relations entre personnages masculins). C’est parti !
Synopsis : Yoon Bum, un jeune homme frêle et effacé, tombe sous le charme de Sangwoo, un camarade d’école très populaire. Quelques années plus tard, après avoir fait leur service militaire dans la même promo, Yoon bum n’arrive plus à restreindre ses sentiments et s’introduit chez lui dans l’espoir de rasséréner son amour obsessionnel. Seulement, il ne se doutait pas que Sangwoo cachait un tel secret. Secret qu’il aurait mieux fait de ne jamais découvrir…
Vous nous direz ce que vous en pensez, mais les personnages présents sur la couverture du premier tome de « Killing Stalking » font furieusement penser au style visuel de « L’attaque des Titans ». C’est un détail, mais cela nous a interpelés. Mais revenons-en à nos moutons, et à l’histoire de Yoon Bum, ce jeune étudiant plutôt effacé qui tombe amoureux de son camarade de classe Sangwoo. Un attirance d’autant plus forte que Sangwoo a tiré Bum d’une situation délicate durant leur service militaire. Submergé par ses émotions, Bum va jusqu’à tenter de trouver le code de la porte d’entrée du domicile de Sangwoo pour s’y introduire, chose qu’il va parvenir à faire. Mais le jeune homme n’aurait pas du, et va faire une découverte qui va bouleverser sa vie. De retour à son domicile, Sangwoo frappe violemment Bum puis le séquestre, s’amusant avec lui en lui faisant vivre une véritable descente aux enfers. Une relation malsaine s’installe entre les 2 personnages, qui donnera lieu à des séquences à ne pas mettre entre toutes les mains. Le rythme de ce premier tome est vraiment bien géré : on nous présente les personnages, leurs caractères, puis la sauce monte tout doucement jusqu’à l’élément déclencheur. Puis le récit va faire place à une sorte de huis-clos, qui nous rappelle quelques œuvres cultes comme Misery de Stephen King (vous comprendrez pourquoi en découvrant comment Sangwoo s’y prend pour empêcher Bum de s’enfuir). La tension est palpable, mais on sent que Bum vit des sentiments partagés. Il veut s’enfuir, forcément, mais ses sentiments pour Sangwoo sont bien réels. Un paradoxe qui crée des situations assez perturbantes.
Mais comment Bum pourrait-il s’enfuir ? En empoisonnant son bourreau ? Ou en le poignardant violemment au visage ? L’esprit malsain du film Martyrs réalisé par Pascal Laugier en 2008 nous rattrape également lors de ce premier tome. On craint chaque apparition de Sangwoo : que va-t-il faire subir à Bum ? Certes, la tension est là et la narration tient la route, mais une chose nous chagrine néanmoins : les codes du thriller sont tellement bien repris que l’on n’est que trop rarement surpris. On a l’impression d’avoir déjà vécu tout ça, à travers un livre, un film ou même un manga. C’est efficace, mais il manque un ou deux rebondissements davantage marquants pour que l’ouvrage se démarque de ses références. A voir si le tome 2 tentera des choses, ce que nous pourrons constater un peu plus bas dans cet article ! Visuellement, le travail réalisé par l’éditeur est très bon : le papier est de qualité, les dessins sont parfois impressionnants et le travail sur les visages est réussi. Webtoon oblige, on passe forcément par des pages un peu « vides », mais rien de bien grave. « Killing Stalking » démarre donc plutôt bien, même si on attend de lui qu’il tente davantage de choses !
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Killing Stalking – Tome 2 : on continue l’aventure « Killing Stalking » de Koogi avec un tome 2 que nous eu la chance de recevoir en même temps que le premier. Nous avons pu poursuivre le récit sans attendre, après un cliffhanger assez intéressant mis en place à la fin du premier volume. L’histoire est toujours aussi prenante et malsaine, la « relation » entre Bum et Sangwoo gagnant en consistance. On en apprend davantage sur ce dernier et sa relation avec ses parents, et notamment sa mère. Une relation qu’il semble reproduire avec Bum, ce qui est probablement une des raisons qui le pousse à le garder en vie. Quant à notre jeune captif, on se demande s’il n’est pas en train de développer un début de syndrome de Stockholm. Malgré tout, son envie de fuir reste présente, mais la présence de Sangwoo est écrasante. Ce tome 2 monte encore d’un cran, et Bum subit des sévices de plus en plus humiliantes. Le côté yaoi de l’ouvrage est davantage mis en avant, avec des séquences explicites, une nouvelle fois à ne pas mettre entre toutes les mains. La narration reste toujours aussi accrocheuse, avec des séquences très tendues. Bum va-t-il parvenir à s’échapper ?
L’auteur nous réserve d’ailleurs une surprise en fin de tome, et un nouveau personnage fait son apparition. L’aspect thriller psychologique fonctionne toujours aussi bien, et on sent clairement l’écrasante domination de Sangwoo sur Bum. On attend avec impatience que ce dernier trouve une brèche pour se débarrasser de son bourreau, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. On regrettera une nouvelle fois, pour chipoter, que l’ensemble manque de surprises. C’est pour le moment assez classique, même si l’ambiance est très réussie. Visuellement, on retrouve toutes les qualités du premier tome, avec des dessins précis, des visages expressifs et une palette de couleurs dans les gris/verts qui donne le ton. L’éditeur propose une édition de qualité et un découpage qui fonctionne bien pour ce format physique, malgré quelques pages un poil vides. On attend quoi qu’il en soit avec impatience le tome 3 !
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