Avis Urban Comics : The Nice House on the Lake – Tomes 1 et 2

Le duo James Tynion IV / Alvaro Martinez Bueno est de retour aux éditions Urban Comics avec « The Nice House on the Lake« , un récit en 12 numéros (ce tome 1 regroupe les 6 premiers) qui nous faisait clairement de l’œil. Connaissant le pedigree du scénariste et appréciant beaucoup le coup de crayon du dessinateur, nous avions hâte de découvrir cette histoire horrifique dont nous allons tâcher de vous parler sans rien vous spoiler. C’est parti !

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 31 mars 2023 –


Synopsis : Tous les conviés connaissent Walter – enfin, ils le connaissent un peu, en tout cas. Certains l’ont rencontré dans leur enfance, d’autres l’ont rencontré quelques mois auparavant. Et Walter a toujours été un peu… absent. Mais après une année difficile, personne n’allait refuser l’invitation de ce dernier dans une maison de campagne située à l’orée d’un bois et avec vue sur lac. C’est beau, c’est opulent, c’est privé – de quoi supporter les petites combines et les surnoms bizarres donnés par Walter. Mais ces vacances de luxe revêtent très vite des airs de prison dorée.


Avis Urban Comics : The Nice House on the Lake


Si le récit démarre sur un témoignage qui se situe quelques temps dans le futur, on revient rapidement au présent à la découverte de notre groupe de personnages, qui vont se retrouver invités dans une grande demeure. Ces trentenaires sont en effet invités par Walter, que chacun connait depuis plus ou moins longtemps, et qui s’avère clairement généreux. Le cadre de la demeure est somptueux, il y a une salle de cinéma et tout ce qu’il faut à boire et à manger pour que tout ce petit monde passe un bon moment. Une sorte de téléréalité, et chaque personne se voit attribuée un titre (le peintre, l’artiste, l’autrice, le comique, la scientifique, le reporter….) et un symbole. Un casting éclectique, tous les genres étant représentés, et certains se connaissaient déjà tandis que d’autres vont faire connaissance. Vivre en communauté n’est pas toujours facile, même si le cadre se prête à une ambiance festive, mais un événement extérieur va venir tout chambouler. Le monde brûle, et nos héros semblent être les seuls survivants d’une sorte d’apocalypse. L’horreur frappe à la porte de la maison, et le récit va clairement partir en sucette, ce qui n’a pas manqué de nous surprendre. Qui est Walter ? Pourquoi a-t-il invité ces personnes en particulier ? Le monde est-il réellement au bord du chaos ? Et que vont découvrir nos héros autour de la propriété, qui semble entourée de murs invisibles ? De mystérieuses statues sont présentes, et semblent révéler une effroyable vérité quand on les touche.

Le récit propose quelques flashbacks lorsque Walter a fait la connaissance avec certains de ses hôtes. L’homme est mystérieux, et se pose souvent des questions sur la fin du monde. Difficile de ne pas décrocher lors de la lecture, tant la tension et les mystères sont au rendez-vous : un système de livraison apporte ce que demandent les hôtes, ces derniers ne se rappellent pas de leur voyage vers la demeure, sont-ils sur Terre ou dans une autre dimension ? Mais surtout, qui est Walter, ou plutôt qu’est-il ? Nous ne vous en dirons pas plus, mais sachez qu’il nous tarde de découvrir les réponses à certaines de ces questions. L’auteur nous livrera-t-il les clés de tous ces mystères ? L’ambiance est en tout cas souvent lourde, et nous aimons tout particulièrement ce genre de huis-clos, qui fait ressurgir les travers de l’être humain. Les relations entre les personnages sont souvent compliquées, et il leur est bien difficile de garder la tête froide. Le dessin d’Alvaro Martinez Bueno participe énormément à cette immersion, avec un trait réaliste et parfois glaçant, des décors détaillés et un réel dynamisme lors de certaines séquences. L’ouvrage propose également des pages détaillant les différents dialogues, comme si on lisait le scénario d’un film. Une mise en scène un peu méta, qui nous fait nous demander si tout ceci est bien réel. On notera également que le choix des couleurs est impeccable, avec des ambiances très chaudes voire brûlantes, qui contrastent parfaitement avec des moments teintés d’un bleu qui fait froid dans le dos. Ce premier tome est au final une belle réussite, et nous avons hâte de découvrir la seconde partie de l’histoire !


Avis Urban Comics : The Nice House on the Lake


Avis Urban Comics : The Nice House on the Lake - Tomes 1 et 2The Nice House on the Lake – Tome 2 – Synopsis : Ils s’imaginaient passer un chouette week-end dans une somptueuse villa en bord de lac. Onze « élus », réunis par leur ami commun, Walter, à priori doux et sympathiques. Mais au terme de la première soirée, le scénario idyllique tourne au cauchemar éveillé lorsqu’ils assistent, impuissants, à la fin du monde… Depuis, chacun cherche à sa manière à déjouer les plans de leur ami-ravisseur, mais difficile de trouver un sens à l’impensable. Alliances, trahisons, pressions, crises existentielles… Pourront-ils seulement se libérer de leurs propres schémas, de leur prison intérieure ?

Qui est réellement Walter ? Pourquoi a-t-il invité ses amis dans cette mystérieuse demeure ? Le monde extérieur est-il véritablement en train de brûler ? « The Nice House on the Lake » revient en ce mois de mars aux éditions Urban Comics, avec une deuxième partie regroupant les 6 numéros qui vont conclure le récit. L’attente fut presque interminable tant nous attendions la suite de l’histoire avec impatience, totalement immergés dans ce huis clos angoissant qui nous marque autant que les protagonistes de l’histoire. Ce tome 2 va répondre à bon nombre de questions, tout en conservant quelques mystères. Walter a quoi qu’il en soit un rôle capital. On comprend pourquoi il a fait venir ses amis dans la maison, et comment il procède pour « interagir » avec eux, en les manipulant. Il a mis Norah dans la confidence, mais elle lui fait comprendre qu’il n’arrivera jamais à ses fins. Walter a en effet effacé la mémoires de ses amis, qui ont oublié que le monde extérieur n’existe plus, pensant qu’ils seraient plus heureux en vivant dans l’ignorance. Mais personne n’acceptera de rester dans ce « paradis » créé par Walter tant qu’ils penseront pouvoir retrouver leur vie d’avant. Si la démarche de Walter peut sembler égoïste (il empêche tout le monde de partir), il leur a sauvé la vie, ce qui n’empêche pas le fait qu’ils se sentent emprisonnés. Une sorte d’écho à notre société, dans laquelle il n’est pas toujours facile de trouver sa place et qui nous enferme dans des cases. Mais rester dans la maison implique certaines règles, et demande des sacrifices.

Ce tome 2 est vraiment excellent, aussi bien dans l’écriture des personnages que dans la mise en scène. L’ambiance mise en place par James Tynion IV et Alvaro Martinez Bueno est souvent glaçante, contrairement au feu qui ravage le monde. La façon dont Walter se transforme pour manipuler ses « amis » nous plonge dans l’horreur, et on se rend compte que tout ceci avait déjà commencé il y a quelques années. Certains des personnages sont résignés, d’autres réfléchissent à comment s’enfuir ou font d’étranges découvertes. Il semblerait qu’il leur soit impossible de mourir, et que leurs plaies se referment immédiatement en cas de blessure. Tout au long du récit, on se demande comment cela va se terminer, et plusieurs hypothèses sont mises sur le tapis. Le suspense est présent, et la narration est toujours aussi efficace avec des flashforward (visions d’un futur apocalyptique durant lesquels certains personnages témoignent) vraiment énigmatiques. Encore meilleur que le premier, ce tome 2 nous parle de relations humaines, de trahison, de courage, de manipulation, et fait ressurgir les travers de l’être humain… Mais aussi ses qualités. Visuellement, c’est toujours aussi impressionnant, avec des illustrations horrifiques qui font froid dans le dos, des visages réalistes, et une mise en scène surprenante. On en prend plein les yeux, et on en redemande !


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