TEST : Okinawa Rush, un beat them up jouissif et violent sur Nintendo Switch

Pendant que certains tentent de profiter des apports de la technologie pour lécher les visuels de leurs productions, d’autres prennent le contrepied pour offrir des rendus rendant hommage aux productions du passé, ce qui n’empêche pas de soigner les sprites, les décors et autres éléments visuels. Avec Okinawa Rush, Sokaika a fait le choix de proposer un beat them up rappelant les productions 16 bits, tout en y intégrant un gameplay empruntant aux jeux de combat et une progression faisant écho aux Metroidvania. Pour le meilleur ? C’est ce que nous allons voir…


TEST : Okinawa Rush, un beat them up jouissif et violent sur Nintendo Switch lageekroomAttache ta ceinture, le kimono prend cher

Avec Okinawa Rush, les développeurs ont voulu rendre hommage aux productions de l’ère 16 bits. On retrouve donc du pixel art avec des sprites soignés, des animations travaillées et des décors agréables prenant place au Japon. Ville, campagne, grotte, forêt, marché du port, intérieurs, on n’échappe pas aux poncifs du genre mais quand c’est bien fait, ça fonctionne tout en apportant un peu de variété. En plus, les ennemis sont variés et les boss ont été travaillés au niveau du design. La recette fonctionne bien même si l’ensemble reste souvent assez terne au niveau du rendu et que le nombre d’ennemis à l’écran (fonction de la difficulté mais nous y reviendrons) nuit parfois à la lisibilité de l’action. Pour forcer le trait au niveau de l’hommage, les développeurs ont activé un rendu CRT ajoutant de grosses scanlines à l’image. L’effet est réussi mais rajoute lui aussi une couche au manque de lisibilité de l’action dans certaines conditions. Fort heureusement, si on le souhaite, on peut désactiver l’option pour bénéficier d’un rendu plus lisse. Niveau options, nous sommes d’ailleurs ravis de voir que l’on peut réassigner les touches, activer/désactiver les sauts répétés, les pseudo-ralentissements, l’affichage des nombres d’or et PV, un effet de zoom, l’affichage du sang et les vibrations de la manette. Côté bande-son, on ne peut pas dire que les musiques resteront longtemps en mémoire mais elles accompagnent efficacement l’action, ce qui est déjà un bon point. Bref, sur la forme, on dresse un bilan positif de cet Okinawa Rush qui arrive à proposer une expérience rétro léchée.


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Pour se différencier des moult beat them up qui existent, Okinawa Rush joue sur plusieurs tableaux. De prime abord, le gameplay est très simple. Le stick pour se déplacer, un bouton pour attaquer, un pour attaquer plus fort, un coup spécial, cela suffit déjà pour taper sur tous les ennemis. Mais les développeurs ont travaillé le système d’attaques et de défense en se basant sur ce qui est fait dans les jeux de versus fighting. Ainsi, le gameplay gagne en profondeur grâce à des combinaisons à réaliser qui permettent de varier les attaques. De même, outre le système de saut pour esquiver les attaques ennemies, il est possible de parer en attaquant dans la direction de l’attaque adverse (à hauteur de hanche, en l’air et en bas). Dans la théorie, cela demande une certaine agilité qui fait que le gameplay est aussi facile à appréhender que difficile à maîtriser. Dans les faits, quand il y a plusieurs attaques quasi simultanées de directions opposées, on préfère opter pour un saut permettant de tout esquiver plutôt que pour diverses attaques synchronisées en fonction des attaques adverses. Il en va de même pour nos combos.

S’il est très agréable de profiter d’une dizaine d’attaques, tout autant d’attaques spéciales et d’une huitaine de prises en prime, on peut tout à fait terminer le jeu en bourrinant inlassablement avec deux ou trois attaques seulement. Dans tous les cas, les développeurs ont fait un gros effort à ce sujet et c’est louable. Pour varier un peu les plaisirs, ils ont ajouté des phases de plateforme qui manquent parfois d’un poil de précision, la faute à des sauts assez lunaires. On prend vite le coup mais il arrive de se faire avoir parfois, surtout lors du niveau en forêt qui demande de prendre beaucoup de hauteur, et ce sans parler de la présence des pièges mortels qui tuent donc en un coup. Pour pousser les joueurs à l’exploration, les développeurs ont donné un petit côté Metroidvania à la progression. Les cinq niveaux qui composent l’aventure ont été conçus de sorte à favoriser l’exploration, avec des secrets à découvrir, des interrupteurs à actionner aux quatre coins de la carte ou des équivalents, comme des lanternes à exploser. Le titre mélange donc habilement plusieurs genres.

Pour autant, la durée de vie est assez minime puisque, en comptant le prologue qui permet de se familiariser avec les commandes et de découvrir le semblant de scénario justifiant le massacre que l’on fait par la suite, il faut compter 1H15 pour le premier run. C’est court, clairement, mais cette durée de vie est rapidement à moduler. Déjà, il faut savoir que les développeurs ont eu l’excellente idée de proposer plusieurs niveaux de difficulté, allant de la ceinture blanche à la noire, en passant par plusieurs variations qui jouent sur l’agressivité de l’I.A. et son nombre, ce qui a également une incidence sur les récompenses à récolter. On peut donc aisément adapter l’expérience à son profil et se fixer petit à petit des défis. Par exemple, dans la majorité des modes de difficulté, en mode Story, on commence avec trois vies et on a le droit en plus à trois continues. L’avantage, c’est que lorsqu’on perd une vie, on reprend au dernier point de checkpoint avec les ennemis morts qui le restent, voire les boss qui gardent leurs dégâts.


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En mode Extrême (ceinture noire), on ne commence qu’avec une vie mais on garde les continues. Avec ce dernier mode, on se retrouve donc dans la même configuration que le mode Arcade qui ajoute quant à lui un timer pour bien mettre la pression. Le bon point, c’est qu’en se débrouillant bien et en explorant l’environnement, on peut récupérer des vies supplémentaires. Attention toutefois, la barre de vie peut vite descendre, surtout lorsqu’on se fait planter par les scorpions qui spamment leur attaque ou lorsque le boss décide de placer une attaque qui nous explose littéralement, nous démembre ou autre. Oui, le jeu est violent, même lorsqu’on désactive l’option de la présence du sang à l’écran. Quel bonheur de brûler les ennemis jusqu’à voir leur squelette, de les voir littéralement exploser sous nos coups ou de les démembrer, de les voir s’empaler dans les pièges, etc. C’est rapide, violent. Quelques subtilités se glissent également dans le gameplay, avec des armes à ramasser (katana, bâton, nunchakus…) que l’on peut lancer par la suite, des villageois à libérer et des potions de puissance à récupérer.

On peut même, avant de se lancer dans les niveaux (qui peuvent être lancés séparément les uns des autres après le premier run), passer par le mode entraînement pour booster les caractéristiques de son personnage (vie, vitesse, force…). On va donc au Dojo pour s’entraîner sur l’attaque, la défense, la vitesse et le Kata. Il y a quatre Kata qui prennent la forme d’un jeu de rythme. En mode combat, on peut opter pour un mode versus, un mode survie (on lutte contre des vagues d’ennemis au sein de son dojo) ou encore un mode permettant d’affronter les boss. Avec cela, on a également la possibilité de se rendre auprès d’un marchand pour profiter des sous ramassés afin de créer son propre dojo et de l’aménager avec quelques babioles à acheter. On peut même profiter d’un jeu de gemmes en échange de quelques piécettes. Pour booster encore la durée de vie, les développeurs ont fait le choix d’intégrer trois personnages.

On a donc le principal, Hiro Yashima, dont les enfants sont kidnappés. Il part donc affronter les forces du mal en présence. Mais il y a également son frère Shin Yashima et Meilin, les deux ayant des motivations différentes. Dommage en revanche que le cours de l’aventure raconte la même chose et que les trois personnages, à part pour l’attaque spéciale, disposent d’attaques assez similaires dans le fond. Néanmoins, Meilin sort son épingle du jeu avec une belle utilisation de ses éventails. Par contre, chaque personnage dispose de trois fins différentes, ce qui pousse les joueurs à refaire quelques runs pour remplir certaines conditions (vous comprendrez celle pour avoir la bonne fin lors d’un cliffhanger qui survient vers le milieu du jeu). Entre ça, le mode deux joueurs (permet aux joueurs de coopérer et de se soigner mutuellement parfois au détriment de la lisibilité de l’action), le mode Arcade, les plusieurs fins et les différentes difficultés, vous verrez que vous atteindrez bien vite la douzaine d’heures avant de pouvoir faire le tour du jeu. De quoi rentabiliser les 19,99 euros demandés pour la version numérique (environ 35€ pour la version physique). Bien sûr, cela engendrera une certaine répétitivité mais c’est le prix à payer pour tout découvrir et jouer le scoring, les tableaux de classement intervenant en fin de session.



Sans réinventer la poudre, Okinawa Rush arrive à emprunter des éléments de plusieurs genres et à combiner ça habilement pour proposer un beat them up efficace. Dynamique, jouissive, violente, exigeante en mode Arcade ou dans les niveaux de difficulté les plus élevés, l’expérience s’avère agréable, récompensant la persévérance avec plusieurs fins, des classements et divers éléments bonus à découvrir en dehors des cinq niveaux qui composent l’aventure. Tout n’est pas parfait, on souffre parfois de quelques soucis de lisibilité, d’un rendu parfois un peu trop terne ou encore de quelques imprécisions, mais cela ne nuit pas spécialement au plaisir procuré. En plus, il est agréable de voir que les options et les différentes difficultés permettent de moduler l’expérience pour l’adapter à tout un chacun. Avec un prix de vente assez doux en prime, il est difficile de ne pas vous le conseiller, d’autant que les développeurs ont fait de gros efforts pour offrir un bestiaire varié et des boss de qualité. En d’autres mots, foncez si vous aimez le genre !


Les +

  • Bestiaire assez varié
  • Boss travaillés
  • Les pièges mortels
  • L’exploration est un plus
  • Gameplay facile à appréhender, plus délicat à maîtriser
  • Plein de niveaux de difficulté pour ajuster l’expérience
  • Mode Arcade assez tendu
  • Rapide, violent
  • De belles animations
  • Monter son dojo, le personnaliser
  • Les modes en plus (coop à deux, survie, Kata, entraînement, etc.)
  • Direction artistique appréciable
  • Un paquet d’options à activer/désactiver
  • Tarif très doux (19,99€ de base)
  • Trois personnages à incarner, avec trois fins pour chacun…

Les –

  • … Mais ils sont assez similaires à jouer
  • Manque de lisibilité de l’action parfois
  • Court sur un seul run (environ 1H15)
  • Tout le monde ne multipliera pas les runs encore et encore
  • Rendu souvent assez terne
  • Quelques imprécisions dans les sauts
  • Scénario vite au second plan malgré le cliffhanger du milieu

Test rédigé par Vincent – Lageekroom

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